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Les rencontres 30/30 : des courts particuliers

La douzième édition des Rencontres de la forme courte étend ses champs d’expérimentations du 24 janvier au 4 février 2015. Elle s’ouvre à de nouvelles disciplines, à de nouveaux territoires et étire ses formats pour passer au plus en revisitant le moins.

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Les rencontres 30/30 : des courts particuliers

"We must be willing to let go" du duo T.R.A.S.H. (photo Lisa Klappe)
« We must be willing to let go », T.R.A.S.H. Dance (photo Lisa Klappe)

Les extensions sont le maître mot de ces nouvelles rencontres de la forme courte. En 2015, le festival 30/30 s’échappera de la Métropole bordelaise pour s’installer le temps d’un soir à l’Agora de Boulazac en Dordogne et s’accordera quelques dépassements de temps pour présenter des spectacles plus longs que la contrainte de 30 minutes initialement prévues (et qui donne son nom au festival). Plus de la moitié des spectacles feront bien plus, mais il n’y a nulle matière à se plaindre, quand on aime, on ne compte pas.

Que l’on ne s’y méprenne pas, les 24 propositions sont toutes à la hauteur de l’attente de tout esprit contemporain et un tantinet curieux. Mais il sera bien difficile d’en faire le tour, pour cela nous avons choisi de s’arrêter sur trois d’entre elles : celle de la compagnie à l’énergie électrique T.R.A.S.H. Dance, celle de l’époustouflant clown Cédric Paga alias Ludor Citrik, et la performance de la poétesse Florence Vanoli.

T.R.A.S.H ou le rock à la source de la danse

Dans un entretien accordé au journal Nightlife, la directrice artistique de la compagnie hollandaise originaire de Tilburg précise que T.R.A.S.H. n’est pas un acronyme, le nom signifie « déchets »  : « Pour nous le nom réfère également au recyclage : nous recyclons des costumes, des perruques, mais également des personnages, des concepts… »

Ce que ne dit pas Kristel van Issum, c’est que, dans ce processus de recyclage, se retrouve aussi toute la scène underground rock de la ville du sud du Pays-Bas, et le vent de création contemporaine qui souffle dans les murs de la fondation De Pont – le Capc local, où sont exposées des œuvres de Serra, Merz, Kapoor, et autres Long.

La troupe, née en 2004 dans les couloirs d’un squat où défilaient musiciens et artistes d’arts expérimentaux, s’est naturellement tournée vert les recherches extrêmes. Ce qui, sur scène, ne laisse pas indifférent. Le public marseillais se souvient de leur passage en 2007 où il fut entraîné par une énergie électrique.

Bien que construit sur une musique minimaliste, « We must be willing to let go » promet d’offrir aux Bordelais un duo explosif dans un face à face effervescent.

Ludor Citrik, le clown à l’état brut

C’est en 2005, à Avignon, que Ludor Citrik a surpris son monde. Le public découvrait alors un clown chiffonné complètement acquis à la cause des intermittents – tiens, tiens ! – qui se mobilisaient contre le nouveau régime d’assurance-chômage proposé à l’époque.

« Je voulais mêler le clown et l’intermittent, ne pas les séparer, parce que le clown, c’est aussi politique ! », se confiait-il au journal du spectacle vivant, Les Trois coups.

Coiffé d’une perruque en lambeau, et en quête de câlins réclamés à coups de borborygmes, rien ne dit que Ludor Citrik a perdu de son engagement pour des causes qui reviennent de nouveau sur le tapis. Déjà au programme de l’édition de 2008, le clown revient avec son spectacle « Rance gression », annonciateur de son goût pour la provoc’.

Florence Vanoli, la poésie en 30 secondes

Ce n’est pas parce que Florence Vanoli est basée à Bordeaux que l’on se sent obligé d’en parler. Ce n’est pas parce qu’elle décrochera le record de la performance la plus courte non plus. Mais pour ces deux raisons, vous avez intérêt d’y être et à l’heure. Les 30 secondes de la performance poétique risquent effectivement de passer aussi vite qu’un rêve.

Originaire de Dijon, ayant vécu quelques années à Londres, Florence Vanoli dirige l’association « Mots et Merveilles » où elle anime des ateliers d’écriture et mène des projets artistiques et culturels. Sa poésie est, à l’instar de sa voix, écorchée dans l’urgence d’une parole qui interpelle par la cascade accidentée et sauvage de ses mots.

La poétesse est une adepte des performances en solo. Celle du programme 30/30 s’annonce aérienne.

Tout le programme du festival 30/30 2014 est disponible en cliquant sur ce lien.


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