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Des « polluants éternels » découverts sur un ancien site industriel à Izon, des mesures de précaution prises

Après une première étude menée par le propriétaire de la parcelle en 2024, de nouvelles investigations ont révélé la présence de PFAS sur cet ancien site industriel du Libournais. Des mesures de précaution pour les riverains ont été annoncées par la Préfecture de Gironde, dont l’interdiction de consommation d’eau de forages situés à proximité.

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Des « polluants éternels » découverts sur un ancien site industriel à Izon, des mesures de précaution prises
L’ancien site d’IPAC était un centre de broyage et de recyclage du verre.

À Izon, près de Libourne, l’ancien site industriel IPAQ, en cours de réhabilitation, est l’objet d’une pollution plus préoccupante que prévu. Une réunion publique – la troisième dédiée à ce sujet – s’est tenue jeudi 9 octobre pour informer les habitants des nouvelles données et des précautions à adopter.

C’est à la demande de la société Maltha Glass Recycling, propriétaire du terrain, qu’une première série d’analyses a été réalisée par le bureau d’études TAUW en 2024. Celle-ci avait révélé une pollution sur cette friche située entre la rue du Pont-du-Bois et la rue de Carreau. Le terrain a été exploité comme carrière dans les années 1970, avant d’accueillir un broyage de verre et le stockage de déchets.

Suite à ces conclusions, l’État avait alors encadré les travaux de réhabilitation et le suivi environnemental du site. Mais d’autres investigations menées cet été ont révélé la présence de PFAS, ces per- et polyfluoroalkylées surnommées « polluants éternels » pour leur extrême résistance dans l’environnement et leur toxicité potentielle.

Eau du robinet toujours potable

Leur détection, sur et en dehors du périmètre industriel, change la donne. De nouvelles analyses vont être engagées pour déterminer l’ampleur et la nature exacte de la contamination, et le plan de dépollution sera révisé en conséquence.

« Pour les opérations de réhabilitation, les entreprises avaient été choisies. Le processus d’étude, qui est prévu jusqu’en 2026, nous emmènera à adapter les travaux », explique à Rue89 Bordeaux Karine Longaive, directrice générale de la commune.

En attendant, l’ARS recommande la prudence : les riverains équipés de puits privés en aval du site ne doivent plus utiliser cette eau, ni pour la consommation, ni pour l’arrosage. La pêche reste autorisée dans le ruisseau des Prades, mais les poissons capturés ne doivent pas être consommés. Dans un communiqué publié ce vendredi 10 octobre, la Préfecture de la Gironde se veut rassurante :

« Cette situation reste sans impact sur la qualité de l’eau du robinet de la commune d’Izon qui est alimentée en eau potable par le Syndicat des Eaux d’Arveyres. L’eau utilisée pour la production d’eau potable de ce syndicat provient de quatre forages profonds captant la nappe de l’Eocène (à environ 300 m de profondeur). Le forage Les Boins, situé sur la commune d’Izon, est très éloigné de la zone polluée. »

Une future zone naturelle protégée ?

Alors qu’une « cinquantaine de riverains » étaient présents à la réunion publique, Karine Longaive affirme que les restrictions ne touchent que « quelques particuliers » et qu’aucune parcelle agricole n’est concernée. La municipalité invite toutefois les voisins immédiats du site à se rapprocher de ses services municipaux.

« Une fois les travaux de dépollution réalisés, ce terrain sera classé en zone naturelle protégée dans le cadre du Plan local d’urbanisme intercommunal », ajoute Karine Longaive.


#pollution

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