C’est un communiqué de presse datant du 1er mars qui a mis le feu aux poudres. La Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de la Gironde y appelle à se méfier des « fausses bonnes idées » faisant allusion à la pétition visant à traiter en bio à proximité des lieux sensibles remise au Préfet de la Gironde par Marie-Lys Bibeyran du Collectif Info Médoc Pesticides :
« Preuve en est que le point de départ de la polémique, en 2014, concernait un épandage de soufre à proximité d’une école de Villeneuve de Blaye, sur une exploitation conduite en agriculture biologique. »
Aussitôt, plusieurs organisations anti-pesticides – Générations Futures, Collectif Info Médoc pesticides, Confédération Paysanne 33, Les Amis de la Terre Gironde, Collectif Alerte Pesticides Léognan, Vigilance OGM 33 – dénoncent « une rumeur soigneusement entretenue par la FNSEA afin d’essayer de disculper les pesticides de synthèse » et demandent « instamment à la FNSEA de diffuser un démenti, à tous les niveaux de son organisation et publiquement, afin que cessent ces rumeurs ».
Des conclusions « en off »
Par ailleurs, ces organisations demandent à l’Agence Régionale de Santé (ARS) de « rendre public un document afin que les faits soient clairement connus de tous ». Ce document interne, révélé par l’émission « Spécial Investigation » de Canal+, précise que « des tracteurs ont répandu le jour même des produits fongicides secondairement identifiés (par le centre anti-poison du CHU de Bordeaux) contenant les substances actives suivantes le mancozèbe, le mefenoxam , la spiroxamine. […] Les effets connus des fongicides identifiés sont concordants avec les symptômes décrits par les enfants et personnels de cette école. »
Contacté par Rue89 Bordeaux, Jean-Louis Dubourg, président de la FDSEA, maintient les propos de sa fédération :
« Les conclusions d’une enquête demandée par les services de l’État révèlent que le traitement de la vigne de l’une des deux exploitations bio voisines est à l’origine des intoxications des écoliers de Villeneuve-de-Blaye. Mais ces conclusions tardent à sortir et à être révélées au grand public. J’en ai eu connaissance en off. »
Interrogé sur l’impact de l’incident, relayé au niveau national par les médias et les émissions d’investigation, Jean-Louis Dubourg accuse « des organisations de vouloir exploiter cette affaire », minimisant la nature de l’intoxication puisque « tout le monde est rentré chez lui le soir même ».
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