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Appel prévu contre le refus de libération de Georges Abdallah

L’ancien militant révolutionnaire libanais Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré depuis trente ans en France, s’est vu refuser sa neuvième demande de libération par le tribunal d’application des peines de Paris. Son comité de soutien s’est rassemblé place Pey Berland à Bordeaux pour dénoncer une décision politique et compte faire appel.

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Appel prévu contre le refus de libération de Georges Abdallah

Manifestation à Lannemezan pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah (DR)
Manifestation à Lannemezan pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah (DR)

C’est l’un des plus vieux prisonniers politiques en France, voire dans le monde : il a battu le record détenu jusque-là par Nelson Mandela (27 ans). Georges Ibrahim Abdallah, ex-militant révolutionnaire libanais, est incarcéré depuis trente ans en France, au centre pénitentiaire de Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées. Il entame sa 31e année de détention

Ce mercredi, sa neuvième demande de libération a été rejetée par le tribunal d’application des peines de Paris. Le Comité Libérons Georges 33 a appelé à un rassemblement place Pey Berland à Bordeaux le jour même pour « dénoncer ce déni de justice et la politique française sous pression du gouvernement étasunien ».

« C’est un véritable choc, déclare Gibert Hanna, responsable du comité. Les raisons du rejet pour irrecevabilité paraissent bien légers. Quand nous étions au procès, le juge semblait favorable. On en déduit que le refus vient d’ailleurs, de l’État. Alors que cherche l’État dans son entêtement à ne pas libérer un prisonnier qui est libérable depuis 1999 ? »

De nombreux soutiens

Malgré un réseau de soutien actif, notamment dans le milieu syndical illustré par le vote de Solidaires pour la libération de Abdallah lors de leur congrès à Dunkerque en juin 2014, la situation du prisonnier ne s’arrange pas. Monseigneur Gaillot a prévu de rendre visite au prisonnier prochainement.

En décembre 2011, interrogé par France 24, Yves Bonnet, préfet honoraire et ancien directeur de la direction de la surveillance du territoire (DST) entre 1982 et 1985, avait lui-même apporté son soutien avec une déclaration fracassante :

« Cette injustice a assez duré ; elle a même dépassé les limites du raisonnable. Plus rien ne justifie son incarcération. Qu’on le mette dans un avion et qu’on le renvoie chez lui, au Liban, où les autorités sont disposées à l’accueillir. »

Le préfet avait notamment révélé qu’il avait obtenu en 1985 que Georges Ibrahim Abdallah soit libéré et échangé contre Gilles Sidney Peyroles, conseiller culturel français à Tripoli, enlevé en mars de la même année au Liban par la Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL) :

« J’ai un problème de conscience avec cette affaire. La France a trahi la parole donnée, et on a voulu faire croire qu’à l’époque j’avais négocié tout seul. »

« Faut-il le garder jusqu’à sa mort ? »

Arrêté à Lyon le 24 octobre 1984, Georges Ibrahim Abdallah avait été condamné à perpétuité pour complicité dans les assassinats, en 1982 à Paris, de deux diplomates, l’Américain Charles Robert Ray et l’Israélien Yacov Barsimantov. « Il n’a jamais été prouvé qu’il était impliqué », précise Gilbert Hanna :

« D’un point de vue juridique, le gouvernement de la France a créé une situation sans précédent. Le tribunal avait déjà rejeté la demande de bénéficier d’une année probatoire sous prétexte que des risques d’assassinat pèsent sur Georges Ibrahim Abdallah en France. Pour détourner ces risques, effectuer cette année au sein de l’établissement pénitentiaire aurait été possible mais cela a été refusé, expulser le prisonnier vers son pays d’origine aussi ! Il n’a pas le droit à un téléphone portable et il n’a jamais pu voir sa famille depuis son incarcération. Faut-il le garder en prison jusqu’à sa mort ? »

En contact régulier avec le prisonnier, Gilbert Hanna rapporte que le révolutionnaire de confession chrétienne « n’attendait rien, il ne veut pas aller devant la cour européenne parce qu’il n’y croit plus ». Le responsable du comité de soutien veut multiplier les contacts dans les milieux politiques pour « créer un courant d’opinion ». Il compte faire appel de cette décision.


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