Média local avec zéro milliardaire dedans

Un photographe de Pauillac mis en examen pour diffusions d’images pédopornographiques

Interpellé à Pauillac (Gironde) après un signalement, un photographe a été mis en examen après la découverte de milliers d’images pédopornographique dans son ordinateur. L’enquête doit déterminer si ces photos et vidéos d’enfants, retravaillées par intelligence artificielle, avaient été prises par le mis en cause.

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Un photographe de Pauillac mis en examen pour diffusions d’images pédopornographiques
« Fermeture définitive de la boutique »

Il est rare de croiser à Pauillac quelqu’un qui ne le connaisse pas. Ce photographe installé 3 rue Aristide-Briand avait pour habitude de proposer ses services à tout va : écoles, clubs sportifs, kermesse, mariage, anniversaire, baptême, communion, gala… et aussi des séances famille, enfant, bébé, maternité.

« Il était venu à l’inauguration de notre magasin et il m’avait proposé son photobooth [cabine de photo, NDLR]… Je me souviens qu’il m’avait dit : “les enfants adorent” ! Quand j’y pense », rapporte une commerçante à Rue89 Bordeaux.

Ce retraité de 64 ans, ancien comptable, qui se dit passionné par la photographie, devenu « professionnel autodidacte » en 2009 et installé à Pauillac en 2020, a été placé en garde à vue le 24 novembre, puis en détention provisoire. Il est soupçonné d’avoir détourné des photos d’enfants pour des montages pédopornographiques générés par intelligence artificielle.

Des milliers de fichiers

Le photographe a été confondu par « un signalement relatif au partage de fichiers comprenant des images et vidéos pédopornographiques représentant des mineurs déshabillés à l’aide d’un logiciel d’intelligence artificielle », indique dans un communiqué publié ce mardi 9 décembre Renaud Gaudeul, procureur de la République de Bordeaux.

Les investigations menées par l’Unité nationale cyber (UNC), rattachée à la direction des opérations de la gendarmerie nationale, ont permis de localiser le lieu des téléchargements et des échanges des fichiers à Pauillac, et d’identifier un studio de photographie où travaillent le sexagénaire et une jeune photographe rapidement mise hors de cause.

Une perquisition a été menée à son domicile ainsi que sur son lieu de travail. L’exploitation partielle du matériel saisi a révélé la présence de plusieurs milliers de fichiers pédopornographiques. À l’issue de sa garde à vue, le parquet de Bordeaux a requis l’ouverture d’une information judiciaire.

Le photographe a ensuite été mis en examen pour « importation, détention et diffusion de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique, ainsi que de diffusion d’un montage ou d’un contenu généré par un traitement algorithmique à caractère sexuel reproduisant l’image ou les paroles d’une personne sans son consentement ».

« Fermé définitivement »

L’enquête s’efforce dorénavant d’identifier les victimes de ces détournements et de définir s’il s’agit d’enfants photographiés par le mis en cause. Sur la commune, la nouvelle a provoqué de grandes inquiétudes. Une habitante rapporte qu’elle a eu affaire au photographe à plusieurs reprises :

« Nous l’avions sollicité pour notre mariage, et ensuite pour des photos de ma grossesse et d’autres photos de famille avec la petite. J’avoue que je suis sous le choc d’apprendre ça », glisse-t-elle, en colère.

Un Pauillacais concède quand à lui avoir « toujours trouvé ce type louche » – « Je le sentais pas »… Il est vrai que le personnage ne passait pas inaperçu avec son style cow-boy : « grosse boucle de ceinture, cravate ficelle texane, grosse bague à chaque doigt… »

De nombreux habitants prennent en revanche la défense de la jeune photographe qui partageait le local. Celui-ci est désormais « fermé définitivement ».


#pauillac

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