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Jean-Luc Gleyze ouvre le Livre blanc des territoires girondins

La Journée des maires a eu lieu ce mercredi 13 mai à la Foire internationale de Bordeaux. Le nouveau président du Conseil départemental de la Gironde, Jean-Luc Gleyze, et son exécutif y ont présenté le projet d’un Livre blanc des territoires girondins, s’appuyant sur « un diagnostic pour définir les priorités et construire la Gironde de demain ».

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Jean-Luc Gleyze ouvre le Livre blanc des territoires girondins

Jean-Luc Gleyze et sa nouvelle équipe devant les maires à la Foire de Bordeaux (DR)
Jean-Luc Gleyze et sa nouvelle équipe devant les maires à la Foire de Bordeaux (DR)

C’est avec l’émotion « d’une première fois » que le nouveau président du Conseil départemental de la Gironde, Jean-Luc Gleyze, s’est présenté devant les maires girondins réunis à l’occasion de leur journée à la Foire internationale de Bordeaux. Lors de cette « tradition annuelle », « un très sincère hommage » a été rendu aux 36 années de règne de Philippe Madrelle :

« Philippe, tu es avec nous aujourd’hui, je te remercie de ta présence », déclare le nouveau président.

Jean-Luc Gleyze a aussitôt salué la fonction de maire qu’il a si bien connue à Captieux avant de présenter un nouvel exécutif du département « rajeuni et paritaire », avec 8 vice-présidentes et 7 vice-présidents. Il entreprend ensuite de définir « la feuille de route des six années à venir » ayant pour mot d’ordre les « solidarités humaines et territoriales ».

Jean-Luc Gleyze choisit résolument la solidarité comme cheval de bataille, socle historique de la politique socialiste. En son nom, il avait déjà voulu l’augmentation de l’impôt foncier en Gironde.

La solidarité, ciment territorial et rempart face à l’extrémisme

Devant les maires, six femmes de l’équipe du président se succèderont ensuite pour développer les nouvelles méthodes basées sur la concertation, le diagnostic et la définition des priorités. Leurs interventions dévoilent une ligne politique ouverte qui met l’accent sur l’ouverture des dialogues inter-territoriaux rappelant au passage le refus du président « d’opposer la Métropole à ses campagnes » :

« Nous sommes tous convaincus de leur complémentarité, je dirais même leur inter-dépendance. Toutefois, veillons activement au maintien de ces équilibres parfois fragiles. Le rôle du Département est capital dans la recherche de ces équilibres, c’est la raison pour laquelle j’avais voulu dire mon opposition à quelques sections de la récente réforme territoriale », rappelle Jean-Luc Gleyze.

La solidarité n’est pas seulement au menu de l’inter-dépendance territoriale. Elle est brandie par le président avec lucidité après les « dernières élections [qui] nous font tous réfléchir ». Bien qu’on puisse comprendre une allusion au nombre de départements perdus par la gauche au niveau national, il prévient en particulier de l’inquiétante percée du Front national dans les territoires ruraux girondins.

Le diagnostic de six territoires girondins

Entamé sous la présidence de Philippe Madrelle, le nouvel exécutif a présenté un diagnostic qui invite à la rédaction d’un livre blanc et qui conduira sa feuille de route. Celui-ci met en évidence, chiffres et cartographie à l’appui, les forces et faiblesses des six territoires girondins naturellement définis : l’aire métropolitaine bordelaise, la Haute Gironde, le Libournais, le Sud Gironde, le bassin d’Arcachon/Val de l’Eyre, et enfin le Médoc.

Le diagnostic, établi grâce à 1000 participations sous formes de contributions écrites ou de rencontres interservices qui se sont tenues sur les territoires en novembre et décembre 2014 et en mars 2015, démontre d’abord le dynamisme de la métropole bordelaise d’une part et le charme de son « hinterland » d’autre part. Cependant, il ne fait pas l’impasse sur une réalité « plus contrastée » :

« Un Girondin sur huit vit en dessous du seuil de pauvreté (180 000 au total) et certains territoires risquent le décrochage et la marginalisation. »

Solidarité : un mot « ni de gauche ni de droite »

La fragilité et la vulnérabilité persistantes des territoires en question sont mises en exergue par leur manque d’attractivité, révélé par des chiffres qui font apparaître aussi bien des écarts entre les situations de l’emploi que les prix du foncier dans chaque secteur.

Alors que 2 millions d’habitants sont annoncés à l’horizon 2030 avec l’arrivée de 15 000 à 20 000 nouveaux Girondins chaque année, la répartition territoriale de cette croissance démographique est quasi égale entre l’aire métropolitaine bordelaise et le reste du territoire, avec une préférence urbaine et périurbaine pour les jeunes arrivants. Ce constat explique une bonne partie du déséquilibre : la Métropole concentre 71% des emplois pour 61% de la population girondine, la Gironde connaissant un taux de chômage de 10,1%.

L’ambition de la « nouvelle génération » du département est de transformer la diversité des territoires en complémentarité solidaire. Jean-Luc Gleyze précisant dans son discours devant les maires que « le mot “solidarité” n’est ni de gauche ni de droite, c’est tout simplement une prise en compte de l’Humain, dans son environnement ».


#département de la Gironde

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