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18 septembre : entre 8800 et 35000 manifestants à Bordeaux, tensions en fin de cortège

La journée nationale d’action intersyndicale a fortement mobilisé ce jeudi. Si la préfecture a dénombré 8800 participants à Bordeaux, l’intersyndicale revendique 35000 manifestants. Le rassemblement s’est déroulé dans une ambiance globalement calme, malgré quelques débordements en marge du cortège.

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18 septembre : entre 8800 et 35000 manifestants à Bordeaux, tensions en fin de cortège
Le 18 septembre place de la Bourse à Bordeaux

Ce direct touche à sa fin. Merci de l’avoir suivi.

Sur le terrain, et durant douze heures d’affilée, trois journalistes se sont mobilisés pour vous livrer une information en accès libre. Donnez-nous la force de continuer : abonnez-vous !

8800 personnes selon la Préfecture, 35000 selon la CGT

Selon un communiqué de la préfecture publié à 18h30, la journée nationale d’action en Gironde a été marquée par un taux de grévistes de 9,07 % dans la fonction publique d’État et de 10,96 % dans la fonction publique territoriale (données provisoires).

« Plusieurs rassemblements non déclarés ont eu lieu ce jour dans la métropole bordelaise et dans l’ensemble du département, notamment devant les lycées Victor-Louis à Talence et François-Mauriac à Bordeaux Bastide, mais aussi sur l’axe principal qui dessert la centrale nucléaire du Blayais, à Fargues-Saint-Hilaire, ou encore à Belin-Béliet. Ces rassemblements, qui ont mobilisé plusieurs dizaines de participants, n’ont pas généré de trouble particulier à l’ordre public », précise la préfecture.

Débordements

Durant la manifestation déclarée, la préfecture rapporte qu’ « un groupe d’une quinzaine de perturbateurs, de type “black blocs”, cagoulés et gantés, a cherché en vain à détruire les vitres de la façade d’une banque », ajoutant qu’ « un véhicule de police a été tagué ». Quatre interpellations ont été effectuées, dont trois avant la dispersion du cortège place de la Bourse, pour dégradations ou participation à un groupement en vue de violences et de destructions.

Après l’arrivée du cortège place de la Bourse, « un groupe de 300 individus s’est dirigé vers les secteurs Saint-Michel, Capucins et Victoire, avec la volonté d’en découdre avec les forces de l’ordre qui ont essuyé quelques jets de projectiles. Ils ont été dispersés à ce stade avec usage de gaz lacrymogènes », poursuit le communiqué.

Écart de chiffres

Alors que la préfecture comptabilise 8 800 participants, les organisateurs ont avancé le chiffre de 35 000 manifestants. Une estimation confirmée dans un communiqué de presse de l’intersyndicale publié ensuite, qui évoque un cortège unitaire ayant « affirmé l’urgence de rompre avec la politique de Macron ».

Parmi les manifestants figuraient cheminots, salariés du commerce et de l’énergie, personnels de santé et du médico-social, ATSEM, postiers, enseignants et artistes, rejoints par des étudiants, retraités et privés d’emploi. « Ce 18 septembre est surtout un mouvement offensif. L’argent, il y en a dans les poches du patronat. Il en faut pour nos services publics », souligne l’intersyndicale.

Photo : SC/Rue89 Bordeaux

Première interpellation sur les quais dans le quartier Saint-Michel.

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Après la fin de la manifestation place de la Bourse, une centaine de personnes s’est dirigée vers le quartier Saint-Michel en criant « ACAB » (slogan anti-police). Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser.

« 35000 personnes et une manifestation bien chouette »

Photo : SC/Rue89 Bordeaux

Amaury, du syndicat Sud, se félicite pour cette « manifestation bien chouette ». Selon lui, le cortège a rassemblé une foule dense, estimée à 35 000 personnes. Il souligne l’ambiance festive et la participation active des manifestants, avec des chants et une énergie collective qui ont marqué la journée.

Quant à la suite du mouvement, il évoque déjà plusieurs initiatives : « Il y a déjà une AG qui a lieu à Darwin tout à l’heure et d’autres actions qui vont se mettre en place. »

« Ce dimanche, un rassemblement se tiendra à la Victoire à partir de 14h pour fêter la fin de la monarchie, qui sera le 21 septembre. »

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Photo : SC/Rue89 Bordeaux

L’entrée de la rue Sainte-Catherine, côté place de la Victoire, est étroitement surveillée par les forces de l’ordre. Aucun incident n’est à signaler pour l’instant.

