

Au pied du pont Saint-Jean à Bordeaux se trouve un bidonville depuis plusieurs mois (Xavier Ridon/Rue89 Bordeaux)
Trois associations bordelaises appellent à l’urgence humanitaire. Elles s’inquiètent pour plusieurs centaines de Sahraouis qui ont trouvé refuge rive droite sous le pont Saint-Jean. Portrait d’un bidonville en 2015.
Quelques portes, planches de bois et de plexiglas pour faire les murs. Une bâche en plastique en guise de toit. Au sol, tout et n’importe quoi pour éviter la boue. Rive droite, sous le pont Saint-Jean, quai de la Souys, on peut voir une vingtaine de logements vétustes autant que précaires. « Regardez, c’est ça la France ! » lâche Farid (les prénoms ont été modifiés).
Ce quadragénaire à la barbe blanchissante vit ici depuis trois mois. Il n’est pas le seul. Ils seraient au moins trois cents – que des hommes – à se serrer ainsi sous la voie de chemin de fer, coincés entre la circulation automobile et la Garonne. La pluie fine, ce jeudi, perce tous les vêtements. Les capuches, bonnets et parapluies n’y changent rien.
« Ici on n’a pas droit à la santé. »
Farid, qui est électricien, veut témoigner. Il n’en finit pas de s’insurger. Ses conditions de vie n’ont fait qu’empirer avec l’arrivée de l’hiver. Les grandes marées du week-end dernier ont ajouté à cela le stress de voir le camp inondé. La maigre rigole creusée dans le sol ne permet déjà pas d’évacuer les eaux de pluie. Bien au contraire, elle a entrainé la formation d’une flaque de plusieurs mètres carrés à l’entrée du campement. Il faut la franchir en marchant tant bien que mal sur de grandes planches. Le sol sous les habitations est gorgé d’eau. Les conditions sanitaires sont exécrables. « Certains tombent malades parmi nous ! »
Son jeune voisin, âgé d’une vingtaine d’années, ne dit pas mieux :
« Ici, on n’a pas de droit à la santé. Aussi, on entend les trains au-dessus de nos têtes. Il est impossible de dormir. »
Tout le monde veut prendre la parole : « il n’y pas d’eau ici, on ne peut pas se laver », « nos vêtements, ils ne sont même pas à nous ! Ce sont des associations qui nous les donnent. » Pour les commodités, les hommes s’éloignent de quelques mètres du camp. Pour les déchets, il n’y a pas de poubelle et tout finit par terre.
« Ce n’est pas un squat, c’est un bidonville », explique Jean-Claude Guicheney de la Ligue des Droits de l’Homme en Gironde. L’association qu’il préside comme celles de la Cimade (comité inter mouvements auprès des évacués) et d’Asti (association de solidarité avec les travailleurs immigrés) ont été prévenues ce mercredi soir. Toutes trois décrètent l’urgence humanitaire pour ces demandeurs d’asiles politiques. Le Centre d’accueil des demandeurs d’asiles (CADA) est plein. Les solutions pérennes ne sont pas trouvées.
Pour Jean-Claude Guicheney, cette situation rappelle celle des hommes qui ont trouvé refuge à Libourne où ils travaillent dans les vignes « sans être aidés par les châteaux » et ceux qui dormaient l’année passée dans des wagons abandonnés près de la gare de Bordeaux.
Le jeune homme reprend :
« C’est un conflit politique qui nous conduit ici. Notre espoir se trouvait en France, mais malheureusement en arrivant ici on a eu une grande surprise. On n’a pas trouvé de meilleures conditions de vie. »
Lui, comme une majorité de ses voisins de fortune, viennent de Dakhla, ville côtière de 60 000 habitants dans le Sahara occidental. Entre les volontés indépendantistes (voir encadré), les répressions de l’Etat marocain et le niveau de vie très bas, ils sont des milliers à quitter cette région.
Des abris baignent dans l’eau
L’un d’entre eux nous explique son cheminement. Il a traversé le Maroc, l’Algérie puis l’Espagne. Arrivé en France à Hendaye, il a pris la direction de Bordeaux où il est depuis plus d’un an et demi. Certifiant être aidé par un avocat, il demande l’asile politique comme ses compatriotes. « Je veux juste un passeport et travailler. » Mais en attendant, il veut aussi sortir de son bidonville.
Lui ne dort pas sous les rails du train, mais sous la bretelle d’accès au pont Saint-Jean. Près d’une dizaine de tentes compose ce deuxième camp. Ici aussi les conditions de vie sont déplorables. Leurs abris baignent dans l’eau.

