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Loi Travail : la CGT « ne s’interdit pas » de couper l’électricité à Bordeaux

En grève, les syndicats CGT des électriciens et gaziers ont occupé mardi le poste d’alimentation électrique d’Eysines, coupant la ligne allant vers le Médoc. Ils dénoncent la loi Travail et d’autres transformations dans le secteur de l’énergie, qui ne vont selon eux « pas dans le sens de l’intérêt collectif ».

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Loi Travail : la CGT « ne s’interdit pas » de couper l’électricité à Bordeaux

Poste de Bruges (Google/Juin2012)
Poste de Bruges (Google/Juin2012)

Les Médocains ne l’ont peut-être pas remarqué mais ce mardi leur consommation électrique a dû être déroutée. Dans la soirée, depuis le poste d’alimentation de Bruges (situé à Eysines), la CGT Energies et Gaziers a coupé la ligne allant vers le Médoc.

Les 63000 Volts en moins ont été compensé par le réseau de transport d’électricité (RTE). En Gironde, c’est le premier tir de sommation lancé par les CGT des électriciens et gaziers qui s’opposent à la loi El Khomri autant qu’à la libéralisation de ce service public.

« Capable de couper des lignes »

Près des pilonnes électriques et des hangars, Yoann Lecante revendique une centaine de grévistes dans le département. Le secrétaire départemental CGT du Groupe Maintenance Réseau Gascogne RTE explique la situation :

« Depuis plusieurs mois, la loi Travail El Khomri mobilise le monde du travail. Pour autant, ce n’est pas la seule attaque qui va avoir un impact au niveau des industries électriques et gazières. Le secteur de l’énergie vit des transformations considérables, qui ne vont pas dans le sens de l’intérêt collectif. La mise en concurrence du parc de production hydraulique, la fin des tarifs réglementés, l’arrêt programmé du thermique à flamme, l’ouverture du capital de RTE sont parmi les premières conséquences visibles de ces choix libéraux. Ces choix font peser de lourdes menaces sur nos emplois et sur un service public qui s’étiole au désespoir de ses utilisateurs. »

Pour lui, l’ouverture du capital de RTE est ce choix est incompréhensible : si EDF est producteur et ERDF est distributeur, RTE est une « autoroute à péages » qui serait donc assurée de gagner de l’argent.

Alors, en début de soirée, Yoann Lecante et ses collègues ont occupé le poste à Eysines. Dans la rue des Frères-Lumières rien a changé, pourtant plus d’un quart des 225000 volts du poste ont été stoppés. Dans la nuit, les grévistes ont quitté les lieux. Et Yoann Lecante préfère prévenir : d’autres actions sont à venir.

« On est capable d’occuper, de couper des lignes avec les grévistes, avec les gens convaincus. Pour l’instant, on ne lance pas de menaces mais on dit juste qu’on est en capacité de le faire. »

Autrement dit, couperont-ils bientôt l’électricité à Bordeaux ? « On ne se l’interdit pas », conclue le syndicaliste.


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