

Au pied du pont Saint-Jean à Bordeaux se trouve un bidonville depuis plusieurs mois (Xavier Ridon / Rue89 Bordeaux)
Le gymnase Thiers a été réquisitionné par l’Etat du 19 au 24 mars pour mettre à l’abri les personnes vivant dans un bidonville sous le pont Saint-Jean et la passerelle Eiffel, à Bordeaux rive droite, et les protéger ainsi du risque d’inondation et de submersion lié aux grandes marées attendues en cette fin de semaine.
Leurs campements de fortune se trouvent en effet en zone rouge du plan de prévention des risques inondation (PPRI), où le danger est le plus important.
Depuis 7h ce jeudi matin, 61 personnes, en majorité des demandeurs d’asile sahraouis, qui ont déposé une demande d’asile à la Préfecture, ont été dirigées vers ce gymnase, dont la gestion a été confiée à la Croix Rouge et l’Association Départementale de Protection Civile de la Gironde.
« La mise à l’abri relève logiquement d’une mesure protection d’un risque, mais elle ne règle pas la situation de ces gens pour les mois à venir, souligne toutefois Jean-Claude Guicheney, de la Ligue des Droits de l’Homme. Est ce que cette réponse nous satisfait, la réponse est clairement non. C’est une solution très provisoire et mardi on repart de zéro. »
« La majorité restera sur place »
400 demandeurs d’asile sahraouis sont actuellement présents en Gironde. Selon la direction zonale de la police aux frontières (DZPAF), sur 170 dossiers de demande d’asile examinés, 73 Sahraouis n’ont pas vocation à rester sur le territoire français. Soit parce qu’ils disposent d’un titre de séjour ou d’une autorisation provisoire de séjour en Espagne et ne peuvent donc prétendre au statut de demandeur d’asile en France, soit parce qu’ils ont déposé une demande d’asile en Espagne sans en faire état lors du dépôt de dossier en Préfecture, ce qui constitue une fraude.
Quoiqu’il en soit, « la majorité de ces demandeurs d’asile restera sur place », pronostique Jean-Claude Guicheney :
« Il faudra trouver une solution d’hébergement le temps que l’OFPRA (office français de protection des réfugiés et apatrides) examine les demandes d’asile, ce qui peut prendre plusieurs mois, même si la préfecture a demandé que leurs dossiers soit prioritaires. Essayons de trouver des alternatives à l’hôtel, où les gens ne peuvent pas se faire à manger, et qui coûte près de 2,5 millions d’euros par an en Gironde. Cette somme devrait permettre de créer des places d’hébergement d’urgence ou en Cada (centre d’accueil de demandeurs d’asile). Indépendamment du problème des Sahraouis, il y a près de 1000 demandeurs d’asile à la rue en Gironde : on fait quoi ? »
Les associations (LDH, Cimade…) qui suivent les sans-abris sahraouis comptent donc dans les prochains jours alerter la presse et le préfet sur la situation de ces demandeurs d’asile sans toit.
Le Maroc n'a jamais chassé les sahraouis.!! Très nombreux vivent bien voire très bien dans les provinces du sud marocain. Leurs enfants fréquentent les écoles de Laayoune. etc..et universités d'Agadir ou autres.
Ils détiennent des cartes d'identité marocaines.
Ils obtiennent très aisément des visas pour l'Espagne. Nombreux ont de plus des résidences aux Canaries...
Ces réfugiés là, viennent plus certainement par l'Algérie, qui s'en débarrasse ainsi.
Ceux qui s'en vont ainsi ne seraient-ils que de pauvres réfugiés politiques...
Je ne peux y croire une seconde...et la France, encore une fois, se montre d'une crédulité au minimum naïve...
" Charlie a aussi connu le Sahara Occidental, et les Sahraouis s’en souviennent
11 JANVIER 2015 | PAR NIKO
Agathe André était allée au Sahara Occidental occupé par le Maroc à l’été 2005. Elle en avait rapporté un reportage de deux pages, « Mohammed VI fait bouffer du sable aux Sahraouis » que Catherine avait illustré dans Charlie. Une première dans le journalisme français, à une époque où le black out était total, encore plus total qu’aujourd’hui où quelques actions d’éclat comme la grève de la faim d’Aminatou Haidar, en novembre-décembre 2009, ont permis de lever un tout petit peu le voile.
Je vais mettre ci-dessous les liens permettant de retrouver cette archive au parfum d’hier (il y a pratiquement 10 ans !), mais toujours d'actualité, et je ne résiste pas au plaisir de reproduire ici, auparavant, quelques titres et paragraphes bien sentis :
UN SAHRAOUI RESPECTABLE EST UN SAHRAOUI QUI S’ÉCRASE
Il est prié d’éliminer de son vocabulaire les concepts inutiles comme « indépendance » ou « autodétermination », qui produisent le même effet sur les forces policières marocaines que l’ordre « Attaque ! » sur un pitbull. […]
« Les flics me disaient que si je continuais à nier la marocanité du Sahara, panique Hamia Ahmed, cabossé de partout, ils allaient violer ma mère et mes sœurs… » […]
Et puis, une opinion demeure anecdotique tant qu’elle ne se discute pas collectivement, ni ne se partage avec le monde extérieur. « Toutes nos associations sont interdites, toutes nos rencontres sont clandestines », relate Brahim Dahane. […] […]
UN SAHRAOUI RESPECTABLE ACCEPTE DE SE LAISSER ACHETER
« La méthode des autorités marocaines est d’assimiler les Sahraouis éduqués : l’État les recrute à la condition qu’ils acceptent de partir pour l’intérieur du Maroc, et qu’ils ne reviennent pas avant cinq ans », explique Naama, diplômé en droit. […] Hamoud, professeur de philosophie, confirme : « On a voulu m’externaliser dans les écoles du Nord. Je n’ai pas accepté, mais à Laâyoune, on refuse de me donner un poste. Je touche quand même un salaire, et les Marocains ont raison de se plaindre de payer des impôts pour un Sahraoui qui ne fout rien. »
[…] Pour préserver ses chères « provinces du Sud », le Maroc consent effectivement depuis 1975 des sacrifices hallucinants, y investissant sept fois plus que la moyenne nationale… […]
UN SAHRAOUI RESPECTABLE EST AMNÉSIQUE
Il a tout oublié des atrocités commises par Hassan II. Et se soumet, comme le reste du monde, devant Sa Majesté Mohammed VI, qui a fait entrer, c’est bien connu, le Maroc dans la modernité..[...]
http://blogs.mediapart.fr/blog/niko/110115/charlie-aussi-connu-le-sahara-occidental-et-les-sahraouis-s-en-souviennent