Parti de la place de la République à la mi-journée ce jeudi, le cortège interprofessionnel réunit plus de 2000 personnes. Au même moment, près de 500 personnes autour de la coordination des jeunes s’élancent de la place de la Victoire. Le premier marche à pas lent permettant au second de les rejoindre dans l’objectif d’atteindre ensemble la place de la Bourse.
Place Gambetta, les jeunes veulent prendre la tête du cortège. Ce n’est pas dans les plans, alors les esprits s’échauffent. Des poings se ferment – et ce n’est pas pour les lever et chanter l’Internationale.
Les autonomes prennent finalement la place espérée. A l’entrée du cour de l’intendance (dont la traversée avait dû être négociée avec la préfecture), Force Ouvrière préfère quitter les rangs. En bas du cour, la secrétaire départementale de la CGT 33 Corinne Versigny stoppe la voiture du syndicat et tonne au micro :
« On va s’arrêter là ! On dissout la manif ici ! »
Graziella Danguy, secrétaire départementale de la FSU, conteste « une prise du pouvoir à la place des organisations majoritaires. »
Insultes
Nouveaux énervements. Des insultes – voire des coups – fusent entre cégétistes aux chasubles rouges et autonomes vêtus de noirs. Ces derniers repartent jusqu’à la place de la Bourse avec leur banderole : « Loi Travail – Abrogation ou insurrection ». Dans les slogans, on entend le traditionnel « Tout le monde déteste la police », le facétieux « Hollande retourne dans ton pays » et le grinçant « On entend plus chanter la CGT ».
Pourtant, quelques drapeaux du premier syndicat français flottent toujours près des jeunes. Ceux de Getrag, Ford, de l’inspection du travail, de la CPAM, Énergies sont là. La CNT et le collectif de lutte suivent aussi avec quelques camarades de Solidaires et de la FSU.
Place de la Bourse, un comité d’accueil policier attend puis entoure les 400 manifestants restants. Les tentatives d’y échapper échouent face à quelques gaz lacrymogènes lancés et flashballs menaçants. « Nassés » le long de la voie du tramway, les derniers manifestants sortent un à un en montrant patte blanche.
La CGT estime que 5000 personnes étaient présentes à Bordeaux, contre 1500 selon la police. Nationalement, les autorités ont dénombré 78000 manifestants contre 170000 pour la CGT. Entamer des procédures judiciaires et empêcher l’application de la loi en entreprise par la pression devraient désormais être les deux axes de l’opposition à la loi Travail.
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