Média local avec zéro milliardaire dedans

Le Bleues à la coupe du monde de rugby : « On voulait faire mieux, on a fait moins bien »

Dernier épisode de la chronique de Morgane Bourgeois, arrière du XV de France, après la quatrième place des Bleues en Angleterre.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

Le Bleues à la coupe du monde de rugby : « On voulait faire mieux, on a fait moins bien »
La troisième place est passée sous le nez des Bleues

Il a fallu quelques jours pour digérer la défaite en demi-finale. Le goût amer restait, mais il fallait vite se relever, rebondir, et trouver l’énergie d’aller chercher cette dernière marche du podium. La compétition est longue, les corps et les esprits sont fatigués, et le manque des proches commence à se faire sentir.

L’envie de retrouver son chez-soi, ses repères, est bien là… mais en même temps, on sait qu’il faut profiter à fond de chaque instant qui reste. Nana (Annaëlle Deshayes) a organisé un cache-cache géant dans le complexe, un vrai moment qui nous a fait retrouver notre joie de vivre et qui a sûrement contribué aussi à la bascule de la semaine.

Des instants à retenir

On taquine souvent Gaby (Vernier), qui devient nostalgique très tôt et qui nous le fait savoir, mais elle n’a pas tort : le retour à la vie réelle est toujours un moment particulier. Alors on rit, on s’accroche, et aux entraînements, l’ambiance reste pleine de bonne humeur. On sent que chacune veut savourer ces moments jusqu’au bout.

Le jour off à Londres nous a permis de souffler, de visiter et de profiter encore un peu ensemble. Puis, le soir, un chanteur est venu accompagner notre repas. On l’a accompagné, on a dansé, puis Maka (Baleinadogo) s’est emparée du micro et nous a fait profiter de sa voix incroyable. J’aime raconter ce genre de petits moments puisqu’à la fin de l’aventure, ce sont ces instants que l’on retiendra.

Vendredi soir, après la remise des maillots, Carla Neisen a projeté une vidéo, un montage de notre aventure, depuis juin. Certaines ont été prise d’émotions, d’autres ont rigolé et cela nous a rappelé tous les efforts que nous avons surmontés mais aussi toutes les amitiés que nous avons créées. La veille du match, il était important de raviver tous ces souvenirs pour nous prouver que nous méritions d’aller chercher cette troisième place.

Déception immense

Puis est arrivé le jour de la petite finale. Le coup d’envoi était très tôt : le réveil n’était pas évident, les pâtes à 8h du matin, pas très appétissantes. Mais en arrivant au stade, quelle claque : déjà plein à 11h ! On savait que la finale remplirait les tribunes, que les Anglaises seraient portées par leur public, mais découvrir une telle ferveur dès la matinée, ça donne des frissons. Ici, c’est vraiment une autre culture.

Le match, lui, a été frustrant. À l’image de beaucoup des nôtres : beaucoup d’attentes, d’espoirs, un gros trou d’air, une réaction trop tardive… La déception est immense, encore difficile à décrire aujourd’hui. Échouer si près du podium fait mal. D’autant plus par rapport à la dernière Coupe du Monde [NDLR : 3e place pour l’équipe de France en 2022] : on voulait faire mieux, on a fait moins bien.

C’est la dure loi du sport. Alors maintenant, place au repos. Et très vite, on retournera au travail, avec la rage et l’ambition de bâtir pour les quatre prochaines années. Pour un jour, porter la France sur le toit du monde.


#Rugby

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options
Quitter la version mobile