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Stade Bordelais : Les Lionnes conjuguent le rugby au féminin

Depuis l’union des équipes masculines de Bègles et de Bordeaux dans l’élite, le Stade bordelais rugby a fusionné avec l’ASPTT et mise sur le rugby féminin. L’équipe des « Lionnes » dessinent un projet sur la durée et créent une véritable école.

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Stade Bordelais : Les Lionnes conjuguent le rugby au féminin

Le rugby féminin au Stade bordelais (DR)
Les cadettes du rugby féminin au Stade bordelais (DR)

Connaissez-vous les Lionnes ? Ce sont les joueuses de rugby du stade bordelais. L’équipe senior est désormais en deuxième division du championnat de France, après avoir évolué en élite. Deux joueuses étaient de l’équipe de France féminine qui fit des merveilles, cet été, lors de la coupe du monde : Cumba Diallo et Camille Grassineau. Elles nous ont régalé de leur classe. À présent, elles sont dans l’ombre de leur championnat. Mais elles devraient vite retrouvé le haut du panier avec leurs coéquipières. Elles sont actuellement troisièmes de leur poule.

Le rugby féminin toléré du bout des doigts

Je ne suis pas certain que la fédération ait pris la juste mesure de l’élan donné par la coupe du monde, de la nécessité de le faire fructifier. Il est vrai que le monde du rugby reste un monde de notables où le féminin est toléré du bout des doigts. C’est bien dommage. Mais guère surprenant. N’importe, le Stade bordelais a fait le pari du rugby féminin et a de l’ambition. Une ambition qui se construit d’abord chez les jeunes pousses.

Le club a, en effet, décidé de préparer l’avenir en structurant une équipe de cadettes. Elles évoluent dans un championnat où il faut avoir entre 15 et 18 ans. Au-delà, elles deviennent seniors.

Sous la conduite de Thomas Sevilla et d’Alexis Mongin, elles s’entraînent le mercredi et le vendredi soir. Les matches se déroulent le samedi. Cette année, elles opèrent dans une poule relevée où l’on retrouve Limoges, Saint-Ceret, Périgueux, Mussidan… Samedi, elles ont mis une raclée à Mussidan : 62-0. Elles ne sont jamais tombées dans la facilité et ont su maintenir la rigueur nécessaire qui, seule, permet de tels écarts. Le samedi d’avant, elles avaient perdu à Périgueux, découvrant les affres d’un arbitrage à la maison, de la part d’un gamin de quinze ans supervisé par un drôle d’escogriffe qui ne supervisait que les fautes des lionnes. Cela fait partie de l’apprentissage et témoigne, par ailleurs, du peu de cas fait pour le rugby féminin.

(DR)
Les cadettes après leur victoire contre Mussidan (DR)

Des éducateurs remarquables

Le projet du stade est de construire un club sur la durée. Elle sont une petite cinquantaine désormais. Chez les Lionnes, on cultive le goût de l’autre. Elles ont un état d’esprit qui ferait pâlir d’envie bien des équipes masculines. Elles sont soudées, joyeuses et pratiquent un beau rugby. Il y a loin des vieux clichés d’antan sur le rugby féminin à la réalité.

Thomas et Alexis ne recherchent pas l’excellence à tout prix. Non, ils préparent d’abord minutieusement demain et s’attachent à créer les conditions qui permettent à chaque joueuse de se sentir bien dans l’équipe. C’est la base de tout. Deux remarquables éducateurs. Ils sont accompagnés par Raymond, le père de Thomas, le coach physique de toutes les Lionnes, aux cheveux poivre et sel, d’un dévouement et d’une gentillesse hors du commun. De Jean-Michel Lapoujade un joyeux drille qui se donne corps et âmes pour l’équipe et joue un peu le rôle d’intendant. Tous les agréments d’un vrai club de rugby sont réunis. Un public de fidèles se crée peu à peu.

Un pari en voie de réussir

Certaines filles sont au pôle espoir de Toulouse comme Alicia, Maelia, Carla ou Manon. D’autres n’en sont pas loin. D’autres encore font leurs premières armes. Cellia, qui est parfois capitaine, est une deuxième ligne dure au mal est d’une rare intelligence. En neuf, Carla est parfaite : vive, alerte. Manon à tout d’une avant de métier. Mais je ne ne vais pas toutes les citer et vous invite à aller voir un samedi à votre convenance les Laure, Cloé, Désirée, Mathilde, Jessica, Alexandra… Elles viennent d’un peu partout. De l’agglomération bordelaise, de Saint-André-de-Cubzac… Vous les verrez aussi parfois à Chaban, en ramasseuses de balles lors des matches de l’UBB.

Il paraît qu’on leur reproche déjà dans les instances de « péter dans la soie » ! Les instances feraient bien de se rendre à Sainte-Germaine pour voir ce qu’il en est. Les jeunes lionnes sont de tout horizon. Et il faut à tout prix que nos chères instances prennent la mesure de ce qui se joue dans le projet du stade bordelais. Même si d’autres équipes de jeunes existent en Gironde. Comme à Bruges.

Il y a fort parier que, rapidement, les Lionnes compteront dans le rugby français. Elles le méritent. Le rugby féminin : un pari en voie de réussir. Et c’est tant mieux.


#rugby féminin

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