« Il n’y a pas de quoi en faire un plat. J’ai vu bien pire », déclare le maire de Bordeaux, Alain Juppé à propos des « sifflets d’une partie de la salle » suite à ses interventions lors du meeting de Nicolas Sarkozy au Hangar 14. Le maire de Bordeaux n’y voit pas « un coup monté » – « Pourquoi ? Je ne suis pas sûr que cela se retourne à l’avantage de ceux qui auraient fait le coup ».
En revanche, il déclare avoir « réfléchi aux messages adressés » par les siffleurs figurant parmi les 3000 militants de l’UMP présents.
« Ils m’ont chahuté à deux reprises », rappelle l’ancien Premier ministre : lorsqu’il a demandé « un large rassemblement de la droite et du centre pour battre la gauche » en 2017, puis quand il a appelé à une « primaire ouverte » pour désigner le candidat à la présidentielle.
« Cette manifestation hostile pose un vrai problème car l’UMP avait été constituée pour cela (unir la droite et le centre, NDLR), estime Alain Juppé. Il n’est pas question dans mon esprit d’une fusion-absorption de l’UDI (le parti centriste, rallié par de nombreux membres de l’UMP, NDLR), en revanche il faut se rassembler, toute autre stratégie serait suicidaire ».
Le maire de Bordeaux demande donc une « clarification sur la ligne de l’UMP ou ce qu’elle deviendra » après l’élection de son nouveau président samedi, pour laquelle Nicolas Sarkozy devance pour l’instant dans les sondages ses deux rivaux, Bruno Le Maire et Hervé Mariton. Quant à la personnalité politique chouchou des Français, candidate pour 2017, elle réitère son vœu pour une « primaire largement ouvertes, où il ne suffise pas d’avoir sa carte à l’UMP pour voter ».
Le « meilleur d’entre nous » souhaite un modèle calqué sur la primaire socialiste, ouverte à tous les candidats (même si seul le PRG avait adhéré à la démarche du PS) et à tous les sympathisants, contre signature d’une charte d’adhésion aux grands principes défendus par les candidats.
Et Alain Juppé ne parait pour l’instant pas convaincu par la promesse de Nicolas Sarkozy d’organiser cette primaire : « Il en a vaguement parlé au meeting », rappelle-t-il. L’ex chef de l’Etat s’est exprimé en faveur des primaires, mais à condition que les candidats n’aient jamais soutenu la gauche, ce qui pourrait par exemple exclure François Bayrou, qui avait appelé à voter François Hollande en 2012.
« Il appartiendra à Nicolas Sarkozy de faire des propositions » s’il est élu samedi, juge le maire de Bordeaux. Et si les modalités de cette primaire ne sont pas respectées, Alain Juppé suspendra-t-il sa candidature ? « Sûrement pas », prévient-il.
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