« Il semble bien passé le temps du 3615 Ulla et du minitel rose. L’avenir du sexe se nomme le cybersexe, une fusion du corps et de la technologie. »
Le décor est planté : Organo a l’intention de vous projeter dans le futur pour vous rincer l’œil en étant connecté. Bien qu’on fricote déjà avec le cybersexe pour ceux qui aiment sans compter le porno gratos sur internet, cette biennale veut aussi vous faire goûter aux plaisirs de « l’amplification des interactions sensuelles et sexuelles par l’intermédiaire d’outils mécaniques, électroniques, électro stimulants, et maintenant par des simulations virtuelles des réseaux numériques ».
Ne vous y méprenez pas, la position cybersexe qu’Organo propose est artistique. La biennale veut répondre à une question précise :
« Comment les artistes s’emparent-ils de ces nouvelles perspectives sexuelles et quelles réflexions esthétiques et plastiques nous donnent-ils à voir et à imaginer ? »
Nathalie Canals est l’initiatrice de cet événement avec son association Totoche Prod, en partenariat avec l’association Quai du Maroc. Cette ancienne chargée de communication a succombé à l’appel du corps quand elle a découvert l’œuvre d’Orlan et de Matthew Barney au Capc :
« C’est un univers qui m’intéresse. Son orientation érotique et hybride donne à l’art contemporain les possibilités d’inventer de nouvelles sexualités. Cette biennale permet de réfléchir sur les questions de l’identité et du corps, avec des chercheurs et des artistes. »
Le clou de la biennale : samedi soir
Pour la troisième édition d’Organo sur le sexe du futur, plus d’une vingtaine d’artistes participent avec des créations originales spécialement conçues pour l’événement. Pourtant Nathalie Canals se débrouille avec trois bouts de ficelles et un budget qui dépasse à peine les 2000 euros :
« Les artistes sont séduits par ce projet et la plupart y participent sans contrepartie. Tous nos partenaires nous aident essentiellement dans la logistique. »
Après une conférence le samedi 30 mai à 18h sur la « Chair virtuelle dans le cyberérotisme » de Johann Château-Canguilhem, docteur en esthétique de l’art, l’inauguration de l’exposition aura lieu à 19h où des œuvres inédites donnent à voir la vision singulière des plasticiens sur les sexualités du futur. Elle sera suivie de la performance « Sexus 3 – Part 1 : Zhora » de Quimera Rosa, dans laquelle ce collectif barcelonais utilise leur corps « comme instrument sonore post-gender ».
Pour apprécier pleinement cette débauche artistique, il est préférable de laisser les moins de 12 ans à la maison. L’entrée est de 5 euros.
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