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« Chahuts n’existerait pas sans les intermittents »

Pour sa première journée, le festival Chahuts devait présenter mercredi le spectacle « Italie – Brésil 3 à 2 ». Mais la compagnie, en accord avec la Coordination des intermittents et précaires 33, a voté la grève. Le festival des Arts de la Parole continue, lui, jusqu’à samedi. Trois questions à sa directrice, Caroline Melon.

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« Chahuts n’existerait pas sans les intermittents »

Malgré la grève des intermittents, les permanences de "Travaux : vous êtes ici" se tiennent toujours place Saint-Michel de 10h à 20h (XR/Rue89 Bordeaux)
Malgré la grève des intermittents, les permanences de « Travaux : vous êtes ici » se tiennent toujours place Saint-Michel de 10h à 20h (XR/Rue89 Bordeaux)

Rue89 Bordeaux : Le festival des Arts de la Parole se retrouve au cœur du mouvement des intermittents, comment l’appréhendez-vous ?

Caroline Melon : Chahuts a toujours été un endroit de dialogue, de débats. Cette lutte nous semble légitime. C’est pour ça qu’on souhaite qu’il puisse y avoir des discussions. C’est pour ça qu’on a accueilli la coordination des intermittents, même si ça chamboule beaucoup de choses. Mais Chahuts sans les intermittents, ça n’existerait pas. Ça ne fait plaisir à personne d’annuler un spectacle, on sait bien que dans ces luttes, personne ne prend ce genre de décision avec plaisir. Passée la tristesse qui était très forte mercredi soir, on admet surtout qu’il faut des actes forts, car les luttes en ont besoin.

Il reste encore deux jours de spectacles, quel est le programme ?

L’ensemble des salariés, permanents, intermittents, intérimaires, stagiaires de Chahuts se sont vus ce jeudi matin. Artiste compris. On a à nouveau envie de travailler, de faire tout ce qui est prévu, d’avancer, de discuter, d’expliquer. Ce qu’on sait c’est que Sergio Grondin qui devait présenter aujourd’hui à 19h30 un chantier de création (« Les Chiens de Bucarest ») ne jouera pas. Il a décidé de se mettre en grève mais sera là pour accueillir les gens et discuter à l’Oara, le Molière-Scène d’Aquitaine.

Sinon pour l’instant, le reste se déroule comme prévu. L’objectif est l’ouverture de la parole. Notamment avec les permanences de « Travaux : vous êtes ici » qui se tiennent place Saint-Michel de 10h à 20h. Mais aussi « Les Causeries » qui ont lieu encore ce soir à 22h avec l’Université Populaire de Bordeaux. L’enjeu est de voir en quoi l’art peut-être source d’émancipation individuelle et collective.

Quel esprit se dégage de ces lectures, performances, danses et rencontres ?

On ne veut pas être donneur de leçons mais plutôt donner l’envie à chacun d’exprimer sa singularité. Chahuts tente d’écouter et de faire-place à des paroles différentes. On essaie de faire naître ces paroles, de les rejoindre et créer des espaces de partage. On veut être une caisse de résonnance du monde et de son état. S’il y a une telle crise des droits sociaux, c’est normal que Chahuts en soit une caisse de résonnance. Mais aussi que Chahuts soit un endroit de fêtes et de rassemblements. Chahuts, c’est toutes ces choses en même temps.

Tout le programme du Festival Chahuts des Arts de la Parole sur chahuts.net


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