Lendemains de fêtes, reprise du travail, plongée dans l’hiver… ami·es bordelais·es, les propositions culturelles sont là pour adoucir cette rentrée. En plus de la petite sélection de festivals présentée ci-dessous, les salles et lieux de spectacle regorgent de rendez-vous.
Toujours dans l’exploration musicales des vies passées, While My Guitar Gently Weeps de Renaud Cojo (Rocher de Palmer, 16 janvier) interroge notre rapport à la mélodie et la capacité de celle-ci à faire remonter souvenirs et émotions. L’univers enchanteur du duo Las Hermanas Caronni (Rocher de Palmer, 16 janvier) est lui aussi à retrouver en ce début d’année : les deux sœurs argentines installées à Bordeaux y dévoileront leur dernier album.
Au Tnba, en ce mois de janvier, difficile de choisir entre Antoine et Cléopâtre de Tiago Rodrigues (du 7 au 16 janvier, sur liste d’attente), Au nom du ciel de Yuval Rozman (du 21 au 24 janvier), et Nocturne Parade de Phia Ménard (du 27 au 31 janvier). Et pourquoi pas les trois ?!
À noter enfin la carte blanche donnée aux étudiant·es de l’École des beaux-arts de Bordeaux pour concevoir l’exposition VIH/SIDA en Gironde : 40 ans d’histoires. Et maintenant ?, répartie entre la bibliothèque Mériadeck et le musée d’Aquitaine, avec un vernissage prévu le 30 janvier.
17 au 28 janvier : Trente trente à Bordeaux et sa métropole
On ne présente plus le festival Trente Trente ! Porté par la compagnie Les Marches de l’Été et son directeur artistique Jean-Luc Terrade, il défend la forme courte et la performance contemporaine, avec des créations hybrides, engagées et expérimentales. Pour sa 23e édition, il investit sept lieux de Bordeaux Métropole et propose une quinzaine de spectacles et d’étapes de création et autant de compagnies et artistes dont la moitié sont de la Nouvelle-Aquitaine.
Parmi les créations, deux propositions belges où la performance se fait aussi récit et mémoire. Dans Failles de Joëlle Sambi (Glob Théâtre, 22 et 23 janvier), et à partir d’archives personnelles, l’artiste compose une traversée entre deuil intime et héritage colonial, où la parole devient acte de réparation. Plus frontalement corporelle, la dernière création de Matteo Sedda, Fuck Me Blind (Halle des Chartrons, 24 janvier) s’inspire du film Blue de Derek Jarman pour créer une expérience hypnotique, entre désir, vulnérabilité et mémoire du sida.
De son côté, la création de l’Argentine Lucía García Pullés, aujourd’hui basée à Paris, déploie dans Mother Tongue (Halle des Chartrons, 17 janvier) un solo de danse et de voix autour de la langue comme lieu de survie et de résistance. Le même soir, The Aching du Marsaillais Samir Kennedy (Marché de Lerme, 17 janvier) convoque des figures troubles et oniriques, avec chants folkloriques britanniques et américains, où la douleur se transforme en matière créative.
Untitled (Some Faggy Gestures) d’Andrea Givanovitch (Halle des Chartrons, 17 janvier) est conçue comme un hommage aux artistes queer, la pièce interroge la stigmatisation des corps et célèbre la pluralité des identités dans un manifeste chorégraphique à la fois politique et sensible. A noter également les marionnettes de Valerio Point, dans une dernière création : Supersensible (Théâtre des Quatre Saisons, 28 janvier).
Autre temps fort, Do we need a body to dance ? de Philomène Jander (TNBA, 20 et 21 janvier) offre une performance où la contrainte physique redessine le geste, laissant apparaître une œuvre éphémère faite de traces et de disparition. En écho, Hauts Cris (miniature) de Vincent Dupont (TNBA, 20 et 21 janvier), déploie un long cri dansé, traversé par l’histoire et la révolte, attentif autant aux sons produits par les corps qu’aux images qu’ils génèrent.
Fidèle à son rôle de laboratoire, Trente Trente consacre enfin un espace aux performances en cours de création et aux échanges avec le public. Il présente également un film du néo-bordelais Giulio Boato, Dark Horse (création – Cinéma Utopia, 26 janvier, suivi d’une rencontre avec le réalisateur), portrait d’une artiste habituée du festival, la chorégraphe Meytal Blanaru.
📍 Plusieurs lieux à Bordeaux et sa métropole
💸 Parcours : de 8€ à 18€ – Pass Général : de 50€ à 70€
🗓️ Du 17 au 28 janvier 2026
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23 au 31 janvier : 8e d’Un chapiteau en Hiver à Bègles
Installée à Bègles, la biennale Un Chapiteau en Hiver s’est imposée comme un rendez-vous incontournable du cirque contemporain en Gironde. Du 23 au 31 janvier 2026, sur l’Esplanade des Terres Neuves, se tient sa 8e édition fidèle à son esprit : populaire sans être consensuelle, exigeante sans être élitiste, profondément attachée à la rencontre entre artistes et publics.
