En Gironde, rugby se conjugue avec jeunesse. Les faits sont éloquents. Au niveau national, il y eut d’abord les espoirs Reichel du CABBG qui ont remporté le titre contre Clermont à l’issue des tirs au but. Ensuite, les cadets Alamercery 2 s’imposaient en finale dimanche dernier face à Colomiers, sur le score de 23 à 16.
A noter aussi que les juniors Crabos atteignaient la finale pour s’incliner contre Toulon, et les cadettes des Lionnes du stade Bordelais, en finale du championnat de France, perdirent contre le Stade Toulousain.
Excusez du peu !
Une formation girondine au sommet
Il faut préciser que le CABBG a la responsabilité du haut niveau jeune dans les obligations fédérales de l’UBB. Tous les clubs professionnels se doivent d’avoir des équipes dans les catégories de jeunes. Les équipes espoirs sont constituées des joueurs de moins de 23 ans des clubs du Top 14 et de la Pro D2.
La formation girondine est donc au sommet. Il faut à tout prix faire fructifier cette richesse. Le rugby ne se réduit pas aux combats pour la présidence de la FFR ou au cynisme de l’entraîneur de Montpellier. Il est vivant. Surtout chez les jeunes. Encore que les seniors ne soient pas si mal non plus. Les filles de l’entente Girondins de Bordeaux/Biganos ont remporté le titre de championnes de France de rugby à XIII et Salles est en quart de finale de fédérale 3 sous la houlette de François Cantet.
Les cadets de l’UBB enfin champions
Revenons-en aux cadets. A tout champion, tout honneur. Ils disposent de trois entraîneurs : julien Antonin (mise en place), Arnaud Freynet (avants) et Hervé Cambot (lignes arrières). Ce triumvirat ne sacrifie pas au dicktat de la force et de l’affrontement. L’aile est toujours accessible. Le mouvement est leur idiome. Leurs élèves sont sortis des griffes d’équipes plus lourdes, plus physiques. Comme Colomiers ou Toulon.
A l’arrivée, le jeu l’emporte. Le maintien d’une certaine idée du rugby. Et qui gagne. Une belle leçon par les temps qui courent. Le mérite des entraîneurs est d’avoir su s’adapter aux compétences de leurs joueurs. Puisque la force était derrière, ils l’ont cultivée, parfaite. Sans renier les indispensables du jeu d’avants.
Julien Antonin s’occupe de la pré-filière minimes et cadets au lycée Victor-Louis. Il détecte les joueurs des clubs lors des sélections du comité. Ça se passe bien avec les clubs. Ils savent que leurs meilleurs joueurs doivent pouvoir jouer au niveau qui doit être le leur.
Un travail de longue haleine
Les cadets Alamercery du CABBG bénéficient de quelques joueurs qui apportent ce supplément d’âme et font la différence sans jamais sacrifier à un individualisme superflu. Il y a le talonneur, Clément Renault, Sacha Guey le troisième ligne, Alex Borie l’arrière, Martin Dulong le trois quart-centre et la petite pépite Baptiste Germain, le capitaine et demi-de-mêlée.
Depuis des années, ils flirtaient avec le Graal. Demi-finaliste et finaliste en 2014 et 2015 contre Toulouse, ils sont enfin sacrés en 2016. La récompense d’un travail de longue haleine. En début de saison, les entraîneurs ne pensaient pas que l’équipe irait jusqu’au titre. Au fil des matchs, ils se sont aperçus, face à de belles formations, que quelque chose se passait. Que leur stratégie du jeu payait. La suite leur a donné raison.
L’année prochaine, sept joueurs de l’équipe seront encore cadets. Et il paraît que les minimes regorgent de bons joueurs. De quoi nourrir de beau espoirs.
La fête n’est peut-être pas finie. Ce week-end se dispute à Concarneau un tournoi à sept des meilleurs équipes cadettes des comités. Les « ados » du CABBG tenteront de conserver le trophée glané en 2015.
Il faut voir plus loin que le bout de son ruck
Il faut s’attarder sur Hervé Cambot, cet éducateur s’est nourri au lait du rugby béglais. Il est resté fidèle à son club. Cet ancien ailier fut champion de France juniors en 1979, et deux fois finalistes en cadet. Il effectua quelques années en senior. Depuis 1986, il entraîne les jeunes pousses du club. Il demeure attaché à un rugby alerte où l’initiative ne s’oppose pas aux nécessaires rigueurs de ce sport. Il faut voir plus loin que le bout de son ruck, de son maul semble-t-il dire.
La passe est, pour lui, le b.a-ba du rugby. Il a formé des joueurs de renom. Maxime Machenaud et Baptiste Serin par exemple ! C’est une personnalité très attachante qui a perdu depuis dimanche soir sa longue tresse poivre et sel. Ses deux acolytes avaient décidé d’une coupe au carré en cas de victoire. Hervé s’est exécuté. Exit les longueurs superflues.
Grâce à lui, et bien d’autres au CABBG, à l’UBB, chez les Lionnes et chez tant de clubs du coin, la Gironde et sa métropole a tout pour être au firmament du rugby français. Cette réalité doit beaucoup aux femmes et aux hommes qui se dévouent, dans l’ombre, pour le rugby.
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