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Décembre, mois des fêtes, on garde un œil sur les expos à Bordeaux

La trêve des confiseurs : une expression bien connue en décembre ! Mais pour la culture, les rendez-vous à Bordeaux ne sont jamais en pause. Entre le hip‑hop new‑yorkais au CAPC, une tapisserie d’Aubusson tirée de l’oeuvre de Miyazaki au Conservatoire et les nombreuses nouveautés dans les galeries et autres lieux, les expositions ne manquent pas.

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Décembre, mois des fêtes, on garde un œil sur les expos à Bordeaux

Voilà le dernier mois de l’année 2025. C’est le mois qui clos l’automne et lance l’hiver, mais la culture n’hiberne pas pour autant ! Commençons par rappeler que la 5ᵉ édition du festival Afriques en vision s’achève ce lundi 1er décembre 2025 à Bordeaux (dans notre sélection de novembre), proposant un panorama riche et diversifié du cinéma africain contemporain.

Jusqu’au 5 décembre, la Carte Blanche à Alfred est toujours en cours à la bibliothèque de Bègles. Pour son dernier jour à 18h30, Alfred invite Olivier Ka pour raconter et illustrer les souvenirs de leurs racines respectives. Les deux nous invitent sur les rivages des Méditerranée : le premier en Italie avec Les Jardins invisibles, le second au Liban avec Beyrouth-Liban.

Du 5 au 31 décembre, l’Opéra National de Bordeaux présente un ballet fort et romantique en guise de spectacle de fin d’année : Roméo et Juliette, sur la musique emblématique de Sergueï Prokofiev, mis en scène par Christopher Gable et chorégraphié par Massimo Moricone. Porté par le Ballet de l’Opéra de Bordeaux, ce classique shakespearien se jouera au Grand-Théâtre avec des séances pour les scolaires et des représentations familiales.

Au Frac Nouvelle‑Aquitaine MÉCA, jusqu’au 4 janvier 2026, on peut encore voir l’exposition Aïta, fragments poétiques d’une scène marocaine, avec une trentaine d’artistes réunis autour de la commissaire Sonia Recasens. Et aussi Qu’allons‑nous faire, Jorge ? ¿Qué vamos a hacer, Jorge ? qui met en dialogue l’œuvre monumentale de Susana Solano et des dessins très intimes de Jorge Satorre.

A la Galerie Neilag, le photographe Hannibal Renberg expose jusqu’au 30 décembre 2025 une vingtaine de clichés urbains – pris au smartphone – pour une promenade visuelle simple et saisissante dans le quotidien. La galerie BAM projects s’apprête de son côté à accueillir une exposition d’Anaïs Gauthier, Interférences, qui promet des installations organiques jusqu’au 24 janvier 2026.

« La Peur de Hauru », tapisserie monumentale inspirée de l’œuvre de Hayao Myazaki Photo : DR

Hayao Myazaki par Aubusson au Conservatoire de Bordeaux

Bordeaux vit une véritable odyssée artistique autour de l’univers de Hayao Miyazaki grâce au projet « Les aventures tissées : l’imaginaire de Miyazaki ». Fruit d’une collaboration entre la Ville et la Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson, ce cycle connaît son quatrième épisode. Après le Grand Théâtre, la salle des fêtes du Grand Parc et la bibliothèque Pierre Veilletet, c’est désormais le Conservatoire de Bordeaux Jacques-Thibaud qui accueille, jusqu’au 9 février 2026, une nouvelle pièce : « La Peur de Hauru ».

Celle-ci, aux dimensions 3 m de haut sur 5,6 m de large, fait partie de six tapisseries monumentales, inspirées des scènes des films mythiques du maître du cinéma d’animation japonais. Leur réalisation a démarré en 2022. Elles sont dessinées par Delphine Mangeret, tissées sur des métiers d’Aubusson pendant plusieurs mois, et validées par le Studio Ghibli.

Ont déjà été réalisées Princesse Mononoké (« Ashitaka soulage sa blessure démoniaque »), Le Voyage de Chihiro (« Le Banquet du Sans-Visage »), Le Château ambulant (deux tapisseries : « La Peur de Hauru » et « Le Château ambulant au coucher du soleil »). Deux sont en cours : Mon Voisin Totoro (« La Sieste de Mei et Totoro ») et Nausicaä de la Vallée du Vent (« Le Secret des Fukaï »).