Le gouvernement n’entend pas « le cri du peuple »

Photo : MB/Rue89 Bordeaux

Daniel déplore la politique d’Emmanuel Macron, estimant qu’elle a « achevé de détruire l’héritage du CNR (Conseil national de la Résistance) ». Selon lui, le président n’écoute pas le peuple : « À un moment, le gouvernement doit être du peuple, par le peuple et pour le peuple », souligne-t-il, dénonçant des résultats électoraux « pipotés » et une proximité excessive avec les financiers.

Il estime que Marine Le Pen n’apporte pas de solution différente et juge que le nouveau Premier ministre s’inscrit dans la même continuité, ignorant « le cri du peuple » et le principe même du vote populaire.

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En terrasse place Gambetta

Les terrasses étaient à moitié sorties place Gambetta Photo : SC/Rue89 Bordeaux

Au passage du cortège place Gambetta, l’inquiétude se mêlait à la vigilance côté commerçants. Au Central Pub, un serveur confiait redouter « un peu de casse », même si l’ambiance lui paraissait globalement calme.

Les tables avaient été repliées par précaution, mais la terrasse restait en place. « Il n’y a pas vraiment de violence, à part du bruit », glissait-il, tout en expliquant qu’il devait rester en surveillance pour s’assurer que tout se passe bien.

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Photo : SC/Rue89 Bordeaux

De nombreuses enseignes ont pris leurs dispositions pour protéger leurs vitrines lors du passage du cortège, comme ici une banque sur les allées de Tourny.

Photo : SC/Rue89 Bordeaux

Place de la Comédie, les forces de l’ordre contrôlent l’accès à la rue Sainte-Catherine et au quartier piéton où se concentrent les commerces. Il en sera sans doute de même du côté de la place de la Victoire.

« La culture est un outil pour résister à l’appauvrissement démocratique et social »

Carole, Benjamin et Karinka Photo : SC/Rue89 Bordeaux

À Bordeaux, les artistes sont aussi dans la rue ce 18 septembre. Derrière le cortège du syndicat des auteurs plasticiens, rattaché à la CGT Spectacle, Karinka et Benjamin ont pris la parole pour rappeler l’inquiétude du monde culturel. Tous deux plasticiens, ils dénoncent les coupes budgétaires qui frappent de plein fouet leurs activités, en particulier la réduction brutale des financements liés au Pass Culture Pro.

« On part à une rentrée scolaire sans visibilité, avec à peine 15 à 30 % des moyens des années précédentes », explique Benjamin.

Selon eux, cette politique accentue la précarité des artistes intervenant dans les écoles, tout en fragilisant les enseignants privés d’outils pour mener leurs projets.

À leurs côtés, Carole, également plasticienne, insiste sur le rôle irremplaçable des arts dans l’éducation. Pour ces artistes, la culture doit rester un espace de réflexion et de critique, loin des logiques de rentabilité.

« Nous ne sommes pas là pour produire du chiffre, mais pour permettre aux enfants d’essayer, de se tromper, de développer un regard critique sur le monde », défend Karinka.

Un message qui dépasse leur profession :

« La culture ne peut pas être réduite à un marché. Elle est l’un des outils pour résister collectivement à l’appauvrissement démocratique et social. »

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Une « profonde crise sociale et démocratique »

Photo : SC/Rue89 Bordeaux

Dans sa prise de parole traditionnelle avant le départ du cortège ce 18 septembre, l’intersyndicale a dénoncé d’une seule voix la brutalité « sans précédent » des mesures budgétaires annoncées par le gouvernement. Dans leur discours, les représentants ont fustigé une politique qui « fait payer les travailleuses et les travailleurs, les précaires, les retraités et les malades », en rappelant la liste des attaques : coupes dans les services publics, casse du droit du travail, nouvelle réforme de l’assurance chômage, gel des salaires et des prestations sociales, hausse des franchises médicales, menace sur les congés payés.

Selon eux, le pays s’enfonce dans une « profonde crise sociale et démocratique », nourrie par les inégalités croissantes, la pauvreté, la dégradation des services publics et la multiplication des suppressions d’emplois.

