La préparation est lancée. Nous sommes à environ 60 jours du début de la Coupe du Monde. Notre premier stage a lieu à Marcoussis où on est accueillies par une chaleur écrasante. La canicule nous cueille dès l’arrivée, comme pour nous mettre tout de suite dans le rythme. Pas de doute, on y est. L’intensité est là, la sueur aussi.
Dès les premiers instants, on sent une vraie envie, une motivation collective qui flotte dans l’air. Tout le monde est content de se retrouver, ça se voit, ça se sent. Le groupe vit bien, il accueille les quelques nouvelles, les revenantes et on a l’impression qu’on ne s’est jamais vraiment quitté.
Une saveur de compétition
Heureusement que la bonne humeur est au rendez-vous, parce qu’avec les premières journées très chargées, et cette chaleur étouffante, chaque action nous demande un effort supplémentaire. Mais on se surpasse, ensemble. Chaque goutte de transpiration a une saveur de compétition, une compétition unique, que l’on ne vivra peut-être qu’une seule fois dans nos vies.
Malgré la forte chaleur et l’intensité des entraînements, le temps libre entre deux sessions est nourri de moments de vie particuliers. Les temps libres deviennent des petits moments de bonheur : parties de pétanque, Molky, palets bretons, ping-pong… Ces instants-là sont précieux. Ils nous reconnectent, nous ressoudent, nous font rire. Ils rappellent que si la route est exigeante, elle peut aussi être belle et joyeuse.
« Chaque goutte de transpiration a une saveur de compétition, une compétition unique, que l’on ne vivra peut-être qu’une seule fois dans nos vies. »
Morgane Bourgeois, arrière de l’équipe de France de rugby
Au delà de la compétition, la Coupe du monde est une aventure humaine hors du commun. La vie de groupe est au cœur de cette préparation : les rires, les discussions, les moments de creux, les petites habitudes qui se créent… Tout ça, c’est ce qui soude une équipe. Ce sont ces liens-là, tissés loin des terrains, qui font souvent la différence quand vient le moment de se battre pour un maillot.
Le maillot sur le toit de la France
Sur le plan rugby, plusieurs intervenants se joignent à nous, pour nous aider dans notre quête de trophée. On met l’accent sur certains aspects que l’on doit améliorer pour franchir un cap, et on ressent à chaque session un immense sérieux à l’égard des conseils que l’on nous donne.
Après quatre jours intenses, nous avons un jour de repos bien mérité. Histoire de souffler un peu avant d’attaquer la dernière ligne droite du stage.
Lundi [7 juillet] est une journée spéciale, puisque son intensité est maximale. On recolle à de l’intensité de match, notamment au niveau des contacts. Tout au long de la journée, une équipe a organisé une journée à thème, avec des jeux, pour continuer de souder ce groupe déjà très resserré.
Mardi [8 juillet] marque un moment fort et symbolique. Même si à 5h30, le réveil pique les yeux, le jeu en vaut la chandelle. Le staff nous a réservé une surprise. Après une petite heure de bus, nous arrivons aux pieds de la Tour Eiffel. Nous comprenons rapidement que nous allons la gravir. Ensemble et dans l’effort, nous porterons le maillot sur le toit de la France, et c’est un geste qui parle. Un dépassement de soi, une élévation. On s’élève physiquement, mais aussi en tant qu’équipe. Derrière cette activité se cache une grande symbolique.
« L’esprit d’équipe et l’esprit de corps »
674 marches séparent le rez-de-chaussée du deuxième étage. Nous les avons montés une première fois, par petit groupes, le plus rapidement possible. Puis une seconde fois, tous ensembles, staff, joueuses en s’entraidant, en se tirant tous vers le haut.
Après un petit-déjeuner avec une vue imprenable depuis le premier étage, direction la caserne des pompiers de Paris. Nous avons l’opportunité immense de découvrir leurs activités principales, d’enfiler leurs uniformes pour des activités physiques où l’esprit d’équipe et l’esprit de corps sont des valeurs centrales. Une expérience unique, marquante, inspirante. De celles qui laissent une trace. Une chance, un privilège, et une belle manière de resserrer encore un peu plus les liens.
Le lendemain, les mollets sont engorgés mais les esprits marqués à tout jamais. Nous fournissons les derniers efforts dans une séance de musculation pour certaines, cardio porté pour d’autres et quelques skills. Place à quelques jours de régénération avant de ré attaquer d’autant plus fort, à Tignes, pour notre deuxième stage de préparation.
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