Contre le « mépris » de l’Etat envers l’occitan et les langues régionales, le conseiller régional d’Aquitaine David Grosclaude a débuté une grève de la faim ce mercredi dans le hall de l’Hôtel de Région à Bordeaux.
Comme il l’écrit (en occitan puis en français) sur son site, cette action cible « l’absence de suites donnés par les services de l’Etat » au projet d’Office public de la Langue Occitane. Votée en juin 2014 par les conseils régionaux d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées, la création d’un groupement d’intérêt public (GIP) en charge de cet office, nécessite en effet la parution d’un arrêté interministériel, qui devait être produit avant décembre 2014.
« Quand deux régions décident de mener une politique commune pour promouvoir notre langue, dont on sait qu’elle est menacée, l’État est non seulement aux abonnés absents, mais il bloque », estime David Grosclaude.
Dans un communiqué diffusé mercredi soir, Alain Rousset, président de la région Aquitaine, dit « comprendre la démarche » de son délégué aux langues régionales, et promet que « l’affaire devrait être vite débloquée ». Après de « multiples relances en direction des différents Ministères concernés », Alain Rousset affirme avoir « saisi personnellement le président de la République sur ce dossier », à l’occasion de la cérémonie d’entrée des quatre figures de le Résistance au Panthéon, ce mercredi.
« Il est indispensable que l’Etat permette rapidement la création formelle de l’Office public de la langue occitane, même s’il n’en est pas encore membre, car cet outil est primordial pour la structuration et le devenir de la politique linguistique interrégionale en faveur de la langue occitane », estime le député PS de Gironde.
Ce n’est pas la première fois que David Grosclaude mesure le désintérêt de l’Etat envers les langues régionales :
« J’ai été sollicité en 2013 pour participer aux travaux d’une commission sur la pluralité linguistique, à l’initiative de la ministre de la Culture. Cette commission a auditionné des dizaines de personnes, a travaillé pendant plusieurs semaines, et a nécessité de très nombreuses réunions. Un rapport a été publié, contenant des propositions très concrètes et très facilement applicables ; il n’y a eu aucune suite. Quel gâchis ! »
Chargement des commentaires…