Média local avec zéro milliardaire dedans

Rue89 Bordeaux, un financement participatif pour rebondir

Après plus de deux années d’activité, Rue89 Bordeaux fait aujourd’hui appel à ses lecteurs pour poursuivre son aventure et développer son contenu. Par Simon Barthélémy et Walid Salem.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

Rue89 Bordeaux, un financement participatif pour rebondir

L'équipe de Rue89 Bordeaux
L’équipe de Rue89 Bordeaux

Le pari était fou, mais ça, on s’en doutait. Lancer un média est déjà un défi, qu’il soit gratuit l’est plus encore. Deux ans et 4 mois plus tard, nous sommes encore là dans un contexte – état d’urgence, gronde sociale, tensions économique… – qui exige une presse toujours plus libre, plurielle, vigilante et indépendante.

Nous voulons relater l’actualité, la rendre compréhensible et accessible. Nous le faisons d’une manière impartiale, mais engagée, attentive aux mutations de notre société, et aux initiatives audacieuses qui entendent la transformer.

Et vous, lectrices et lecteurs, avez répondu présents. Nous pourrions faire étalage des chiffres les plus flatteurs, nous gargariser des articles dont certains ont dépassé les 150 000 lectures, des enquêtes qui ont fait référence, des analyses ayant éclairé la réflexion politique, des tribunes à l’écho parfois national… Nous sommes fiers de ce qui a été réalisé, dans des conditions très précaires.

Un investissement humain total

Lorsque le 31 janvier 2014, Rue89 Bordeaux s’affiche sur les écrans de vos ordinateurs, de vos tablettes et de vos Smartphones, aux yeux de beaucoup, le scénario est évident : une enseigne parisienne portée par un grand groupe de presse s’implante à Bordeaux et débarque une équipe pour animer sa déclinaison locale.

En réalité, rien de tout cela !

Nous sommes quatre Bordelais portant ce projet. Nous faisons pot commun pour assurer le lancement de l’entreprise. Séduits par l’expérience journalistique d’un média national, nous en reprenons la marque et la transposons sur la métropole bordelaise, comme l’ont fait nos cousins de Rue89 Strasbourg et Rue89 Lyon. Les choix éditoriaux se dessinent, la ligne se peaufine et le public adhère – jusqu’à 200 000 visites en avril dernier. Dans les coulisses, l’investissement humain est total, proche de l’abnégation.

Nous œuvrons sans contrepartie, consacrant la mise de départ au contenu : pas de bureaux, pas d’équipements, pas de matériel… Seuls les journalistes pigistes sont rémunérés, bien que les permanents, non salariés, produisent la majorité des contenus. L’objectif pour nous était de lancer la machine en misant sur la vente d’espaces publicitaires, dans l’espoir de trouver un équilibre économique en deux ans.

Rue89 Bordeaux, stop ou encore ?

Mais le résultat est fragile : nos recettes fournissent à peine de quoi rémunérer nos pigistes. Nous continuons à tenir la barre, et à suivre une actualité qui nous accapare. Déterminés à faire vivre ce média indépendant – une espèce rare et en voie de disparition –, nous sommes contraints d’assurer parallèlement des missions rémunérées. La charge de travail est double et la cadence intenable.

L’heure du choix s’impose : Rue89 Bordeaux, stop ou encore ?

Si l’envie de continuer l’aventure demeure, nous avons tout de même besoin d’un second souffle. Pour cela, nous faisons appel à vous, dès ce lundi, et jusqu’au 13 juillet, pour lever 35 000 euros. Nous avons en tête de nouvelles idées et propositions : elles sont nombreuses, de la refonte graphique du site à une nouvelle proposition « freemium », mixant un contenu qui restera essentiellement gratuit et un supplément bimestriel d’infos payant. Ce dernier figure dans les contreparties proposées à vos dons.

Si le financement participatif est atteint, Rue89 Bordeaux ambitionne une nouvelle structuration, en envisageant un lieu de travail et en intégrant des salariés nécessaires au développement de son contenu et de ses actions commerciales. Notre volonté est claire : insuffler une nouvelle dynamique, sans laquelle le site cessera de paraître.

Nous croyons à la pertinence d’un modèle économique où la publicité, notamment pour des informations d’intérêt général telle que celles que nous diffusons majoritairement aujourd’hui, aurait davantage de place, et dans lequel les lectrices et lecteurs qui le souhaitent contribuent à la qualité de notre information, en s’abonnant à un supplément enrichi en enquêtes et infos exclusives, et à notre indépendance.

A vous de jouer !

La campagne


#crowdfunding

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options