« C’est de la déloyauté maximale. On a vraiment eu le couteau sous la gorge », clame l’élue socialiste Michèle Delaunay. Le groupe des élus socialistes au conseil de Bordeaux Métropole va donc déposer un recours à la préfecture pour obtenir l’annulation de la délibération, votée le 27 mai dernier, et qui entérinait l’augmentation des surcoûts pour l’accueil de le compétition de football.
Le rapport délibéré faisait passer la part budgétaire pour Bordeaux Métropole de 3,7 millions d’euros (votée en 2015) à 7,1 millions, afin de renforcer la sécurité de la fan-zone et du stade, et pour améliorer leur desserte en transport en commun.
Mais l’opposition socialiste conteste un rapport avec quatre versions différentes, un brouillage de la lecture, des incohérences et un manque de clarté dans la présentation du budget, qui s’élève selon eux en réalité à 10,5 millions d’euros.
Des rapports jugés incomplets
Certains coûts n’apparaissent tout simplement pas dans le dernier rapport, comme ceux du test de mobilité réalisé en septembre 2015 lors du match France-Serbie (50 000 euros) et du test de sécurité de la fan zone du 4 avril 2016, en présence des ministres Bernard Cazeneuve et Marisol Touraine.
D’autres ne sont pas vérifiables, comme le loyer e 1,4 million versé par l’UEFA et la Fédération française de football (FFF) pour le stade de Bordeaux : « Aucun document officiel ne permet d’attester » ce montant, selon les conseillers métropolitains, qui affirment que ce document, demandé, ne leur a pas été remis.
Ils soulignent par ailleurs le manque à gagner probable de 200 000 et 500 000 euros, cette subvention de la région que son président, Alain Rousset ne compte pas verser à l’Euro 2016.
Pour le PS, Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole, viole deux articles du code régional et territorial. L’article L2121-12 d’une part, et le L 2121-13 de l’autre. Le premier impose au président de la métropole de présenter une note de synthèse qui soit juste et qui permette aux élus de porter leur engagement. Le second article donne droit à n’importe quel élu d’obtenir toutes les informations qu’il demande.
Leur recours s’adresse au préfet, qui peut demander à la collectivité de retirer ou modifier un acte jugé illégal. S’ils n’obtiennent pas satisfaction, les élus d’opposition ont annoncé vouloir saisir le tribunal administratif.
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