Plusieurs « jours du dépassement » font l’actualité tout au long de l’année : le jour à partir duquel l’Humanité a consommé l’ensemble des ressources naturelles pouvant être produites par la Terre en une année, celui marquant le début de la période durant laquelle les femmes travaillent « gratuitement » (en raison des inégalités salariales par rapport aux hommes)…
Mais ce mercredi 18 juin, c’est un autre dépassement symbolique sur lequel a communiqué l’association des Départements de France. Dans une tribune aux Échos, elle tire la sonnette d’alarme sur un phénomène délétère pour les budgets des collectivités.
Supposées être à la charge de l’État, les prestations sociales telles que le RSA, l’aide aux personnes âgées en perte d’autonomie ou encore l’aide de compensation du handicap reviennent aux départements à partir d’aujourd’hui, et ce sans compensation adéquate.
160 millions d’euros en moins pour la Gironde
Ces dépenses sociales sont passés de 55% à 70% des budgets départementaux en seulement dix ans. Les collectivités sont alors contraintes de renoncer à d’autres projets, comme rappelé par les 104 départements :
« Chaque euro consacré à ces aides nationales est un euro en moins pour rénover nos collèges, entretenir nos routes, équiper les pompiers ou soutenir nos communes », lit-on sur le site de Départements de France.
Un arbitrage illustré par le Département de la Gironde, selon lequel 160 millions d’euros qui ne pourront pas être investis dans les projets locaux. Dans un communiqué, son président Jean-Luc Gleyze s’interroge : « Faut-il réduire la qualité de ce que l’on sert dans nos cantines à nos collégiens ? faut-il toujours plus réduire le temps de présence auprès de nos aînés, auprès des personnes en situation de handicap ? faut-il raboter les minimas sociaux alors que la précarité s’accroît ? »…
« Nous ne voulons plus avoir pour seul choix de dégrader notre service public de proximité pour corriger les erreurs de gestion d’un Gouvernement qui sert avant tout les plus riches. Au nom de celles et ceux que nous servons, arrêtez de nous faire les poches ! », tacle-t-il.
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