Média local avec zéro milliardaire dedans

Des clous et des slogans contre le salon du drone au Palais des congrès de Bordeaux

Ce mercredi 15 octobre, des activistes ont mené une action coup de poing contre la huitième édition de l’UAV Show 2025, le salon européen du drone. Une manière de dénoncer l’usage militaire de ces engins en Palestine ou en Ukraine, et la place croissante de l’industrie de l’armement en Nouvelle-Aquitaine.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

Des clous et des slogans contre le salon du drone au Palais des congrès de Bordeaux
Les activités ont mené leur action aux aurores.

Des clous et des couleurs. Dans la nuit du 14 au 15 octobre, des militants se présentant comme des « autonomes révoltés » ont répandu des clous devant les entrées du Palais des congrès de Bordeaux. Ils ont également recouvert ses marches de peinture rouge et sa façade de slogans – « Drones testés sur génocide » ou « Free Palestine ». Dans un communiqué envoyé ce mercredi 15 octobre, ils pointent le rôle de l’industrie de l’armement dans les conflits à travers le monde :

« Si nous n’habitons pas une zone de guerre, nous habitons bel et bien en Nouvelle-Aquitaine, une région où les outils de la guerre sont produits et où les acteurs du complexe militaro-industriel, du grand fabricant de Rafale à la start-up de drones, sont particulièrement choyés. »

« Contre le complexe militaro-industriel colonial »

Pour les militants à l’origine de l’action, il s’agit de marquer leur contestation de l’UAV Show et des « transactions mortifères qui se déroulent sans doute derrière ses portes ». Ils fustigent notamment la présence de Dassault Aviation, qualifiée de « complice du génocide en Palestine », dont Jean-Christophe Boéri, responsable de la filière innovation, a participé à une table ronde ce mardi 14 octobre.

Dans leur communiqué, les « autonomes révoltés » soulignent l’intérêt croissant des grands groupes pour les « pépites » locales développant des drones à usage militaire. Ils citent deux entreprises basées à Mérignac, Delfox – partenaire de MBDA (leader européen des missiles, basé à La Teste) et Naval Group (fabricant de frégates et de sous-marins) -, et Aerix Systems – partenaire de Dassault -, ou encore Icarus Swarms, start-up bordelaise travaillant avec Thales et Naval Group.

La Gironde, « terre historique » des drones

« La Nouvelle-Aquitaine cherche à se rendre attractive pour la filière drones, dont elle serait la « terre historique » avec ses zones de tests, ses pôles de compétitivité, ses incubateurs et ses salons. […] Au-delà de ce salon, nous appelons à construire une résistance locale à la marche forcée de l’économie de guerre, de là où nous sommes, en Gironde, et en solidarité avec les peuples à l’international », affirment les militants.

La Nouvelle-Aquitaine occupe la troisième place au niveau national pour le secteur de l’aéronautique, du spatial et de la défense (ASD), soit près de 13 % de l’activité du pays. À l’échelle régionale, ce domaine génère plus de 40 000 emplois directs dans plus de 550 établissements industriels.

À Bordeaux et en Gironde, les mouvements contre l’industrie de l’armement se mobilisent de plus en plus contre l’implication des acteurs du secteur dans les conflits actuels, de la guerre entre Israël et le Hamas à la guerre en Ukraine.


#armes

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options
Quitter la version mobile