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Bagatelle et le ministère des Armées trouvent un accord (confidentiel) après la rupture de BaHIA

L’accord entre le ministère des Armées et la Maison de santé protestante Bordeaux-Bagatelle est jugé acceptable par les deux parties. Après avoir renoncé à la fusion de l’hôpital Robert-Picqué avec Bagatelle, l’Etat s’engage à accompagner le nouvel établissement, à un niveau qui n’a pas été communiqué.

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Bagatelle et le ministère des Armées trouvent un accord (confidentiel) après la rupture de BaHIA
L’hôpital Bagatelle récemment inauguré

Après plusieurs mois de conciliation, le ministère des Armées, la Maison de Santé Protestante Bordeaux-Bagatelle (MSPB) et l’Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine (ARS) sont parvenus à un accord mettant un terme au partenariat « BaHIA ».

Ce dispositif, lancé pour renforcer l’offre de soins en lien avec l’hôpital militaire Robert-Picqué, a été interrompu par un revirement du ministère des armées. Celui-ci a préféré une réorganisation de son établissement pour développer des capacités de prise en charge des militaires blessés. Cette orientation est présentée comme nécessaire pour répondre « à l’évolution du contexte géostratégique et des menaces auxquelles la France doit faire face ».

Un compromis en trois volets

L’entente prévoit d’abord une indemnisation de la MSPB par le ministère des Armées, qui acte donc la fin des engagements contractuels entre les deux parties. Elle s’accompagne également d’un soutien financier supplémentaire de l’État afin de consolider le rôle de Bagatelle dans le maillage territorial. Enfin, le Service de santé des armées (SSA) maintiendra jusqu’en 2027 une participation en ressources humaines, notamment au sein du service de réanimation, afin de garantir la qualité et la continuité des soins.

La direction de Bagatelle salue « des échanges constructifs » qui ont permis d’aboutir à un accord « acceptable par les deux parties, marquant une nouvelle étape dans l’histoire du projet BaHIA ». Mais elle nuance ce satisfecit en soulignant que, si l’accord éloigne « le danger financier à court terme », l’appui de l’ARS reste « indispensable ». Sans ce soutien, prévient-elle, « les efforts de performance de l’établissement ne seront pas suffisants pour atteindre un équilibre durable ».

Pour la MSPB, cet accord sécurise l’avenir immédiat et s’inscrit dans la dynamique des nouveaux locaux récemment inaugurés. L’établissement entend renforcer sa place dans l’offre de soins métropolitaine, à un moment où la demande hospitalière dans l’agglomération bordelaise ne cesse de croître.

Une addition encore inconnue

Si l’accord semble clôturer une crise, son coût demeure inconnu. La fondation Bagatelle avait investi 68 millions d’euros, aidés par le ministère de la Santé. Elle attendait une contribution de 24 millions d’euros sur 20 ans, alors que le ministère des Armées estimait à 3,5 millions d’euros le montant légalement dû, soit l’équivalent des loyers engagés jusqu’en 2027.

Dans un communiqué publié le 12 septembre, le député de la circonscription, Loïc Prud’homme (LFI), se réjouit que « les habitants reçoivent un message définitivement rassurant de l’ARS sur la continuité de l’offre de soin dans ce secteur géographique ».

Mais l’élu reste vigilant sur l’usage des fonds publics. Il rappelle que 38 millions d’euros ont déjà été investis pour la construction du nouveau bâtiment de Bagatelle, qui accueille 1600 agents. Il énumère également les aides versées pour combler le déficit structurel de l’établissement : 2,5 millions d’euros en 2024, 5 millions en 2025, auxquels s’ajoutera un plan de retour à l’équilibre prévoyant encore un million d’euros chaque année pendant cinq ans.

L’Insoumis renouvelle ses propositions : il appelle à la réalisation d’un audit de gestion indépendant par la Chambre régionale des comptes, ainsi qu’à une mise sous tutelle de la gestion de la fondation par l’ARS. Pour le député, il est « indispensable de s’assurer durablement que l’argent des contribuables serve une offre de soins à la hauteur des besoins des habitant·es du territoire, sans alimenter un puits sans fond ».


#Projet Bahia

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