« Vice et versa » sera le 12 septembre en projection gratuite à l’Entrepôt. Une bonne façon de découvrir le lieu en mode salle obscure : le dernier Pixar inaugure en effet la programmation cinéma du Haillan, où l’on pourra désormais se faire une toile, grand public ou art essai, tous les dimanche, lundi, et certains autres jours en fonction du calendrier des spectacles et concerts.
Des projections de films à l’Entrepôt, c’est l’une des principales nouveautés de cette saison 2015-2016, avec l’ouverture d’une billetterie et d’un café permanents dans la salle du Haillan. Bref, en plus de sa salle de 456 places, l’Entrepôt va devenir un lieu de vie, se réjouit Andrea Kiss, maire de cette commune de l’agglomération bordelaise, et ex adjointe à la culture :
« Cela faisait partie des demandes fortes des habitants. Ils devaient acheter leurs billets en ligne ou aller au Pin Galant, à Mérignac, c’était un peu incongru. Et depuis qu’une banque a racheté le PMU, il n’y a plus de bar en ville. L’Entrepôt sera un lieu ouvert en journée, jusqu’à 19h et plus tard les soirs de représentation, où les gens pourront se retrouver et s’asseoir. »
Retour en régie
La salle relookée après travaux, ainsi que le programme de la saison, seront présentés aux Haillanais le 12 septembre, à l’occasion d’une soirée de spectacles et de musique, « Le Haillan est dans la place ». Car cette commune de 10000 habitants a, selon son édile, décidé de « prendre en charge le pilotage complet de sa politique culturelle », en reprenant la gérance de l’Entrepôt. Depuis 10 ans et jusqu’à l’expiration du contrat en juin dernier, celle-ci était l’objet d’une délégation de service public, confiée à MGE (Mérignac Gestion Équipement), la société d’économie mixte à la tête du Pin Galant.
Avec le recrutement de quatre agents administratifs et d’un régisseur technicien, la régie devrait couter plus cher que les 400000 euros de subvention d’équilibre accordés à MGE, reconnaît Andrea Kiss. Mais la ville pourra conserver l’intégralité des recettes de billetterie, et gagnera en souplesse, notamment dans la programmation cinéma et le travail avec les associations pour offrir des résidences artistiques – « Le Pin Galant a toujours fait ce qu’on souhaitait, mais nous avions assez peu accès à la salle », souligne Andrea Kiss.
Ne pas jouer solo
Sa programmation d’une vingtaine de spectacles, se veut « originale et hétéroclite » – danse, jazz, humour, théâtre, musique classique… L’Entrepôt veut « faire réfléchir les gens, les bousculer un peu plus », selon la maire du Haillan, sans non plus décontenancer ses habitués : ainsi, un nouvel événement consacré au « rire iconoclaste », « Les cogitations », conjuguera les 12, 13 et 14 mai, conférences, concerts et spectacles (avec Sophia Aram, Didier Super, Christophe Alévêque et Franck Lepage, entre autres).
Et parallèlement, les partenariats avec Connaissances du monde ou les Salinières ont été reconduits, permettant notamment de proposer les documentaires d’Antoine sur les Marquises, ou des pièces de boulevard, comme « Les palmes de M. Schutz » (le 28 novembre).
Enfin, l’Entrepôt compte cultiver sa spécificité métropolitaine de scène chanson : outre la 7ème édition du Haillan Chanté, en juin prochain, il programmera en décembre plusieurs concerts d’artistes français, dont Damien et Renan Luce (le 4 décembre), montés avec Bordeaux Chanson.
Car là non plus, à l’image de ses partenariats avec Musique de Nuit (l’association qui gère le Rocher de Palmer) ou le Cuvier (la scène d’Artigues, très branchée danse), l’Entrepôt – trop modeste pour monter ses propres créations, trop grand pour le seul public du Haillan -, ne prétend pas jouer solo, et table sur la carte métropolitaine.
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