La programmation 2026 embrasse largement les esthétiques du cirque actuel. Elle s’ouvre avec Drache Nationale de la Cie Anoraks (23 janvier, sous chapiteau). Venue de Belgique, la compagnie propose un spectacle de jonglage conjugué à l’humour, où les petites défaites du quotidien se transforment en énergie collective, entre autodérision, tendresse et pluie battante.
Le week-end se poursuit avec Pain d’Chien du Cirque sans noms (24 et 27 janvier). Dans un esprit forain revendiqué, la compagnie dresse un cirque de curiosités peuplé de personnages étranges et attachants, jouant sur l’illusion, le bricolage et la nostalgie du chapiteau d’antan. Une proposition accessible et poétique, coréalisée avec l’OARA.
Parmi les temps forts à dimension festive, Boum givrée (24 janvier) invite petits et grands à un bal costumé futuriste. Imaginée par Slowfest et la Smart Cie, compagnie béglaise à l’origine du festival, cette boum familiale transforme le chapiteau en piste de danse joyeuse, guidée par le mouvement et l’imaginaire.
Le clown est également à l’honneur avec Trop près du mur de Typhus Bronx (27 janvier). À travers un dialogue troublant entre l’acteur Emmanuel Gil et son personnage, le spectacle explore les questions de filiation, de liberté et de contrôle, mêlant humour noir et profondeur existentielle. Un travail porté par une figure bien connue de la scène circassienne bordelaise.
Moment emblématique de cette édition, 30 éclats sous chapiteau (31 janvier) célèbre les 30 ans de la Smart Cie. Ce cabaret réunit artistes complices et souvenirs de création dans une grande soirée collective, entre prouesses, poésie et clins d’œil, à l’image de l’ancrage local et humain de la manifestation
Au-delà des spectacles, Un Chapiteau en Hiver revendique un fort engagement territorial : soutien aux artistes locaux, actions de transmission, rencontres professionnelles, ateliers et moments conviviaux font du chapiteau un véritable lieu de vie. Une biennale qui rappelle que le cirque, en plein cœur de l’hiver, reste un art du rassemblement et du partage
📍 Conservatoire de Bordeaux
💸 Gratuit
🗓️ jusqu’au 23 au 31 janvier 2026
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25 janvier au 6 février : Pouce ! le festival danse pour les jeunes
Dédié aux jeunes spectateur·ices sans jamais renoncer à l’exigence artistique, le festival Pouce ! s’est imposé, en quinze éditions, comme un rendez-vous essentiel de la danse contemporaine à hauteur d’enfance. Initié par La Manufacture CDCN, l’événement déroule du 25 janvier au 6 février 2026 une programmation dense à Bordeaux, dans la métropole, à La Rochelle et sur l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine.
Pensée comme une immersion corporelle, l’édition 2026 accorde une place centrale aux écritures performatives où la danse dialogue avec la voix, l’image et la musique. Pour les tout-petits, Cou Erture de la Bordelaise Pauline Valentin (Salle Camus, Lormont, 28 janvier) propose une performance multisensorielle pour les 0-3 ans. Le dispositif évolutif invite enfants et adultes à « faire cabane », dans une expérience intime activée par le geste, la voix et la matière.
Aqua Alta des Lyonnais Adrien M & Claire B (La Coupole, Saint-Loubès, 25 janvier), avec une danseuse et un circassien, mêle corps, projections et musique pour composer une traversée poétique dans l’imaginaire de l’eau. Histoire(s) Décoloniale(s) de Betty Tchomanga (Maison des Arts, Université Bordeaux Montaigne, 26 janvier), interroge l’histoire coloniale et les figures féminines invisibilisées à travers un des trois volets : #Dalila.
Autre approche performative, Ce qu’il me reste – Mutuashi d’Yves Mwamba (Pôle culturel Évasion, Ambarès-et-Lagrave, 30 janvier) met en scène un duo mère-fils où la danse traditionnelle congolaise devient rituel de réparation et de transmission. Dans Every_Body d’Alexander Vantournhout (Scène nationale Carré-Colonnes, 4 février) un duo compose une chorégraphie révélant la puissance des liens et la beauté du mouvement partagé, aussi ordinaire soit-il.
À travers cette programmation, Pouce ! affirme une vision exigeante de la performance : un art vivant, incarné, où la danse est accessible dès le plus jeune âge.
📍 Plusieurs lieux
💸 De 4€ à 20€ – certains spectacles sont gratuits sur réservation
🗓️ jusqu’au 25 janvier au 6 février 2026
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