« La Peur de Hauru » a nécessité plus de 2 000 mélanges de couleurs pour restituer la richesse de l’atmosphère d’origine. Visible gratuitement depuis le 27 octobre et jusqu’au 9 février 2026, elle a été inaugurée le 19 novembre dernier. Au Conservatoire, il suffit de traverser le hall, se diriger sur la gauche après l’escalier principal jusqu’à l’escalier en colimaçon qui mène à la bibliothèque, voire emprunter ce dernier pour mieux admirer l’œuvre installée en hauteur.

📍 Conservatoire de Bordeaux
💸 Gratuit
🗓️ jusqu’au 9 février 2026

RAMMΣLLZΣΣ au CAPC

Deuxième volet d’une rétrospective inaugurée au Palais de Tokyo à Paris, Rammellzee, Alphabeta Sigma (Face B) investit le CAPC, musée d’art contemporain de Bordeaux. Si la Face A a rencontré un succès public et médiatique, la Face B approfondit l’univers de cet artiste américain incontournable mais longtemps oublié, en offrant un parcours immersif dans sa création et son influence sur la culture urbaine et le hip-hop.

Né en 1950 à Far Rockaway dans le Queens, RAMMELLZEE (ou RAMMΣLLZΣΣ), pseudonyme sous lequel il se fait connaître, fut graffeur, sculpteur, performeur, théoricien et MC. Autodidacte, il élabore dès ses 19 ans le Gothic Futurism, filiation entre moines copistes médiévaux et graffeurs, et formalise des concepts majeurs dans son traité poétique, notamment l’Ikonoklast Panzerism. Pour lui, les lettres sont des armes : équipées d’appendices et transformées en vaisseaux, elles participent à une guerre contre le langage normé, sur les murs des villes comme dans l’espace cosmique.

Au CAPC, la Face B se déploie en deux temps. Le rez-de-chaussée replace Rammellzee dans le contexte artistique du New York des années 1980, aux côtés de Basquiat, Phase 2 ou Andy Warhol, tandis que l’étage plonge le spectateur dans l’explosion de couleurs et l’imaginaire visionnaire de l’artiste à travers tableaux, sculptures, vidéos d’archives et installations graphiques.

Cette exposition, à découvrir jusqu’au 19 avril 2026, du mardi au dimanche de 11h à 18h, invite aussi à réparer un oubli. Rammellzee est un artiste qui a profondément marqué le hip-hop et l’art urbain mais qui reste sous-représenté dans les collections publiques et le champ de l’écriture de l’art.

📍 CAPC – musée d’art contemporrain
💸 Tarif plein : 8€ – Tarif réduit : 4,5€ – Tarif étudiant -26 ans : 2€ (accès à tout le musée et à d’autres expositions)
🗓️ Jusqu’au 19 avril 2026
🔎 Plus d’infos sur ce lien

Vue générale de l’exposition de Rammellzee au Capc Photo : WS/Rue89 Bordeaux

5e édition d’Essaimage : expositions d’artistes

L’exposition Essaimage fête ses cinq ans. Initiée par Bertrand Larrivière à l’atelier-galerie R +1, la manifestation s’étend désormais à une vingtaine de lieux à travers Bordeaux Métropole et le Sud-Aquitaine, offrant un panorama éclectique de la création contemporaine.

Si beaucoup d’espaces sont des ateliers d’artistes – comme ceux de Bernard Ouvrard, Isidore Krapo, Jean Charles Dotigny, Alain Béguerie, Vincent Monthiers (Atelier 44) ou Anora Borra – permettant une rencontre intime entre hôtes et invités, d’autres lieux institutionnels ou culturels participent également à la manifestation : le Forum des Arts de Talence, les Avant-Postes (théâtre La Lucarne), ou encore le Centre social et culturel Paul Bert.

Chaque artiste propose une œuvre au format 30×30 cm, à l’exception de l’invité d’honneur Bernard Ouvrard, qui sera présent dans chaque lieu avec une œuvre de format différent.

Les expositions, toutes collectives, s’ouvrent progressivement et resteront accessibles au public jusqu’au 12 janvier, jour du dévernissage au Château Paillettes d’Isidore Krapo. Parmi les lieux phares, on pourra visiter le Café Fantoche, la Boulangerie Chez Cristina, le Pas de Lune, l’Atelier de Babou, l’Association La Belle Estampe, l’Atelier Citrouille, le Rafu Café, ainsi que des espaces à Talence et dans le Sud-Aquitaine comme l’Atelier Lasso, le Chapeau Rouge ou la galerie La Danse des Oiseaux à Salies-de-Béarn.

📍 Plusieurs lieux
💸 Gratuit
🗓️ Jusqu’au 12 janvier 2026
🔎 Infos sur la page Facebook


#Culture

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Photo : LPI/Rue89 Bordeaux

Photo : Jessica Calvo)

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