En Gironde, la motion A est arrivée en tête du vote des militants socialistes qui ont été appelés à choisir entre quatre motions proposées pour définir la ligne politique du parti. Au bureau girondin du PS, on a préféré attendre la fin de la matinée de ce vendredi pour publier les chiffres officiels du département alors que, au milieu de la matinée, on pouvait apprendre sur la page facebook de Matthieu Rouveyre que :
« Plus de 2400 militants se sont déplacés pour voter. Les résultats quasiment définitifs sont : 55,13% pour la A ; 32,01% pour la B ; 4,05% pour la C ; 8,81% pour la D. »
Le premier fédéral adjoint du PS girondin se réjouit :
« Il y a une bonne participation, plus de 60% de militants ont voté. Il y a encore un intérêt pour le débat d’idées, les motions et les échanges. Ce vote est l’aboutissement de plusieurs dizaines de réunions en Gironde où il y a eu des confrontations d’idées, c’est plutôt sain. »
La motion A en toute logique
Matthieu Rouveyre, comme d’autres responsables et militants socialistes, n’est pas surpris par le résultat :
« Cela s’explique par le fait que tous nos grands élus ont signé cette motion. La motion B s’en tire bien quand même. C’est décevant pour la motion C, car pour avoir des représentants aux instances, il faut faire 5%. »
Gilles Savary, mandataire girondin de la motion A, reconnaît également que le résultat n’est pas une immense surprise, bien qu’il s’attendait à un résultat légèrement moins important :
« Il ne faut pas oublier que le monde rural girondin est traditionnellement à gauche. Le résultat est finalement bon, même s’il est en deçà du score national. »
Pour Naïma Charaï, mandataire girondin de la motion B, le résultat de sa motion obtenu au niveau girondin est « satisfaisant et honorable » :
« C’est un résultat de campagne respectueuse de notre engagement avec un collectif mobilisé autour de notre ligne directrice, nos propositions et notre calendrier des réformes. Nous avons fait 4 points de plus que la moyenne nationale, nous avons donc réussi à convaincre les militants de la Gironde. Par ailleurs, nous avons eu une forte mobilisation dans les sections rurales. »
L’unité des socialistes après le vote ?
Tous les militants socialistes se tournent maintenant vers le « deuxième tour » pour élire leur premier secrétaire entre les deux chefs de file des deux motions arrivées en tête. Au niveau départemental, la question est de savoir qui sera le premier fédéral. Pour Gilles Savary :
« Le respect de la démocratie élémentaire est que le candidat de la motion A soit élu. Je ne peux pas encore vous dire qui sera notre candidat. »
De son côté, Naïma Charaï affirme « sans tergiversations » son soutien pour la candidature de Matthieu Rouveyre. Elle souligne cependant l’importance « de transcender les motions et les courants dans l’intérêt de la fédération de la Gironde ».
En effet, après ce vote, et celui du 28 mai, une autre question taraude les esprits des militants du PS : l’unité du parti, aujourd’hui aux manettes du gouvernement français. La conseillère régionale et députée suppléante de Noël Mamère déclare :
« Il faut rassembler le parti dans le respect de toutes les sensibilités et j’y contribuerai. Après le temps des débats, Le PS doit faire barrage à la droite et encore plus à l’extrême droite. »
Au niveau local, Gilles Savary salue un débat « très apaisé » autour des différentes motions :
« Il y a eu une volonté de maintien de l’unité. Il faut cependant reconnaître que le Parti socialiste est en crise profonde, en plein de doute. Nous sommes entrain de payer les 10 à 15 années passées où on a oublié d’ouvrir le parti socialiste au monde et aux réalités du monde. Il y a encore des militants qui considèrent de bonne foi que le PS c’est plus d’endettement, plus de dépenses publiques, et plus d’assistance sociale. On est loin des trente glorieuses et des budgets publics considérables. Ça ne veut pas dire que le socialisme doit disparaitre, mais il faut impérativement que l’on invente le Parti socialiste du XXIe siècle. »
28 mai : le deuxième tour
Au niveau national, comme en Gironde, les militants socialistes n’ont pas bousculé le pouvoir en place. La motion A, portée par l’actuel premier secrétaire PS et soutenue par le gouvernement, a remporté ce premier tour avec plus de 60% des voix. La motion B qui rassemble les frondeurs et l’aile gauche du parti approche les 30%, la motion D autour de 10% et la motion C a obtenu environ 2%.
Un militant girondin partisan de la motion B se réjouit pour le score local de celle-ci : « En Gironde, nous sommes conformes à nos convictions de gauche ». Un autre rappelle que cette motion a dans le département « un des meilleurs scores parmi les grosses fédés, et au-dessus du score national ».
Sur Facebook, le commentaire d’un autre militant se veut plus pragmatique :
« Au final c’est tout de même la motion A qui est largement majoritaire en Gironde comme dans le reste de la France. Pour le reste cela me fait penser aux débats sportifs sur la forme des poteaux après la finale perdue par Saint-Étienne contre le Bayern. Aller mes camarades ce qui importe maintenant c’est notre capacité à nous mobiliser pour les prochaines échéances électorales. »
En effet, pour le deuxième tour, une nouvelle bataille commence.
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