« Oublier ? Jamais » Huit décennies après la Libération, les bénévoles de l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge poursuivent la transmission de cette mémoire. Cette fois, c’est à travers un documentaire de 59 minutes, « Les 256 de Souge », projeté au cinéma Utopia à Bordeaux ce lundi 3 novembre. La séance sera suivie d’un échange avec Jean Lavie, président de l’association créée en 1988.
Réalisé par Arnaud Lalanne et produit par l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge, ce film revient sur une page sombre de l’histoire locale et nationale. Entre 1940 et 1944, 256 résistants – communistes, socialistes, gaullistes ou simples citoyens refusant l’occupation nazie – ont été fusillés au camp militaire de Souge, près de Bordeaux, avec la complicité de l’administration et de la police françaises.
S’opposer au nazisme
Individuellement, comme Israël Karp, exécuté pour avoir défié une fanfare militaire, ou par groupes, notamment les 50 « otages » abattus en représailles à l’exécution du conseiller militaire Reimers le 24 octobre 1941, tous ont payé leur refus de la xénophobie et de l’autoritarisme.
Dans ce documentaire, on découvre la mise en place de cette « politique des otages ». On apprend aussi la raison des 24 heures de silence que s’impose chaque prisonnier résistant. On comprend l’origine des appellations « postiers », « soviétiques » ou encore « isolés ».
Le film évoque également le destin des femmes – mères, sœurs, compagnes résistantes – souvent déportées. Il retrace leur engagement, leurs actions, leurs visages et la pluralité de celles et ceux qui ont osé s’opposer au nazisme.
La projection ce lundi est déjà fermée aux inscriptions, mais d’autres projections seront bientôt mises en place à Bègles, Mérignac, Villenave-d’Ornon, et Saint-Médard-en-Jalles.
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