Après la permanence de la section du Parti socialiste de Villenave d’Ornon le 12 mai, c’est celle de Michèle Delaunay qui a été taguée à Bordeaux, dans la nuit du 12 au 13, suite au passage de la loi travail à l’Assemblée nationale, via la procédure du 49-3.
« A bas l’État, les flics et les patrons », « chaque remarque vaut sa claque », « tout se paie », « ton heure est proche »… La députée de Gironde, contactée par Rue89 Bordeaux, s’indigne de ces « tags détestables et haineux » peints sur la façade de la rue Saint-Laurent.
Si « rien n’a été cassé », Michèle Delaunay déplore d’autant plus ces incidents que ceux-ci sont intervenus après un Café politique, organisé par l’ancienne ministre, où « une trentaine de participants à Nuit Debout, venus en force et très remontés, ont participé à un débat très positif, avec la réplique de citoyens lambda ».
Se refusant cependant à faire un lien entre les tagueurs et Nuit Debout, la députée de Bordeaux n’avait pas ébruité l’affaire, faisant rapidement effacer les slogans pour permettre la tenue d’un baptême républicain dans ces locaux. Elle n’avait pas non plus porté plainte contre X, « jusqu’à ce que la police [lui] demande de le faire ».
Dans le mur
C’est la Fédération du Parti Socialiste de la Gironde, qui a révélé l’incident, ce lundi dans un communiqué. Elle se « joint à l’appel de Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire national », pour « condamner fermement les actes de vandalisme perpétrés contre des permanences d’élus et des locaux de partis politiques ces derniers jours ».
« Les responsables socialistes girondins renouvellent leur soutien aux élus et militants victimes de ces actes inqualifiables qu’il convient de faire cesser immédiatement. Ils rappellent que, quelles qu’en soient les motivations, de telles violences à l’encontre d’élus de la République sont inacceptables. »
Le PS est la cible favorite des militants, très remontés contre le passage aux forceps de la Loi Travail. Dernier épisode en date : à Toulouse, la permanence du député socialiste Christophe Borgel a carrément été murée par la CGT.
Michèle Delaunay, qui s’apprêtait à présenter des amendements au projet loi, « regrette mais ne condamne pas le 49-3″. Affirmant avoir reçu 60 coups de téléphone pour voter la censure, elle estime qu’ »une minorité risquait de faire basculer un projet essentiel, avec la volonté claire de faire tomber Hollande ».
Et si, concède-t-elle, la loi Travail n’était pas dans le programme du candidat socialiste, elle rappelle qu’Alain Juppé, s’il est élu président de la République, entend « gouverner par ordonnance, donc sans motion de censure et mise en cause de l’exécutif ». Un bon résumé des éléments de langage actuels du PS : si ça ne va pas mieux, cela peut toujours être pire.
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