Les syndicats ont affirmé leurs exigences : un véritable partage des richesses, la revalorisation des salaires, l’égalité entre les femmes et les hommes, une fiscalité plus juste taxant les grandes fortunes et encadrant les dividendes, mais aussi des investissements massifs pour la transition écologique et la réindustrialisation.

Ils ont réitéré leur refus de la retraite à 64 ans et demandé des mesures contre la précarité, en particulier pour les jeunes et les étudiants. « Salaires, emplois, retraites, services publics sont les premières urgences », ont-ils conclu, appelant à poursuivre la mobilisation collective.

Le cortège des étudiants

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Les Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles de Lormont sont toujours en grève et ils sont venus le rappeler Photo : SC/Rue89 Bordeaux

Parents et enfants indignés

Loïc est venu avec sa fille pour manifester Photo : MB/Rue89 Bordeaux

Un groupe inédit a fait son apparition dans le cortège bordelais : celui des « parents et enfants indignés ». Créé à l’initiative de mères et de pères réunis sur un groupe en ligne, il entend offrir un espace sécurisé pour manifester avec ses enfants, aux côtés de l’Assemblée féministe girondine.

Ballons colorés à l’hélium pour se repérer, tutus et accessoires festifs : l’idée est d’allier visibilité et convivialité.

« On ne veut plus avoir peur d’aller dans la rue avec nos enfants, explique Loïc. Ils sont aujourd’hui complètement exclus des manifestations, et ce n’est pas normal. »

Derrière l’aspect ludique, le message reste politique : les parents indignés revendiquent leur droit à exprimer collectivement leur colère face à un système qu’ils jugent injuste.

« On en a marre de la pègre au pouvoir, des nantis qui continuent à nourrir leurs familles ultra-riches. On n’en peut plus », lâche-t-il.

En créant leur propre cortège, ces parents veulent aussi fédérer au-delà des appartenances militantes, offrir un lieu où chacun peut se sentir légitime, et transmettre à leurs enfants le goût de la contestation.

« Photomacron »

Photo : MB/Rue89 Bordeaux

Se faire un « photomacron », un cirage de pompes… en buvant une coupe de champagne, voilà de quoi mettre les personnes venues manifester dans l’ambiance des revendications de cette manifestation du 18 septembre.

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« Une révolution mondiale »

Une révolution mondiale peut partir de la France estime Armand Photo : SC/Rue89 Bordeaux

Plombier d’une cinquantaine d’années, Armand était dès l’aube sur le rond-point de Fargues. Rencontré à Darwin, il témoigne :

« On est arrivés à 7 h avec nos pancartes et nos tracts. On filtrait la circulation, et entre 70 et 80 % des automobilistes nous soutenaient. Certains klaxonnaient, d’autres s’arrêtaient pour discuter ou même contribuer à la caisse de lutte. »

Armand se dit attaché à la « convergence des luttes », préférant pour l’instant rassembler largement plutôt que de radicaliser les actions : « On verra plus tard si le mouvement dure. » Sa vision est cependant bien plus large :

« J’espère une révolution mondiale. Je suis convaincu que si ça doit partir de quelque part, ce sera de France. […] On a un historique de la grève, de la lutte prolétarienne. On a gagné nos congés payés comme ça. C’est un pays qui a fait la révolution ; un des premiers pays qui a fait tomber sa monarchie. »

« Articuler grève et actions »

Durant l’assemblée générale en amont de la manifestation, de nombreuses personnes ont partagé leurs préoccupations face aux réformes et à la précarité.

« On a une grande chance : nous subissons des attaques radicales, et nous sommes nombreux à les subir. Ça nous permet de faire converger les luttes « , a souligné Nadia, de la CGT Éduc’action. « Il faut s’activer pour présenter une stratégie de lutte aux personnes qu’on veut mobiliser et sortir de l’entre-soi », ajoute-t-elle.

Claude, retraitée, militante de longue date, a rappelé que « l’action de l’État fait tout pour les grandes entreprises capitalistes » et a appelé à « penser le mouvement dans une perspective d’émancipation ».

Sur le terrain, la colère sociale se traduit par des conditions de travail dégradées. Corinne, AESH à Bruges, déplore « des contrats précaires à temps partiel, 1000 euros par mois et de plus en plus d’enfants à gérer ».

