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Régionales : un sondage donne Alain Rousset gagnant

Avec 36% des suffrages, le président de la région Aquitaine devancerait de 6 points Virginie Calmels (Les Républicains) au premier tour, et l’emporterait au deuxième, selon un sondage BVA pour la presse quotidienne régionale.

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Régionales : un sondage donne Alain Rousset gagnant

Le débat Rousset-Calmels jeudi à Sciences Po Bordeaux (capture d'écran)
Le débat Rousset-Calmels jeudi à Sciences Po Bordeaux (capture d’écran)

Alain Rousset remporterait la nouvelle grande région Aquitaine/Limousin/Poitou-Charentes avec 46% des voix au deuxième tour, selon un sondage réalisé par BVA pour la presse quotidienne régionale. Dans un fief socialiste (les trois régions sont actuellement à gauche), l’un des rares susceptible de le rester le 13 décembre, le président de la région Aquitaine devancerait Virginie Calmels, deuxième du premier tour avec 30% des voix, et battue au deuxième avec 33% des suffrages, dans le cadre d’une triangulaire avec le Front national.

Le FN, conduit par le conseiller municipal bordelais Jacques Colombier, réaliserait 20% au premier tour, et 21% au deuxième. Pas question toutefois de s’allier avec l’extrême-droite, a répété ce jeudi l’adjointe d’Alain Juppé lors du  premier débat contre son rival socialiste, organisé par le journal Sud Ouest et Sciences Po Bordeaux.

Reports de voix

Le président sortant pourrait ainsi compter sur les reports de voix d’Europe Ecologie-Les Verts et du Front de gauche, tous deux crédités par BVA de 5% au premier tour. La tête de liste Les Républicains, qui a fait l’union avec l’UDI, le Modem et CPNT au premier tour, dispose d’un réservoir bien plus modeste. En queue de peloton du sondage figurent Debout la France (2%), Lutte Ouvrière (1%) et le Front démocrate (1%). La Vague citoyenne n’apparaît pas dans ce sondage.

Interrogé ce jeudi sur les gages qu’il pourrait donner à ses alliés rouges et verts, Alain Rousset a rappelé avoir dirigé l’Aquitaine avec eux lors de ses trois derniers mandats, et signalé quelques réalisations communes, comme le soutien aux filières photovoltaïque et à la méthanisation, ou l’étude sur l’impact du changement climatique en Aquitaine. Quant au désaccord sur les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne, il a déclaré que l’unité n’obligeait pas à « être d’accord sur tout », refusant quelque concession que ce soit sur ce dossier.

Divergence sur les routes

Virginie Calmels lui a toutefois reproché sa « schizophrénie », votant à l’Assemblée nationale l’abandon de l’écotaxe poids lourds, avant de proposer son expérimentation dans la région.

Le PS et EELV sont plus en phase sur les routes, dans lesquelles ils ne souhaitent pas investir. Lors de la signature en juillet dernier du contrat de plan Etat-région, le conseil régional d’Aquitaine n’a pas souhaité mettre d’argent dans la rénovation ou le développement du réseau routier, préférant réserver ces ressources au ferroviaire.

C’est un point de divergence majeur entre Alain Rousset et Virginie Calmels : celle-ci veut que la région lance les études relatives à la mise en 2×2 voies de la RN 21 entre Limoges et Agen, finance une 2×2 voies sur le tracé de l’A 831 entre Rochefort et Fontenay-le-Comte (un chantier qu’a récemment retoqué l’Etat) ou encore finisse la rocade de Marmande.

« Pas froid aux yeux »

Très offensive, voire agressive, expansive au point d’être régulièrement recadrée par les modérateurs du débat, l’adjointe à l’économie du maire de Bordeaux a joué à fond de sa carte de chef d’entreprise novice en politique, qui « n’a pas froid aux yeux », selon le compliment adressé en fin de débat par Alain Rousset.

Mais ses tacles glissés lui ont aussi valu quelques cartons. Ainsi, reprochant une nouvelle fois le prêt de 900000 euros accordé à Sud Ouest à trois mois des élections, elle reproche à la région de ne pas avoir assez soutenu des PME en difficulté (85% des aides de la région Aquitaine ont selon elle bénéficié à de grandes entreprises). « Donnez-moi des noms » de PME, lui répond Alain Rousset.  Elle : « Les faillites ont augmenté de 15% dans le Limousin ». Lui : « Je suis président du Limousin, maintenant ? »

Virginie Calmels a aussi attaqué son rival sur le cumul des mandats de député et de président du conseil régional, et l’a accusé de ne pas respecter les statuts du Parti socialiste, limitant à trois le nombre de mandats successifs à la présidence d’un exécutif.

Alain Rousset a rétorqué que s’il est élu il démissionnerait en 2017 de son mandat de député, comme l’obligera alors la loi sur le non-cumul des mandats. Il a rappelé au passage que c’était la gauche qui avait instauré cette règle, que certains à droite, comme Nicolas Sarkozy, veulent remettre en cause.

Jetons

Le président de la région Aquitaine a en retour reproché à son adversaire de toujours vouloir cumuler ses fonctions. Si elle a déjà annoncé qu’elle quitterait ses mandats d’adjointe au maire et de conseillère métropolitaine, l’ancienne patronne d’Endemol est en effet toujours membre des conseils d’administration d’Eurodisney, d’Iliad (Free) et de Technicolor.

Elle a signalé être prête à renoncer à ses jetons dans cette dernière entreprise, qui la conduisent à voyager régulièrement à l’étranger, mais pas à ses autres responsabilités d’administratrices, qui ne présentent selon elle aucun risque d’ »incompatibilité ou de conflit d’intérêt » avec un mandat de présidente de région, Eurodisney se trouvant en Ile-de-France.

Si les sondages ne bougent pas dans les semaines qui viennent, la poulaine d’Alain Juppé n’aura de toutes façon même pas à se poser la question de quitter ou pas Mickey.


#Alain Rousset

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