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Les avocats bordelais en grève une semaine dès jeudi

Dès ce jeudi et jusqu’à vendredi prochain, aucune audience n’aura lieu dans les tribunaux bordelais, excepté quand la liberté du justiciable est en jeu et pour les procédures de reconduite à la frontière. Une mobilisation rare, révélatrice de l’exaspération des avocats face à l’immobilisme du gouvernement en matière de réforme de l’aide juridictionnelle.

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Les avocats bordelais en grève une semaine dès jeudi

Le tribunal de grande instance de Bordeaux paralysé une semaine par l'action des avocats (WS/Rue89 Bordeaux)
Le tribunal de grande instance de Bordeaux paralysé une semaine par l’action des avocats (WS/Rue89 Bordeaux)

« L’accès au droit pour tous va rester lettre morte », s’insurge Estellia Araez, présidente de la section bordelaise du syndicat des avocats de Bordeaux (SAF). Les avocats réclament une reforme de l‘aide juridictionnelle. Annoncée pour 2014, elle a ensuite été reportée par Christiane Taubira, la garde des Sceaux, en octobre dernier.

« Nous demandons un accès à l’aide juridictionnelle à tous les concitoyens et une rétribution correcte des avocats », précise l’avocate bordelaise dont le syndicat s’associe à la mobilisation nationale prévue demain.

Tous les syndicats d’avocats de Bordeaux ont voté la grève des audiences qui débutera ce jeudi, et jusqu’à vendredi prochain.

10% des avocats acceptent l’aide juridictionnelle

Pour bénéficier de l’aide totale, il ne faut pas dépasser 936 € de revenus mensuels et constituer d’épais dossiers, des obstacles pour les justiciables les plus démunis. Et quand le bureau des aides donne son accord, encore faut-il trouver un avocat qui l’accepte. Seuls 10 % d’entre eux y consentent et en moyenne, les avocats bordelais ne défendent que cinq dossiers de ce type par an.

« Nous ne sommes payés qu’à la fin de la procédure, ce qui peut être très long, et la rétribution est très faible : 330 € pour une demande de pension alimentaire, contre 800 € en moyenne en temps normal, ou 190 € pour l’assistance d’une partie civile », détaille Estellia Araez.

Une rétribution qui, selon le SAF, ne permet pas de garantir l’accès à une justice de qualité à l’ensemble des justiciables et qui pourrait, à terme, les priver de l’assistance d’un avocat.

Par ailleurs, les avocats rejettent en bloc l’idée avancée par le gouvernement d’une taxe qui leur serait imposée afin de financer un complément à l’aide juridictionnelle.

« Nous souhaitons que cette idée de taxe soit abandonnée d’ici la fin du mouvement », indique l’avocate.

Le 13 juin prochain, le conseil national des barreaux se réunira pour décider de la suite du mouvement.


#aide juridictionnelle

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