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Les bibliothèques de Bordeaux 100% gratuites

A partir du 1er octobre, l’inscription à la Bibliothèque municipale de Bordeaux sera totalement gratuite. La Ville espère augmenter ainsi la fréquentation et poursuivre le rapprochement avec les bibliothèques de la métropole. En attendant la création de nouveaux établissement, et peut-être l’élargissement des horaires.

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Les bibliothèques de Bordeaux 100% gratuites

A la bibliothèque Mériadeck (Charlotte Hénard/flickr/CC)
A la bibliothèque Mériadeck (Charlotte Hénard/flickr/CC)

Si les 10 bibliothèques bordelaises s’attirent chaque année 700000 visites, seulement 35000 personnes y sont inscrites, dont la moitié qui payent leur abonnement. Les moins de 18 ans, les chômeurs et les bénéficiaires de minimas sociaux, bénéficient de la gratuité de l’inscription, qui permet d’emporter chez soi livres, disques ou DVD. A partir du 1er octobre 2015, la gratuité s’étendra à tous les usagers, quel que soient leur situation, leur âge et leur lieu de résidence. Ainsi en a décidé le conseil municipal ce lundi, en adoptant une délibération de Fabien Robert.

« Trois arguments nous ont convaincu, explique l’adjoint au maire en charge de la culture. D’abord, à 12,50 euros l’inscription pour les Bordelais de 12 à 65 ans (et 38 euros pour les non résidents), la barrière tarifaire restait trop importante pour attirer davantage de public. On observe d’ailleurs une augmentation de 15 à 30% du nombre d’inscrits dans les villes qui l’ont fait, comme Le Bouscat et Pessac. Ensuite, après avoir déployé le portail des médiathèques de la métropole, nous ne perdons pas de vue l’objectif politique de faire circuler les livres entre nos communes. Or les différences de tarifs constituent un obstacle majeur. Enfin, la recette collectée est modeste au regard des sommes nécessaires. »

La gratuité coûte 40000 euros

Les abonnements ont en effet rapporté 120000 euros en 2014, pour un coût de collecte des droits d’inscription estimé de 80000 euros, « essentiellement en temps humain ». In fine, le prix de la gratuité totale n’est donc que de 40000 euros.

Ce lundi au Palais Rohan, les groupes socialiste et écologiste ont approuvé cette décision. L’élu PS Matthieu Rouveyre a toutefois souligné « qu’on pourrait appliquer cet argument [de la barrière tarifaire] aux musées, et imaginer que leur entrée devenue payante est aussi un obstacle à leur fréquentation ».

Un argument démenti par les chiffres, lui a répondu Fabien Robert, qui souligne que malgré la fin de la gratuité des musées à l’été 2014, les établissements bordelais on « battu tous les records » de fréquentation l’an dernier, avec une tendance toujours positive en 2015, selon lui.

« Même dans les expositions permanentes, la création artistique a un prix qu’il est légitime de faire payer, justifie l’adjoint d’Alain Juppé à Rue89 Bordeaux. La lecture, c’est différent, on est plus dans le registre de la diffusion. »

« Lieux de vie et de convivialité »

La Ville a par ailleurs fait adopter un « schéma directeur de la lecture publique et de la politique du livre 2015-2020 », qui comprend 29 engagements. Côté bibliothèques, ceux-ci prévoient la densification du réseau, avec l’ouverture en 2018 de celle de Caudéran (1300 m2, ce sera la plus grande de la Ville après celle de Mériadeck), la multiplication des bibliothèques éphémères, et l’agrandissement à venir des établissements de Bacalan et du Jardin Public.

Et pour « donner envie de lecture à tous », la municipalité veut faire des bibliothèques des « lieux de vie, de rencontre de convivialité », à l’image de la cafétéria de Mériadeck ouverte récemment, et accessible depuis l’intérieur et l’extérieur. Elle compte aussi enrichir la bibliothèque virtuelle avec la mise en ligne de richesses patrimoniales, dont « l’exemplaire de Bordeaux » des « Essais » de Montaigne.

Enfin, la Ville annonce le lancement prochain d’une étude en vue d’un élargissement des horaires de certains de ces établissements, par exemple les dimanches. Aujourd’hui, la bibliothèque de Mériadeck est celle qui a les plages les plus importantes, en étant ouverte 47 heures dans la semaine. Loin par exemple des 62 heures de la Bibliothèque publique d’information (BPI) du Centre Georges Pompidou, à Paris, qui ferme à 22 heures le soir, offrant un espace de travail aux étudiants.


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