Chronicles, groupe bordelais formé en 2015 a eu la chance d’être sélectionné au Deezer Open Hellstage, et jouera samedi à 16h30 au Metal Corner du plus gros festival français.
Une aubaine qui peut se transformer en accélérateur, en témoigne le parcours de BreakDust, qui après avoir joué là en 2014, s’est retrouvé sur la Main Stage en 2015. Un parcours qui ne déplairait pas à Chronicles, et à son chanteur, Matt, que nous avons rencontré.
Rue89 Bordeaux : Heureux d’avoir été sélectionné pour jouer au Hellfest ?
Matt : Heureux ? Oui, très ! Nous sommes tous impatients de nous rendre sur place pour en découdre. Il y a un peu de stress qui traîne. Mais mélangé à l’excitation, ça devrait nous faire passer un bon moment !
Comment cela s’est fait ?
Et bien c’était assez inattendu, pour tout dire. Le groupe est jeune (à peine un an) et nous nous étions inscrits sans trop y croire au Deezer Open Hellstage, en se disant qu’une inscription en 2016, pourrait appuyer une candidature plus solide en 2017. Et finalement, nous avons été sélectionnés cette année. Donc super contents !
Quelle est la genèse du groupe ?
Le groupe est né 2015, sous l’impulsion de Mathieu Larroudé (guitare) qui s’est associé aux frères Camontes (Alex et Vincent) respectivement batterie et basse et à Thomas Barrasso (guitare).
Je suis arrivé en avril au chant et nous avons enregistré notre premier EP The Man On A Leash cet été là. Nous sommes au bout de la première année ensemble et même si elle a été chargée, j’ai toujours le sentiment que nous sommes au début de l’histoire.
Et votre style musical ? Vos influences ?
Il est toujours un peu difficile de se définir de l’intérieur, en particulier dans le métal, avec toutes ses ramifications. On est dans une tranche du métal moderne, une musique très construite, avec des structures très travaillées donc je pense qu’on peux parler de metal prog. Mes influences sont plutôt « old school », je pense que ça ajoute une couleur dans ce style.
Maintenant, chacun y trouve ce qu’il veut…
Vous avez tourné dans pas mal de formation, comment a évolué votre style ?
Je ne sais pas si j’ai vraiment évolué dans mon style. J’ai progressé un peu, sûrement, à force de répétitions et de concerts. J’ai dû bosser la technique; passer d’un groupe de rock Californien, à la Foo Fighters, à un cover de Pantera. Ça m’a appris une certaine gymnastique.
Le Hellfest, c’est « huge », plus de 120 000 pèlerins. C’est votre came cette ambiance ?
En tant que festivaliers oui, sans hésiter. C’est une super ambiance, qu’il nous tarde de retrouver. C’est une grande fête annuelle, à ne pas manquer. Il y en a pour tout le monde et tous les goûts.
En tant que musiciens, on en reparlera après le concert ! Jouer dans un si gros événement est une nouvelle expérience pour la majorité des membres du groupe. Je ne sais pas si on jouera devant trois cent ou trois mille personnes. Personnellement, les deux me vont !
« Pas de Frero de loose pour ramener plus de fric »
On présente le métal comme une communauté, vous sentez-vous faire partie d’un « tout » au Hellfest ?
Oui et non. On entend tellement peu parler du style métal dans les médias que oui, quelque part, c’est rassurant de retrouver des gens, aussi nombreux qui ont les mêmes goûts et qui se lâchent ici.
D’un autre côté, et c’est personnel, je ne me sens pas non plus isolé dans mon mode de vie. Je ne suis pas en marge. Du moins pas suffisamment pour y voir autre chose qu’un grand festival de musique.
Bien entendu, dans ce festival là, on me colle pas maître Dioms ou Frero de loose (sic) en tête d’affiche pour faire plaisir à papa maman et ramener un peu plus de fric. Ça m’amène à penser qu’on me prend moins pour un con.
Le Hellfest c’est aussi quelques hallucinations visuelles. Que pensez vous des déguisements, et autres festivalier habillé en Borat ?
Je ne crois pas que Borat soit une exclusivité du Hellfest ! Il me semble l’avoir croisé, lui ou un de ces compatriotes dans d’autres festivals. Ça fait partie du folklore des festivals d’été. Les gens sont en vacances, il fait beau, on relâche le stress. On met un string par dessus un legging, voilà !
D’autres préfèreront sortir leur attirail de pirate, exhiber leurs tatouages, tous plus metal les uns que les autres, sans se prendre la tête. J’y vois une certaine beauté homogène. Ceux que ça choque n’ont qu’à passer leur route.
Bordeaux est étiqueté ville « rock », moins métal. Vous n’avez pas trop de mal à trouver des salles où jouer ?
Non, pas vraiment. On a fait trois concerts dans Bordeaux depuis septembre. Les dates se sont présentées, on les a prises. On n’a pas vocation à se produire dans la Métropole tous les mois de toute façon. On veut aussi voir du pays !
Maintenant, on sait à qui s’adresser si on veut organiser une date et je trouve que la « communauté », justement, est plutôt réactive.
Un petit mot sur le métal français, moins estimé que l’américain. Y-a t-il une vraie scène de qualité en France ?
Je ne sais pas, moins estimé par qui ? J’ai vécu aux États-Unis, j’y étais l’année dernière et du point de vue des gens que j’ai rencontré l’Eldorado du metal, c’est justement l’Europe et ses groupes emblématiques. Alors qui croire?
Je ne pense pas que le metal français soit moins estimé que l’américain. Gojira est connu et reconnu dans le monde entier, Gorod est en train de cartonner et va devenir une figure mondiale incontournable. Les festivals sont pleins, et pas toujours avec des têtes d’affiches américaines. Le seul paramètre qui change, c’est le compte rendu qui en est fait et les moyens qu’on nous donne.
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