Depuis l’arrivée de Pierre Hurmic au Palais Rohan, les demandes de suspendre le jumelage de Bordeaux avec la ville d’Ashdod se sont multipliées. Des élus de l’opposition à gauche de la majorité ont formellement saisi le conseil municipal en mai 2021. L’ex-conseiller Antoine Boudinet a présenté un vœu appelant à cette rupture, face à ce qu’il qualifiait d’ « apartheid israélien » : vœu rejeté par la majorité.
Après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 et la riposte israélienne jugée démesurée, jusqu’aux actes actuels qualifiés de génocidaires par l’ONU, plusieurs pétitions citoyennes ont repris cette demande. Début 2024, celle du Comité Action Palestine a recueilli plus de 1 300 signatures, en pointant l’historique d’Ashdod fondée en 1956 sur les ruines d’un village palestinien, Isdoud, vidé de ses habitants en 1948.
En juin 2024, la conseillère municipale Myriam Eckert a manifesté avec son collectif Bordeaux en Luttes devant l’Hôtel de ville pour dénoncer ce jumelage. La majorité municipale refuse à nouveau de céder à ces demandes et rappelle son attachement à un dialogue civique plutôt qu’à la rupture.
Un an plus tard, en ce mois de juin 2025, la position ne bouge pas d’un iota, alors q’une enquête vient de révéler que la France livre, par le port de la ville d’Ashdod, des bombes, grenades, torpilles, mines, missiles et autres munitions de guerre. Cette grande ville portuaire joue un rôle stratégique dans le contexte du conflit à Gaza et en février dernier, une cargaison d’aide alimentaire des Nations unies, destinée à plus d’un million de Gazaouis, s’y était retrouvée bloquée.
Malgré ces révélations, certes condamnées par l’équipe de Pierre Hurmic, la majorité reste campée sur ses positions. Celine Papin, adjointe chargée des coopérations territoriales, européennes et internationales, de l’enseignement supérieur et de la recherche, explique pourquoi.

Rue89 Bordeaux : De nombreuses voix appellent la mairie de Bordeaux à suspendre son jumelage avec Ashdod. Quelle est votre position à ce sujet aujourd’hui ?
Céline Papin : Cette question revient régulièrement, comme celle d’autres jumelages dans des contextes géopolitiques tendus – je pense à Saint-Pétersbourg ou Bakou (Azerbaïdjan), par exemple.
Dans ce cas, il y a une pression réelle pour rompre ce jumelage. Mais pour nous, cela reviendrait à faire un amalgame entre la politique d’un gouvernement – que nous dénonçons clairement, notamment pour ses violations du droit international – et le peuple israélien, dont une partie ne soutient pas cette politique.
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