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Le talent d’or de France-Angleterre, c’est l’arbitre

L’arbitrage français a une fâcheuse tendance à détourner le jeu à son profit. Les arbitres sont de plus en plus narcissiques. Ce travers est accentué par la gestuelle assez théâtrale qui accompagne leurs décisions. Une langue des signes, une langue des sourds. Certes, elle fait partie de leur panoplie mais ils l’accomplissent avec tant d’ostentation. …

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Le talent d’or de France-Angleterre, c’est l’arbitre

Carton rouge (WS/Rue89 Bordeaux)
Carton rouge (WS/Rue89 Bordeaux)

3voix_blog_L’arbitrage français a une fâcheuse tendance à détourner le jeu à son profit. Les arbitres sont de plus en plus narcissiques. Ce travers est accentué par la gestuelle assez théâtrale qui accompagne leurs décisions. Une langue des signes, une langue des sourds. Certes, elle fait partie de leur panoplie mais ils l’accomplissent avec tant d’ostentation. Comme s’ils n’étaient qu’à leur propre partition plutôt que d’être des acteurs du match parmi d’autres. Les arbitres britanniques sont plus humbles, moins théâtraux. Je ne m’explique pas cette dérive. Et je regrette le temps des Joël, qu’ils soient Jutge ou Dumé.

Force est de constater, pourtant, que l’assurance dont ils font montre est toute relative. Le primat qu’ils donnent au recours à l’image pour prendre une décision en témoigne. On les sent souvent incapables d’assumer leur sifflet. La réalité saute, parfois, aux yeux. N’importe, l’image les rassurera. Et il n’est pas rare d’attendre d’interminables secondes, quand ce ne sont pas des minutes, que le verdict tombe. A tout prendre, on préfère l’erreur à l’indécision. L’humain en somme. Les arbitres ont le droit à l’erreur. Comme les joueurs.

Les arbitres de touche ne voient souvent rien

Mais ce qui est, peut-être, le plus agaçant, c’est l’apathie des arbitres de touche. Ils ne voient souvent rien, ne signalent pas grand chose. Comme s’ils n’étaient que des figurants. C’est d’autant plus regrettable qu’ils pourraient utilement compenser ce que leur collègue du pré n’a pas pu ou pas su voir.

Ce qui est pathétique chez nombre d’arbitres, c’est leur refus d’admettre leurs fautes. Comme s’ils se drapaient dans leur certitude pour s’épargner d’être lucides. Dès qu’on les remet en question, ils sont droits dans leurs bottes et fermés à tout dialogue. Monsieur Méné, leur saint patron, est, de ce point de vue, caricatural.

La vulgarité de Laporte à l’égard de Carbona

Je n’ai guère goûté, pour autant, les propos de Bernard Laporte à l’égard de Monsieur Carbona. Leur vulgarité était confondante. L’homme n’est pas, il est vrai, à une vulgarité près. Mais surtout, il n’avait pas à attaquer la personne et devait se contenter de l’arbitre. L’erreur était flagrante. Ce bras tendu n’avait plus lieu d’être, et s’il le demeurait, l’essai ne pouvait être accordé. Même si les Toulonnais avaient particulièrement mal joué le coup. Deux « erreurs » en une : côté juge et côté joueurs. Pour le plus grand bonheur des Grenoblois.

Qui a regardé le France-Angleterre de samedi, au-delà de ce nouvel essai venu du bout du monde, de ce combat âpre, rugueux, qu’un éclair aura illuminé, retiendra l’arbitrage parfait de M.Owens, peut-être le meilleur arbitre actuel. Si peu d’hésitations, pas d’apprêts. Le jeu, rien que jeu. Une présence discrète, juste. Le vrai talent d’or de ce match, c’était M.Owens ! Même si le talent d’or est si étranger à l’esprit du rugby. Il est d’ailleurs amusant que ce soit une société dite générale qui attache tant de prix au particulier. Le marketing ose tout, c’est à cela qu’on le reconnaît.


#Arbitrage

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