Pour prendre de la hauteur ce week-end, rien de tel que d’arpenter le parc des Coteaux. La biennale Panoramas y offre un programme riche et varié, malgré un budget revu à la baisse par les collectivités partenaires de l’évènement : quatre randonnées originales et décalées à travers le parc (mais elles affichent hélas déjà complet), des installations artistiques, du cirque alternatif, des lectures d’une « mythologie » du parc inventée pour l’occasion, des balades audio-guidées par des créations sonores ad hoc…
Mais aussi des siestes musicales proposées par le Rocher de Palmer voisin, ou encore un tournoi de foot en pente qui promet de bonnes crises de rire et d’essoufflement.
Un point d’orgue, la Nuit Verte
En tout, une vingtaine d’artistes internationaux ont été sollicités. Le point d’orgue aura lieu samedi soir à l’occasion de la « Nuit verte » qui permet de profiter sous les étoiles des tableaux vidéos de Jacques Perconte, des projections poétiques d’Olivier Crouzel ou encore de l’installation flottante du collectif Luzinterruptus sur le lac de l’Ermitage.
« La Nuit Verte est le temps fort de notre programmation. Il permet de rassembler des public variés. Il offre un fil continu d’événements et d’activités pour tous les publics », précise Charlotte Huni, directrice artistique de la biennale.
En 2010, environ 2500 personnes ont assisté à la première édition. L’édition de 2012 a multiplié la fréquentation par deux. Près de 10 000 personnes sont attendues ce week-end, dont beaucoup d’habitants de la rive droite.
Afin de les impliquer dans la biennale, l’équipe de Panoramas a en effet installé un QG provisoire à l’emplacement des tours du Bois Fleuri, au cœur de Lormont, depuis mars 2014. Opération réussie : les habitants ont même mis la main à la pâte et aidé à la construction des lieux.
« C’est la meilleure idée qu’on a eue ! déclare Charlotte Huni. Elle s’est révélée comme une nécessité. On a travaillé avec toutes les associations qui connaissent bien le quartier et qui nous ont appris énormément de choses. Le terrain était très fertile pour notre projet et j’avoue que dorénavant, en tant que programmatrice, je ne bosserai plus jamais de la même façon ! »
Cinq bâtiments ont été dressés : ateliers, bureaux et lieux d’exposition. Une « terrasse à rencontres » accueille, lors de réunions souvent festives, les habitants et les artistes en résidence pour des échanges, de partage et de connivence.
« Des bénévoles participent également à l’installation des œuvres en étroite collaboration avec les artistes. Ces nouveaux rapports nous ont permis d’être mieux compris par la population. »
Une biennale à durée limitée
Créée en 2010 pour quatre éditions, la biennale Panoramas investit le parc des Coteaux, « un parc de 400 hectares, méconnu des Bordelais, avec une énorme richesse paysagère », souligne Charlotte Huni. C’est surtout un projet de territoire insufflé par Grand Projet des Villes. L’association des communes (Bassens, Lormont, Cenon et Floirac) avait souligné avant la première biennale à quel point les habitants de la rive droite en étaient fiers et soucieux de leur image.
« Notre travail s’étend sur quatre villes qui font face à Bordeaux et qui ont une histoire singulière, ajoute Charlotte Huni. Longtemps considérées comme infréquentables, elles ont uni leurs efforts pour la rénovation de leurs quartiers, mais elles avaient aussi besoin d’un lien physique fort. A cette question, le parc des Coteaux est la réponse idéale. »
Après une première édition en 2010 sur le thème de la révélation qui se voulait d’abord exploratoire, et une seconde en 2012 sur la reconnaissance de ce territoire singulier, la troisième thématique est celle de la consécration ; une manière de confirmer l’apport culturel de la rive droite à l’agglomération.
« Il est aujourd’hui facile de traverser la Garonne. Grâce à l’ouverture du pont Chaban-Delmas, le public de l’agglomération est encore plus tenté par nos propositions. »
Pour guider vos pas, suivez le programme : biennale-panoramas.fr.
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