En français, la version la plus diffusée du voyage de Stevenson porte un titre qui explique peut-être en partie la relative confidentialité dans laquelle il est resté : Voyage en canoë sur les rivières du Nord. S’il est légèrement plus explicite que le titre anglais « An Inland voyage », que l’on pourrait simplement traduire par « Un voyage dans les terres » ou, dans une veine plus épique, par « Anabase », il a pour moi le défaut d’être doublement trompeur. Il nous prédispose à la platitude et à l’ennui quand le récit de Stevenson est plein de verve et de dépaysement. Il nous invite à prendre place dans des canoës ouverts et ventrus alors qu’il s’agit d’embarcations pontées, fines et légères, propulsées à la pagaie double : des kayaks.
Biographe de Stevenson, Michel Lebris note dans sa présentation de l’Appel de la route, l’intégrale des récits de voyage de RLS, qu’ « il fera du voyage l’espace d’une expérience intérieure décisive sinon spirituelle ». Il ne s’agit donc pas d’un hasard si, dans cette édition, « An Inland voyage » traduit par Gérard Piloquet devient : « Un voyage intérieur » sous-titré « Par les canaux et les rivières ». En admettant que le titre d’un livre puisse accueillir le projet de son lecteur, c’est une traduction dans cette veine, que je retiendrais : « Un voyage à l’intérieur » ? « Vers l’intérieur » ?
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En collaboration
avec La Machine à Lire
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« Stevenson en kayak »
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