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LGV Paris-Bordeaux : une viabilité « pas garantie »

Lisea, filiale de Vinci concessionnaire de la future ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux, réclame toujours 19 allers-retours quotidiens, au lieu des 16,5 proposés par le gouvernement, pour assurer sa « viabilité économique », a déclaré son président Laurent Cavrois, mardi au Club de la Presse de Bordeaux. Pour faire circuler ses TGV, dont la mise en …

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LGV Paris-Bordeaux : une viabilité « pas garantie »

Bifurcation de la Couronne sur la LGV Tours-Bordeaux (Patrick Janicek/flickr/CC)
Bifurcation de la Couronne sur la LGV Tours-Bordeaux (Patrick Janicek/flickr/CC)

Lisea, filiale de Vinci concessionnaire de la future ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux, réclame toujours 19 allers-retours quotidiens, au lieu des 16,5 proposés par le gouvernement, pour assurer sa « viabilité économique », a déclaré son président Laurent Cavrois, mardi au Club de la Presse de Bordeaux.

Pour faire circuler ses TGV, dont la mise en service est prévue début juillet 2017, la SNCF doit commander à Lisea ses sillons (les créneaux de circulation) d’ici le mois d’avril. Le bras de fer va se poursuivre jusqu’à cette date entre les deux sociétés sur les dessertes, objet d’âpres négociations dans le cadre du partenariat public-privé choisi pour la construction de la ligne.

L’arbitrage de l’Etat entre le souhait de la SNCF (13 allers-retours) et celui du concessionnaire ne satisfait personne, la compagnie nationale prévoyant une perte de 150 à 200 millions d’euros par an sur Paris-Bordeaux.

« Sous-dimensionné »

Mais 16,5 allers-retours, soit 33 trains par jour entre Bordeaux et la capitale, semble à Lisea « sous-dimensionné et pas à la hauteur » des enjeux et des investissements – 8 milliards d’euros –, selon Laurent Cavrois.

Lisea attend 20 millions de passagers en 2017, soit 3 millions de plus qu’actuellement.

Alors que les temps de parcours (2h05, contre minimum 3h15 actuellement) permettra de faire « l’aller-retour entre les deux villes en une demi-journée », Emmanuel Dalmar, directeur commercial de Lisea, plaide pour une offre d’ « une plus grande flexibilité », notamment dans les horaires, pour les usagers.

On se lève tous pour navettes

Le concessionnaire souligne par exemple que Paris-Lille, c’est 20 allers-retours, Paris-Nantes, 19,5, et Paris-Lyon, 33,5. Il conteste par ailleurs le choix économique de la SNCF de privilégier des TGV Duplex :

« On considère qu’il vaut mieux avoir des trains fréquents, éventuellement moins capacitaires, car les trains plus gros payent plus cher les péages, affirme Emmanuel Dalmar. Entre Paris et Bruxelles, il n’y a pas un train à deux niveaux qui circule. »

Lisea réfute l’argument d’un montant des péages trop élevé : les 48 euros par kilomètre ne concernent que 5% des trains, les TGV Duplex en heure pleine, la redevance moyenne sur la totalité du trajet s’élevant selon Lisea à 22 euros, alors que le tarif minimal est de 22,3 euros sur Paris-Lyon.

Sauf que ces redevances sont acquittées par la SNCF à sa propre filiale, SNCF Réseau (ex Réseau ferré de France), et non à une entreprise privée. Dans cette bagarre contre la compagnie et l’Etat, Lisea a toutefois comme alliés des collectivités publiques, la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et Bordeaux Métropole, désireuses d’instaurer une véritable navette pour Paris.


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