Pour François, retraité, « articuler grève et actions » et rapprocher « salariés et jeunes » pourrait donner au mouvement l’élan nécessaire pour durer.

« Bernard Arnault, on est là »

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A Saint-Vincent-de-Paul, devant l’usine Hermès, une action symbolique ce matin pour dire au propriétaire de la maroquinerie, « Bernard Arnault, on est là ».

A Darwin, atelier de pancartes

À Darwin, une quinzaine de militants préparent les pancartes et banderoles pour la manifestation de cet après-midi. Si un libre choix est donné pour les pancartes individuelles, la banderole principale nécessite, quand à elle, un consensus général ! Les participants, dont certains étaient présents aux actions de blocage de ronds-points ce matin, conversent sur les suites de la mobilisation.

ATSEM de Lormont : « On sort du silence »

Une assemblée générale au cinéma L’Utopia Photo : MB/Rue89 Bordeaux

Un assemblée générale syndicale se tient actuellement au cinéma l’Utopia à Bordeaux. Une agente territoriale spécialisée des écoles maternelles (ATSEM) de Lormont témoigne :

« On a assisté à la manifestation du 10, ce qui nous a permis de nous faire entendre. On a eu un énorme soutien de la part des participants et on a mis en place une caisse de grève. Aujourd’hui on est là pour demander un soutien financier pour nous permettre de continuer notre combat. C’est la première fois qu’on sort du silence et aujourd’hui on veut dénoncer nos conditions de travail qui ne cessent de se dégrader. On veut montrer qu’on est là, unis et en force. »

« Un mouvement qui échappe aux logiques partisanes ou syndicales »

Pablo veut « donner de la force à ceux qui luttent » Photo : SC/Rue89 Bordeaux

Pablo, jeune graphiste, participe à la mobilisation de ce 18 septembre et s’est rendu ce matin à Darwin pour un « atelier » de confection de pancartes et banderoles pour la manifestation du jour. « Un peu dégoûté » par l’expérience électorale, il veut saisir la possibilité d’agir collectivement en dehors des structures traditionnelles.

« J’avais envie de faire quelque chose, inspiré des luttes qu’on a déjà vues, comme les Gilets jaunes. Là, on s’organise petit à petit : on a des groupes pour partager les infos, une section communication… C’est tout récent, mais il y a de plus en plus de gens déterminés. »

Le mouvement attire de nouvelles personnes. « Je dirais que c’est 50/50 : des gens pour qui c’est la première manif, ou d’autres qui n’avaient pas manifesté depuis longtemps, ainsi que des militants venus d’autres luttes. »

Pour Pablo, la force du mouvement tient au fait qu’il échappe aux logiques partisanes ou syndicales. Certaines revendications commencent à émerger : le RIC, la fin du 49-3, « la fin de la monarchie présidentielle »… Il reste attaché aux modes d’action concrets comme les blocages de ronds-points où « tu peux parler aux gens ». Et surtout, il met en avant le lien avec le monde du travail.

« Par exemple, il y a les ATSEM qui font grève à Lormont depuis le 1er septembre. On a un groupe qui va les rejoindre pour manifester avec elles. C’est un des trucs les plus importants pour moi : donner de la force à ceux qui luttent. »

Blocage au lycée François-Mauriac à Bordeaux : « L’idée, c’est de montrer que les lycéens aussi peuvent se soulever »

Blocage du lycée François-Mauriac à Bordeaux Photo : MB/Rue89 Bordeaux

Le lycée François-Mauriac est bloqué depuis 7h ce jeudi matin et, d’après les lycéens, ils sont 200 à l’extérieur du bâtiment, notamment des enseignants en grève.

Timothée et Angela, deux élèves mobilisés, disent avoir « ramené des barricades, des poubelles, tout plein de choses », pour assurer le blocage. Les raisons de leur colère sont multiples.

« Il faut arrêter les coupes budgétaires dans le service public : de moins en moins de professeurs, de remplaçants, de manuels. Moi par exemple, il me manque mon manuel de géo. Et puis surtout, arrêter d’être 35 par classe. Ce n’est pas vivable, ce n’est pas un bon endroit pour apprendre correctement. Autour de 25, ce serait déjà bien mieux. »

Il ajoute : « L’école privée, par exemple, on investit dedans alors qu’elle n’a pas lieu d’être selon moi. Ça, c’est un avis personnel, pas forcément partagé par tout le monde. »

La mobilisation a pris de l’ampleur au fil des semaines.

