Il est 21 h, et le dépouillement achevé dans la moitié des cantons, que Philippe Madrelle annonce la victoire du Parti socialiste et de ses alliés.
« La Gironde reste à gauche et c’est une grande joie de partir en passant le relai à un socialiste, qui sera Jean-Luc Gleyze, surtout dans le contexte national d’extrême difficulté » pour le PS, plastronne le président du conseil général.
Jeudi prochain, celui-ci laissera donc son siège au maire de Captieux, tranquillement réélu dans son canton avec plus de 60% des voix, et que Philippe Madrelle a désigné comme son successeur lors d’un arbitrage dans l’entre deux tours – version officielle : Christine Bost s’est désistée pour se consacrer à la mairie d’Eysines, et se contentera d’une vice-présidence du conseil départemental.
La victoire de la gauche est même assez large, puisque ses binômes sont majoritaires dans 22 cantons sur 33. Elle remporte notamment 3 des 5 cantons bordelais, notamment Bordeaux 1, où le patron par intérim du PS girondin et conseiller municipal Matthieu Rouveyre, associé à Clara Azevedo, était opposé à Fabien Robert et Emmanuelle Cuny, adjoints d’Alain Juppé en charge de la culture et de l’éducation. Le PS laisse en revanche filer à droite le canton de la Presqu’île, l’ex fief de Philippe Madrelle.
Deux conseillers FN, trois écologistes
Les seules (demi) surprises sont la défaite d’Yves d’Amécourt, champion de la droite et du centre pour la présidence du département, battu dans le Réolais à l’issue d’une triangulaire, et l’élection des premiers conseillers Front national en Gironde : le binôme Colemyn-de Fournas remporte en effet le canton du Nord Médoc par 147 voix d’écart devant les candidats de gauche.
« C’est la première fois que le FN pénètre dans l’enceinte du conseil général, c’est une tache pour moi », déclare Philippe Madrelle.
Le président du conseil général se réjouit au passage de la défaite indirecte d’Alain Juppé, qui s’était pleinement engagé derrière Yves d’Amécourt – « Je note que la stratégie d’union prônée par Alain Juppé a fait long feu ! Je souligne la défaite du leader de la droite, sur son canton ».
Chaudement applaudi par les militants socialistes lors de son arrivé à l’hôtel du département, Jean-Luc Gleyze s’est chargé des sous-titres :
« Le vrai enjeu des 6 ans à venir, c’est la complémentarité entre la métropole, cœur battant de la Gironde, et ses poumons, sa périphérie. La majorité acquise pour la gauche, le département ne sera pas le tiroir caisse de la métropole ».
Le maire de Bordeaux ne s’est de son côté pas appesanti sur le résultat dans son département, soulignant simplement la progression de la droite, qui gagne quelques cantons, et préférant tirer des enseignements nationaux. A savoir « la victoire de la stratégie d’alliance avec le centre », point d’achoppement du candidat à la primaire avec une frange de l’UMP.
En Gironde, Jean-Luc Gleyze va se retrouver à la tête d’une majorité féminisée, légèrement rajeunie et recomposée, puisque les communistes cèdent leur place aux écologistes alliés au PS : Stéphane Saubusse, binôme de Christine Bost, Anne-Laure Fabre Nadler, qui faisait la paire avec Jean-Marie Darmian, et Laure Curvale avec Sébastien Saint Pasteur.
Chargement des commentaires…