« Lors de la dernière édition en 2023, nous avions accueilli 2 500 personnes. Cette année, nous attendons environ 2 000 participants d’après les inscriptions enregistrées : c’est un événement d’ampleur avec une dimension internationale », soulignent les organisateurs.
Après Grenoble, Nantes et Bobigny, la quatrième édition de l’Université d’Été des Mouvements Sociaux et des Solidarités se tiendra du 23 au 26 août sur le campus Peixotto, à l’Université de Bordeaux. Ateliers, débats, concerts, performances artistiques et projections rythmeront les quatre jours de cette session girondine.
Le tout est porté par un large panel d’associations, de syndicats et de collectifs citoyens mobilisés pour l’occasion, dont une vingtaine de structures locales, parmi lesquelles la Ligue des droits de l’Homme, France Libertés, Attac…
La plénière d’ouverture plantera les grands enjeux de l’UEMSS, se tiendra ce samedi, de 16h30 à 18h30 à l’amphi Darwin, bâtiment A22, avec notamment Dima Mouayad, coordinatrice de Al Haq Europe, ONG palestinienne de défense des droits humains, Katya Gritseva, membre du mouvement étudiant en Ukraine, et Marsha Niemeijer, impliquée dans la construction de l’aile gauche du mouvement ouvrier aux États-Unis depuis 25 ans (réseau Labor Notes).
« Du local au global »
Objectifs de l’UEMSS : « apprendre » des luttes militantes venues d’ailleurs, mais aussi tisser un lien entre combat antiraciste et soutien à la cause palestinienne. Il sera également question d’explorer les résistances de l’Afrique à Haïti en passant par les Caraïbes, ou encore débattre lors d’une plénière sur le « droit des peuples ». L’événement se présente ainsi comme un espace d’enrichissement des mobilisations populaires.
Mais l’UEMSS « ne peut être un événement sans ancrage local » : les mouvements de la Région Nouvelle-Aquitaine, très impliqués dans la préparation, interviendront aussi dans cette plénière d’ouverture et lors du reste de l’événement. « L’idée est de passer du local au global, pour que les Bordelais rencontrent militants et chercheurs du monde entier », soulignent les organisateurs
« En Nouvelle-Aquitaine, et plus particulièrement à Bordeaux et en Gironde, les inégalités sociales et territoriales se creusent. Crise du logement, précarité croissante, montée des discriminations, artificialisation des terres et grands projets inutiles imposés – comme la LGV ou les méga-bassines – frappent durement les habitant·es, en particulier les plus vulnérables », pointent les organisateurs.
La crise écologique occupera ainsi une place centrale lors de ces universités d’été. Les associations Terrafrik, Guayasa et la Maison des Citoyens du Monde aborderont cette thématique sous des prismes féministes et décoloniaux. De l’Argentine à l’Amazonie équatorienne, militantes, chercheuses et journalistes mettront en évidence les ravages de l’extractivisme et les alternatives portées par les communautés locales.
Un vote symbolique
Un focus « hors les murs » mettra quant à lui en lumière le mouvement des Soulèvements de la terre, lors d’une soirée-débat, le lundi 25 août au cinéma Utopia. La projection du documentaire « Soulèvements » sera suivie d’un échange avec son réalisateur bordelais, Thomas Lacoste.
Après avoir exploré les pistes qui s’offrent aux luttes écolos, l’Université se penchera sur la montée de l’extrême droite et des autoritarismes, qui s’impose comme l’un des grands enjeux de cette édition 2025. Comment riposter aux politiques de contrôle et au rejet des personnes étrangères ? De quelle manière enrayer le « tronçonnage » des services publics par l’idéologie libertarienne ?
« Nous organiserons un vote symbolique sur le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales. C’est une façon d’ouvrir le débat démocratique et de relancer la discussion au niveau municipal », indiquent les organisateurs.
La presse indé à l’honneur
Comment peser dans la bataille culturelle face à la montée en puissance d’extrême droite ? Les « stratégies pour construire un nouveau paysage médiatique » feront l’objet d’une journée de débats, avec des représentants de plusieurs titres indépendants : Tatiana Guille (Revue Silence), Jean-Marc Dunet (Pressenza), Romain Tord (Politis), Simon Barthélémy (Rue89 Bordeaux), ou encore Nicolas Camier (Basta).
Un « village associatif » s’installera sur le campus de Talence, mettant à l’honneur les « médias libres et indépendants ». Chaque jour, la radio locale et libre La Clé des Ondes proposera également une émission en direct.
« La culture est un élément central, car elle ouvre des portes vers d’autres modes de vie et d’autres façons de penser, souligne l’organisation. Nous accueillons de nombreux groupes musicaux, des expositions, du théâtre et des performances interdisciplinaires ».
Tous les participants contribuent selon leurs moyens. L’Université d’été des mouvements sociaux propose plusieurs options pour un accès complet aux quatre jours : un tarif « solidaire » à 75 € pour soutenir l’initiative, et un tarif « de base » à 50 €. Nouveauté de l’édition 2025 : un accès à la journée pour 15 €. Les organisateurs précisent également que « le montant de la contribution peut se faire de manière tout à fait libre, en fonction des ressources de chacun ».
Ouvert à tous
« Si quelqu’un ne peut donner qu’un euro, il est le bienvenu : nous attachons beaucoup d’importance à ce principe. Nous acceptons également la monnaie locale, la Gemme, pour rester cohérents avec nos valeurs et faire connaître cet outil. » précise une organisatrice.
Côté accessibilité, le covoiturage est facilité via le site Mobicoop, qui propose un événement dédié. « Parce que la lutte se vit aussi en famille », un espace accueillera les enfants des participants à partir de 3 ans. Du dimanche 24 au mardi 26 août, la « Bambinerie » offrira jeux coopératifs, activités manuelles, lectures et contes, le tout encadré par une équipe d’animateurs.
En prélude aux universités d’été, le réseau Mémoires et Partages organise une visite mémorielle le 23 août, pour la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition avec à 10h, une cérémonie rend hommage à l’insurrection haïtienne de 1791, suivie d’un parcours guidé « Sur les traces d’Haïti à Bordeaux », accessible sur inscription.
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