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Sécurité : le nouveau stade de Bordeaux va corriger le tir

A l’issue d’une réunion avec la Ville, SBA et les Ultramarines, les services de l’Etat ont jugé que la structure du nouveau stade de Bordeaux est « parfaitement sécurisée » et les sièges aux normes. Mais la résistance des portillons, dont l’un d’eux a cédé sous la pression des supporters, sera renforcée, et les oscillations de la charpente limitées.

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Sécurité : le nouveau stade de Bordeaux va corriger le tir

L’enceinte du Nouveau Stade de Bordeaux (WS/Rue89 Bordeaux)
L’enceinte du Nouveau Stade de Bordeaux (WS/Rue89 Bordeaux)

Une réunion s’est tenue ce vendredi à la préfecture de Gironde pour tirer les leçons des incidents survenus samedi dernier, lors du premier match des Girondins au Nouveau stade de Bordeaux. Y participaient les services de l’Etat, l’adjoint au maire de Bordeaux Jean-Louis David, le président du FCGB Jean-Louis Triaud, des représentants de SBA (stade Bordeaux Atlantique, le concessionnaire de l’équipement) et des Ultramarines.

Leurs conclusions se veulent rassurantes :

« A la suite de ce premier match, comme le prévoient les procédures, des visites de contrôle ont été réalisées par le bureau indépendant Véritas. Elles confirment que la structure du stade est parfaitement sécurisée, aucun désordre n’a été relevé. La structure des tribunes – charpente métallique et béton – ne présente aucune fragilité. Les craquelures repérées sur le sol de la grande coursive concernent des joints d’étanchéité qui ont séché trop rapidement et seront repris. Une seule fissure horizontale du joint située dans le creux d’une contremarche de l’escalier 19 a été repérée mais elle n’a aucune incidence sur la solidité de cet escalier. »

La résistance des portillons augmentée

La préfecture a toutefois conclu à la nécessité de renforcer la résistance de la barrière qui s’est ouverte sous le poids des supporters – ce qui est prévu afin d’éviter les risques d’écrasement, comme au Heysel.

« Ce portillon a été conçu pour permettre, sur commande, l’intervention des secours et l’évacuation du public vers la pelouse en cas de grave danger, rappelle le communiqué envoyé par la préfecture à l’issue de cette rencontre. En dehors de ces situations, ces portillons ne devraient pas s’ouvrir. Lors du match, sollicitée à des pressions très supérieures à celles fixées par les normes en vigueur, il a donc été constaté que la résistance des ventouses qui les ferment avait été fixée à un niveau insuffisant. Elle sera très sensiblement augmenté, dès le prochain match, pour résister à la pression des supporters massés lors d’un but (ou d’un essai). »

La préfecture a par ailleurs demandé des mesures de l’amplitude des oscillations des tribunes, dont la charpente métallique bouge, comme une passerelle :

« Ce phénomène n’est en rien signe de fragilité, mais peut entraîner un sentiment d’inconfort chez les spectateurs. L’amplitude de ces oscillations sera soigneusement mesurée à l’occasion des prochains matchs et des mesures seront étudiées pour limiter ce sentiment d’inconfort. »

Laurent Perpigna et Florian Brunet, représentants des Ultramarines à la réunion à la préfecture (SB/Rue89 Bordeaux)
Laurent Perpigna et Florian Brunet, représentants des Ultramarines à la réunion à la préfecture (SB/Rue89 Bordeaux)

Des sièges délibérément dégradés

Le débrief de Bordeaux-Montpellier a en revanche écarté l’hypothèse, défendue par les supporters de Girondins, de sièges trop fragiles : si 59 d’entre eux ont été cassés samedi, c’est parce qu’ils auraient été pour la moitié d’entre eux « délibérément dégradés par des groupes de supporters ».

« Ces sièges sont aux normes et conçus pour résister à des attitudes normales de supporters, assure Simon Bertoux, sous-préfet. Une partie d’entre eux étaient mal fixés, mais la vidéo a montré que d’autres ont été arrachés par des supporters, qui s’y sont mis à plusieurs ».

Les services de police veilleront à ce que les dégradations soient constatées, avec recours aux enregistrements vidéos, et que les procédures établies soient sans délai transmises à l’autorité judiciaire, informe la préfecture.

Pas question donc de changer ces sièges, même si Laurent Perpigna, représentants des Ultramarines, estime que ce sera inéluctable à moyen terme pour les tribunes populaires :

« On est inquiets car on a vu ailleurs en Europe ce que ça peut produire de se prendre un siège dans le bec. Nous, en 25 ans, nous ne sommes pas arrivés à arracher un siège de Lescure. En 25 minutes, lors d’un match Bordeaux-Belgrade à Chaban, les supporters serbes en avaient arraché plusieurs. Nous prévenons les autorités que les ultras des pays de l’Est sont dangereux et pourraient retourner ces sièges du nouveau stade, qui se cassent facilement, et peuvent devenir tranchants et dangereux, contre le public. « 

Retour d’expérience

Pour le reste, les représentants des supporters Girondins disent faire « entièrement confiance à ceux qui ont construit ce stade », et sont satisfaits d’avoir pu apporter leur retour d’expérience sur ces problèmes.

« Dans une tribune de 3000 ou 4000 personnes, nous sommes aussi des acteurs de la sécurité à part entière, estime Florian Brunet, des Ultramarines. Ce n’est pas nous qui prendrons les décisions, mais on espère avoir suscité une première prise de conscience. On pratique depuis 20 ans les tribunes populaires partout en France et en Europe, et on pense que c’est intéressant pour tout le monde que notre avis soit entendu. »

Les Utltramarines espèrent donc que la coopération pourra se poursuivre avec SBA, notamment pour prévenir les risques d’envahissement du terrain, très proche des tribunes.

Prochain test pour le nouveau stade : les demi-finales du Top14, les 5 et 6 juin.


#Girondins de Bordeaux

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