Autre bidonville installé sous une bretelle d’accès au pont Saint-Jean à Bordeaux. (Xavier Ridon / Rue89 Bordeaux)
Ali s’attriste de « cette France en 2015 qui propose une situation sociale déplorable ». Jean-Claude Guicheney accuse des autorités qui, « ne soyons pas dupes, sont au courant ». D’ailleurs, la semaine dernière, à la veille des grandes marées, la police est venue. Non pour expulser mais pour prévenir. « Ils nous ont dit qu’il y avait un risque d’être en danger de mort ici ! » explique un Sahraoui.
Jean-Claude Guicheney soupire : « Si les autorités ne font rien, c’est sûr les conséquences de la marée du siècle – le 21 mars prochain – seront terribles. » Eclaircie à l’horizon : près d’une cinquantaine de Sahraouis a pu être hébergée par la préfecture dans un hôtel. Seulement, selon les associations, préfecture et mairie se renvoient la balle pour savoir qui doit gérer leur dossier. Un gymnase pourrait être ouvert. Des négociations se tenaient en ce sens ce jeudi après-midi mais, selon un représentant d’Asti, aucune solution n’a été trouvée.
Avant d'aider les autres, il y a les milliers de SDF français à sortir de la rue. Et ca devrait être prioritaire en France d'aider les français.
Une fois qu'il y aura 0 SDF français, là, on pourra aider les étrangers.
Faudrait que les gens de ces pays se rendent compte que la France est un minuscule territoire et qu'avec 65 millions, on est déja un peu à l'étroit.
S'il faut citer la phrase de Rocard, citons là jusqu'au bout :"La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre fidèlement sa part".
Et accueillir les demandeurs d'asile est un devoir, un engagement pris devant la communauté internationale. Protéger les réfugiés aussi. Laisser ces sahraouis dans cette situation, c'est manquer à ce devoir.
Ils ont une qualité de vie déplorable mais décident de rester, c'est leur choix de rester ici, il ne faut pas l'oublier.
Je suis pour les facilité d'acquisition d'un permis de travail, ce qui permet d'enrichir le pays et de leur fournir la situation afin de sortir de la misère.
Je suis un peu moins pour leur donner tous frais payer un logement, une situation sans rien faire, etc.
Il n'y a rien d'honteux à avoir du mal à agir / aider des personnes qui s'incrustent littéralement en mode "freestyle" sans se rendre compte que l'eldorado, ça n'existe pas.
1- la superficie : la france a une densité de 112 habitants/km², la 67ème mondiale.Il y a de la place, dire qu on est un peu à l'étroit, vous allez un peu vite en besogne. De plus, le solde migratoire de la france est proche d'atteindre son point le plus bas depuis 30 ans (source insee)
2- les capacités : si vous voulez parler des couts, l'immigration a effectivement un cout pour la france (entre 5 et 10 milliards) mais c'est une particularité par rapport aux autres pays industrialisés (Etats unis, Allemagne etc...). Ceci s'explique par le fait que les immigrés ont un taux de chomage plus élevé que la moyenne et notamment les demandeurs d'asile qui, eux, n'ont pas le droit de travailler. A taux de chomage égale, l'immigration rapporterait de l'argent à coup sur, sachant que certains chercheurs estiment que les rentrées sont d'ores et dèjà positives. ce taux de chomage n'est pas du à leur manque de capacités puisque les immigrés sont en moyenne plus formés que la population française, ce serait donc un apport pour l'économie du pays que de les rendre employables.
Pour ce qui concerne les logements, il faut savoir que la grande majorité des logements vides appartiennent aux banques, compagnies d'assurance et autres qui ne cherchent pas à les louer mais font de la spéculation.
les sources de mes remarques sont facilement accessibles sur internet (Insee, OCDE, chercheurs tels que francois gemenne)
Tout ça pour dire que méler le problème des SDF et de l'immigration n'a aucun sens, tout comme dire que s'il y trop de chomage des jeunes, c'est parce qu'il y a trop de jeunes. Bref, chercher et se documenter, ça évite de tenir des propos dignes du café du commerce.
-"regardez comme vivent ces pauvres gens, n'est-ce pas déplorable?". Si bien sûr, vite logeons-les d'urgence - ils prendront la place d'autres demandeurs de logement sociaux, mais ce n'est pas grave, et de toute façon ceux qui s'indignent derrière leur clavier ne sont pas ceux qui attendent sur des listes depuis plusieurs années, pas vrai?
