« Les technologies numériques sont des éléments essentiels de notre vie et de notre société. Pour cette raison, Bordeaux a toujours voulu se présenter comme une ville pionnière. »
Ainsi Alain Juppé introduit-il la Semaine digitale qui aura lieu du 13 au 18 octobre. Le maire de Bordeaux décrit l’événement comme un rendez-vous de l’innovation où se retrouvent le grand public, les étudiants, les chercheurs et les entreprises qui développent un secteur « prometteur pour l’emploi ».
Plus de culture
La semaine compile des manifestations tous publics et des événements professionnels. Elle s’articule autour de thèmes tels que les objets connectés, l’e-éducation et les enfants, l’économie digitale, et la femme dans le numérique – dans la société numérique, l’égalité entre les sexes avance parait-il plus vite qu’ailleurs.
Outre un Village de l’innovation high-tech installé au sein du Palais Rohan, des rencontres sont organisées dans les maisons de quartiers, le Node et la Chambre de Commerce et d’Industrie.
De plus, cette quatrième édition fait la part belle à la culture numérique avec des installations interactives et des spectacles prévus à la Base sous-marine, bâtiment phare des Bassins à Flots, « quartier sur le point de devenir le centre numérique de Bordeaux » selon le maire.
L’édition 2014 de la Semaine digitale affiche sans conteste des ambitions pour s’inscrire comme un grand rendez culturel bordelais.
« Il y a une véritable programmation : contrairement aux éditions précédentes, où les propositions se limitaient aux soirées de clôtures festives, on trouvera cette semaine un rendez-vous culturel tous les soirs, » annonce Benoît Guérinault, le directeur artistique de la programmation de l’association Trafic.
L’art pousse les limites de la technologie
La Semaine digitale est un événement piloté par la Ville de Bordeaux. Outre la volonté de mettre en avant le savoir-faire des entreprises locales, il favorise les échanges avec des entreprises extérieures et invite également des investisseurs à jouer les business angels sur la place économique bordelaise, comme ce sera le cas avec la présence de Google ventures venu « apporter des financements à des entreprises numériques bordelaises », précise Virginie Calmels, adjointe à la mairie de Bordeaux, en charge de l’Économie, de l’Emploi et de la Croissance durable.
Que vient faire la culture dans ce contexte ? Benoît Guérinault loue l’énergie des artistes qui pousse à l’extrême les outils scientifiques :
« Les artistes sont les meilleurs médiateurs entre les technologies de pointe et le grand public. Ils profitent d’une interactivité sans limites entre la technologie et l’art. Quand un artiste s’intéresse à la science, il le fait avec un esprit débridé qui lui permet de pousser l’expérience, grâce à son imagination, bien au-delà que l’aurait fait un ingénieur. Leur démarche incite les laboratoires à les accompagner dans leurs projets. Leurs créations deviennent ensuite des outils commercialisés, comme c’est le cas de Mad Mapper élaboré par 1024 architecture. »
François Wunschel et Pier Schneider, sont les fondateurs du collectif parisien 1024 architecture. Ils ont travaillé des environnements sonores et artistiques avec notamment de nombreux artistes comme Étienne de Crécy. Ils sont invités à Bordeaux – après Vancouver, Prague et Eindhoven et pour la première fois en France – pour présenter leur installation Tesseract : une structure architecturale monumentale de près de 10 mètres de côté dotée d’une architecture de lumière dynamique qui réagit au son.
1024 architecture : artistes invités
« Tesseract a été le début de l’aventure bordelaise. C’est une pièce que nous avons créée il y a un an et nous sommes très contents de l’installer dans cet endroit incroyable qu’est la Base sous-marine, » déclare Pier Schneider, de 1024 architecture.
En effet, une des satisfactions de Benoît Guérinault est d’ « avoir pu investir la base sous-marine ». Les deux compères de 1024 architecture ont pourtant eu du mal à se projeter dans la programmation de la Semaine digitale.
« Ils avaient imaginé cet évènement comme une semaine professionnelle, quand ils ont saisi l’aspect culturel, ils ont été très motivés. »
Une motivation confirmée ensuite quand Pier Schneider découvre le site de Darwin. Dès lors, leur séjour bordelais se précise avec une résidence de création de 4 jours en septembre à la Caserne Niel où ils ont pu concevoir une autre œuvre spécialement créée pour l’occasion.
Associé à des artistes bordelais proposés par Benoît Guérinault, 1024 architecture a construit une « enseigne digitale pour une semaine digitale ». Avec cette enseigne Led 3D, ils ont bénéficié d’une carte blanche « où ils ont pu opérer des transferts de technologie ». Installée sur la place de l’Hôtel de Ville, l’installation affichera les différents contenus produits par chacun des participants.
« C’est une installation composée de 5 totems pilotés par un ordinateur où chaque artiste intègre des séquences. L’interprétation de ces séquences avec plusieurs niveaux d’intensité de lumière, de vitesse, de rotation… sera l’animation interactive de l’œuvre. »
L’Enseigne digitale bénéficie d’une programmation grâce à Mad Mapper, un logiciel développé par 1024 architecture et GarageCube. Pour le voir à l’œuvre, rendez vous le mercredi 15 octobre pour le lancement de Tesseract à la Base sous-marine.
Et pour connaître tout le programme de la Semaine digitale, c’est ici.
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