« La semaine dernière [le 10 septembre, NDLR], on n’a pas pu se mobiliser car on s’y est pris trop tard. Là, c’est beaucoup mieux organisé. On sait de qui ça part, d’où ça vient. L’idée, c’est de montrer que les lycéens aussi peuvent se soulever. »

Plus de 200 élèves sont rassemblés devant le bâtiment Photo : MB/Rue89 Bordeaux

Les élèves cherchent à étendre le mouvement.

« On a fait une inter-lycée mardi, pour discuter de ce qu’on fait dans nos établissements et comment on s’organise, poursuit-il. On va essayer de mobiliser aussi via un compte collectif inter-lycées, et on se rendra à la manif avec les autres comités. […] Cette fois-ci, le pain ne nous calmera pas. Ce n’est pas en nous donnant un peu de pain et quelques miettes d’argent par-ci par-là qu’on se calmera. Tant qu’il faudra lutter, on luttera. »

Devant le bâtiement, d’autres revendications se greffent, visibles notamment à travers les drapeaux palestiniens brandis par certains élèves. Tous promettent de se mettre en route à 13h pour rejoindre la manifestation place de la Bourse.

Des conditions de travail « intenables » au lycée Camille-Jullian

Les enseignants du lycée Camille-Jullian réclament des « moyens pour enseigner » Photo : MB/Rue89 Bordeaux

Patrick Galiana, professeur de sciences économiques et sociales et de sciences politiques au lycée Camille-Jullian à Bordeaux, fait partie des enseignants mobilisés ce jeudi.

« On a une rentrée difficile cette année, puisqu’on a beaucoup de groupes d’élèves au-delà de 35 élèves, explique-t-il. C’est ce qu’on appelle en éducation nationale les effectifs pléthoriques. Concrètement, j’ai par exemple un groupe à 41 élèves. »

Des conditions qui deviennent « intenables », selon l’enseignant.

« J’ai 36 à 40 élèves pour mes cours. Je n’ai quasiment pas de dédoublement dans ma matière. Pour travailler, il faut être en petits groupes et c’est difficile à organiser. Aider les élèves les plus en difficulté, ça devient impossible. Et puis, en termes de charge de travail, avec 260 élèves cette année, le temps de correction est colossal. On sacrifie nos jours de repos pour faire notre travail, entre guillemets, normalement », renchérit Patrick Galiana.

Devant le Lidl à Saint-Loubès

Tôt ce matin, les premières opérations de tractage ont démarré. Du côté du Lidl de Saint-Loubès, une vingtaine de syndicalistes ont été rejoint par Monica Casanova, élue lormontaise et membre du NPA.
« Avec des membres de la CGT, de FO transport et de l’AG de lutte, on est allé à la rencontre des salariés des alentours pour les appeler à faire grève et à se joindre à ce mouvement », explique l’élue.

Le parcours de la manifestation

Ce 18 septembre, une manifestation partira à 14 h de la place de la Bourse, en suivant un parcours très remanié par rapport à celui du 10 septembre.

Le cortège s’élancera de la place de la Bourse, longera le quai du Maréchal Lyautey-avant de remonter par la rue Esprit-des-Lois. Il traversera ensuite les allées et la place Tourny pour poursuivre sur le cours Georges-Clemenceau jusqu’à la place Gambetta.

De là, il descendra par la rue du Dr-Charles-Nancel-Pénard vers le cours d’Albret, puis le cours Aristide-Briand pour rejoindre la place de la Victoire. L’itinéraire se prolongera par le cours Pasteur et le cours Victor-Hugo jusqu’à la place Bir-Hakeim, avant de longer le quai Richelieu et de revenir à son point de départ, place de la Bourse.

Le parcours de la manifestation du 18 septembre Photo : Rue89 Bordeaux

Bonjour

Bienvenue dans le direct de Rue89 Bordeaux consacré aux mobilisations de ce jeudi 18 septembre. Depuis 7h ce matin, nos journalistes sont sur le terrain pour vous rendre compte de la situation à Bordeaux et dans ses environs.


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