-"rendez-vous compte, ils n'ont pas droit à la santé". vite la CMU pour tout le monde! On creusera un peu plus le trou de la sécu, mais ce n'est pas grave, on rééquilibrera tout ça en déremboursant un peu plus de médicaments pour les autres.
Et après?
Après, ceux qui auront été régularisés, logés et soignés partageront la bonne nouvelle avec ceux restés au pays. Il en viendra d'autres qui s'entasseront sur des bateaux de fortune après avoir payé des fortunes à des passeurs véreux. Beaucoup se noieront dans la Méditerranée, mais ce ne sera pas de notre faute, n'est-ce-pas?
Et encore après? Comment pensez-vous que les enfants de ceux qui auront été régularisés, logés et soignés arriveront à faire leur trou dans un pays où il y 5 millions de chômeurs et où on demande aux jeunes d'avoir deux masters et de parler 3 langues pour obtenir un stage? Vous croyez qu'ils seront reconnaissants pour l'enfance passé en HLM, pour l'école en ZEP avec des gens qui leur ressemblent? Vraiment après Merah, Coulibaly et Kouachi vous n'avez pas encore compris?
Les asso et tous ceux qui défendent la régularisation systématique de tous les clandestins sont des inconscients et des criminels. Ils nous préparent un monde où nous n'auront plus le choix qu'entre le FN et les islamistes.
Et si notre gouvernement ne contribuait pas à créer la misère là-bas, ce ne serait pas mieux ? Ou plutôt, s'il dépensait son énergie à réparer la misère là-bas, en poussant fermement son "ami" le Maroc à décoloniser et à laisser les Sahraouis choisir leur destin sur leur terre, cela ne nous aiderait-il pas à ne plus nous poser de faux-problèmes, comme celui de n'avoir le choix qu'entre le FN et les islamistes ?
Seulement un cinquième des migrants qui fuient la guerre, la dictature et la misère vont vers les pays riches.
Et parmi ces derniers, la France n'est pas le plus généreux en matière de droit d'asile.
La qualité de l'accueil de l'étranger n'est-elle pas la marque d'un haut degré de civilisation?
Combien, parmi les donneurs de leçons, ont déjà hébergé chez eux des oubliés dans la misère?
Combien sont prêts à le faire?
Il n'y a pas de courage et encore moins d'humanité à considérer que la collectivité doit prendre en charge la misère que l'on ne veut pas héberger sous son propre toit !
Etes-vous prêts à relever le défi: agir plus que parler ?
1. Quel est le passport de ces ressortissants d'origine sahraouie? le pays délivreur des passeports est celui en mesure de parler des cas des uns et des autres.
2. Si le pays délivreur du passeport est le Maroc. Cela voudrait dire que ces sahraouis viennent de la région du Sahara Occidental au sud du Maroc et ne peuvent en aucun cas être persécutés (ou occupés comme ils prétendent) puisqu'ils ont eu accès au passeport et à un visa! Ce serait donc une nouvelle manœuvre orchestrée/récupérée par l'algérie en France pour créer le buzz. Si vous vérifiez bien, vous trouverez que les agents de l'ambassade d'Algérie ne sont pas loin ainsi que Mr. Mansour, représentant algérien, puisqu'il porte un passeport diplomatique algérien, du Front Polisario en France.
3. Si le pays délivreur de passeports est l'Algérie. Cela signifie que ces sahraouis viennent d'Algérie, des camps de Tindouf. Ils ne peuvent en aucun prétendre être persécutés par le Maroc puisqu'ils ne vivent pas dans la région du Sahara Occidental au sud du Maroc mais en algérie. La persécution serait plutôt algérienne puisqu'ils sont séquestrées dans des campements de fortune en algérie depuis 1976.
4. Si le pays délivreur de passeports est la Mauritanie, cela ressemble davantage à une supercherie puisque tous les sahraouis vivant au sud du Maroc disposent d'un passeport marocain. Donc vigilance SVP et cherchez l'origine du passeport et les conditions de leurs venues en France. Il ne faut pas qu'ils fassent preuve d'opportunisme politique lié au conflit artificiel du Sahara Occidental pour avoir un passeport européen.
Et de grâce, ne cédez pas à la pression des ONGs pro-algériennes défendant le séparatisme au Sahara Occidental. Ce serait une voie royale pour la venue de plusieurs autres "sahraouies prétendument persécutés" en France.
L'Espagne ne marche plus dans "la pseudo-victimisation de certains sahraouis prétendument persécutés", ils se rabattent sur la France.
Bonne réception
Ahmed Salem Amr Khaddad
Sahraoui unioniste - Activiste Internet