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Copains du monde : des jeunes engagés au Secours populaire pour assurer « l’avenir de la solidarité »

Le Secours populaire organise une Journée des oubliés des vacances pour marquer ses 80 ans. Celle-ci est portée notamment par les Copains du monde, un réseau de jeunes bénévoles qui veut s’inscrire dans un engagement plus large : faire de la solidarité une affaire d’enfants… et pour les enfants.

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Copains du monde : des jeunes engagés au Secours populaire pour assurer « l’avenir de la solidarité »
Présentation de la JOV au Pavillon Bleu

La pandémie de Covid-19 a replié les enfants sur eux-mêmes, et l’inflation qui a suivi a encore réduit les budgets déjà restreints des familles populaires. Depuis, « un enfant sur trois ne part pas en vacances », alerte le Secours populaire.

À l’occasion de ses 80 ans, l’association organise une Journée des oubliés des vacances (JOV) le 20 août à Paris. L’objectif ? Permettre aux enfants qui ne partent pas l’été de vivre une journée de fête et de se créer des souvenirs qu’ils pourront raconter à la rentrée. Cette année, la journée est prévue sur le Champ-de-Mars, privatisé pour l’occasion. Pour marquer le coup, 60 000 enfants de 6 à 11 ans sont attendus. 

Copain du monde, la solidarité par les enfants…

Cet événement, ce sont Neïma et Vincent, âgés respectivement de 10 et 11 ans, qui le présentent aux journalistes et bénévoles réunis le 8 juillet au Pavillon Bleu, une des 35 structures du Secours Populaire de Gironde qui rassemble 1600 bénévoles. La veille, le 7 juillet, l’INSEE publiait ses données de l’année 2023. Bilan : la pauvreté et les inégalités sont au plus haut depuis 30 ans. De quoi appuyer leur propos.

Feuilles en main, tee-shirts floqués, et aussi sérieux que les volontaires adultes présents dans le local, Neïma El-Agba et Vincent Busson nous racontent leur engagement.

« En France, le droit aux vacances est reconnu comme un objectif national et la Convention internationale des droits de l’enfants écrit qu’on a le droit de se reposer, jouer et s’évader. Mais un droit ça ne doit pas être qu’écrit sur un papier », explique Vincent, bénévole depuis 3 ans.

Pour « que les choses changent », Vincent est devenu Copain du monde, mouvement créé au sein du Secours populaire français en 1992 et qui permet aux jeunes de 6 à 17 ans de contribuer à leur échelle à la solidarité. Ils sont une vingtaine en Gironde.

« On mène plein d’actions : collectes de dons et de produits alimentaires, ventes solidaires, sensibilisations, animations … en fait on met en place nos propres actions », explique Neïma.

Malgré leur jeune âge, les Copains du monde redoublent de volonté et d’idées.

… et pour les enfants

Des efforts qui payent et permettent de financer – en partie – les Journées Bonheur. Inventées suite au Covid-19, ces sorties sont proposées aux familles le temps d’une journée ou d’une après-midi tout au long de l’été.

« Une des conséquences directes de la précarité c’est l’isolement des personnes. Les familles ont besoin de sortir et de s’évader », raconte Camille Jourdain, chargée des activités culturelles et sportives au Secours populaire.

Une des principales sorties de l’été a rassemblé 3000 enfants et parents de Nouvelle Aquitaine au Futuroscope. Une réussite pour l’association qui essaie au maximum de diversifier ses propositions et de s’adapter aux besoins et envies des familles.

« On propose des sorties à Cap Sciences, des accrobranches, des activités pour les tout-petits, pour les plus grands et qui divertissent aussi les parents. Mais c’est vrai que les journées à la plage avec les initiations au surf et celles à la réserve ornithologique du Teich c’est ce qui plaît le plus. Les familles ont besoin de sortir et de s’évader », explique Camille Jourdain.

Si la Journée des Oubliés des vacances est essentiellement à destination des enfants, ces journées bonheur font de la place aussi aux adultes.

Une solidarité sans borne d’âge ni frontières

« On est acteurs et auteurs de solidarité avec les enfants du monde entier », souligne Neïma.

Lors des villages Copain du monde, des dizaines d’enfants bénévoles se réunissent en France ou à l’étranger pour échanger sur leurs expériences solidaires et penser de nouveaux projets et plus largement la solidarité. Cet été, c’est à Bombannes, dans les Landes que les enfants venus de sept pays différents se retrouveront, du 11 au 20 août.

« Quand je suis allé dans un village Copain du Monde en Autriche, on a appris à se connaître, à monter des projets et à parler de nos droits », raconte Vincent.

Le mouvement Copain du monde a vocation à former les enfants à leurs droits. Cette année, les bénévoles ont du réfléchir aux dix principaux droits des enfants et décidé de travailler sur celui qui leur a paru le plus essentiel : le droit d’être nourri, logé et de grandir dans de bonnes conditions.

Ces séjours, sont aussi l’occasion de penser des objets servant leur cause. Fière et devant une assemblée scotchée, Neïma fait la présentation d’un gobelet pliable à porter autour du cou ou dans sa poche. Leur vente permettra de financer des projets concrets, comme des forages au Mali, des systèmes d’irrigation au Maroc, ou un puit au Burkina Faso.

« Les enfants bénévoles, c’est important de les impliquer dans nos actions, nos Journées bonheur et dans les réflexions sur leurs droits. C’est eux l’avenir de la solidarité au cœur de nos actions et qui fait la beauté du Secours Populaire », résume Camille Jourdain.


#Secours Populaire

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