Le conseil départemental de la Gironde compte expérimenter la mise en place d’un revenu de base, alors que la région Aquitaine-Limousin-Poitou Charentes a déjà lancé ses réflexions. Explications.
« C’est une première en France. » Vendredi 23 septembre, au terme de la 9e semaine internationale de promotion du revenu de base, surprise : la Gironde annonce vouloir être le premier département français à expérimenter le revenu de base. Un partenariat a été instauré avec la Fondation Jean Jaurès, le Centre pour la recherche économique et ses applications et l’Institut des politiques publiques. Le sujet est dans l’air du temps et Jean-Luc Gleyze, président PS du conseil départemental, souhaite s’en saisir :
« Il me semble que ce sujet est entrain de devenir un sujet de société trans-partisan. Au Parti Socialiste, il intéresse de Benoit Hamon jusqu’à Manuel Valls. De toute façon, il permet de se poser des questions alors qu’il y a une forte dévaluation de la protection sociale en France. Force est de constater que la période du plein emploi est loin derrière nous. C’est un objet que je trouve séduisant mais dont je ne mesure pas les impacts positifs et négatifs. »
Côté positif, il espère que le revenu puisse valoriser d’autres sphères en-dehors de celle du travail – élever ses enfants, avoir une activités bénévoles, sécuriser le quotidien…
Côté négatif, il s’interroge sur l’obtention du revenu « par des millionnaires » et sur une augmentation globale du coût de la vie.
Du scénario minimaliste à l’universel
Le premier scénario dit « minimaliste » doit permettre une fusion du revenu de solidarité active (RSA) versé par le département et de l’aide personnalisée au logement (APL) versée par la Caf. Il ne s’adresserait donc qu’à ses bénéficiaires.
Le deuxième est dans le prolongement du rapport Sirugue invitant à simplifier l’obtention voire en fusionnant les minima sociaux.
Le troisième, proposé par la Fondation Jean Jaurès, propose un revenu universel inconditionnel de 750 euros.
Enfin, le plus poussé financièrement incite à la création d’un revenu de 1000 euros par tête de pipe sans condition préalable.
« A 750 euros, c’est jouable »
Quatre scénarios vont être mis à l’étude (voir ci-contre) « pas pour se faire plaisir mais pour entamer une expérimentation », renchérit Jean-Luc Gleyze. En tous cas, pas question de ruiner le département alors que les difficultés s’accumulent déjà pour financer le RSA.
« Une réflexion de fond sur le revenu de base n’est pas antinomique avec les questions économiques du département, explique l’ancien maire de Captieux. On n’est pas en train de plomber le département avec des dépenses supplémentaires. Sans être grand clerc, le scénario à 1000 euros risque de coûter plus cher mais la Fondation Jaurès dit qu’à 750 euros, c’est jouable. »
L’étude des scénarios devra prendre fin au début de l’année 2017 pour lancer des premières expérimentations durant les mois suivants. Pile pendant l’élection présidentielle…
Jean-Luc Gleyze n’élude pas l’objectif politique, persuadé que le revenu de base s’imposera dans les débats.
D’ailleurs, l’un de ses plus ardents défenseurs, Benoit Hamon, candidat à la primaire socialiste, est venu en parler à Bordeaux ce mercredi et les candidats à la primaire des écologistes se sont tous prononcés pour lors d’un débat télévisé sur La Chaine Parlementaire.

Banderole à Bordeaux lors de l’Initiative européenne pour le revenu de base, en 2013 (MRB/flickr/CC)
Revenu de base, une fausse route ?
Parmi les économistes peu friands de la mesure, Jean-Marie Harribey tient une place de choix. L’économiste bordelais se retrouve ce vendredi invité à la région par Martine Alcorta pour parler du revenu de base (ou d’existence, ou contributif…).
« Ce dispositif, quelle que soit sa forme, part de l’hypothèse que nous serions arrivés à la fin du travail et du salariat, considère le maître de conférence honoraire de l’Université de Bordeaux. Ou que nous serions en train de passer à un nouveau modèle de travail imposé par le capitalisme : la précarisation et l’ubérisation. On ferait alors fausse route en abandonnant les politiques d’emplois, notamment écologiques. »
L’économiste atterré privilégie donc des politiques associées à des réductions du temps de temps plutôt qu’un revenu universel qui, même à 1000 euros, serait selon lui proche du seuil de pauvreté, et ne supprimerait pas ce phénomène.
Théorie ou travaux pratiques ?
Cette volonté du président du conseil départemental vient s’ajouter à l’initiative poussée par les écologistes au conseil régional de Nouvelle Aquitaine. Le comité de pilotage est en place depuis avril dernier et a abouti à une démarche de concertation entre universitaires, associatifs et acteurs de la société civile (voir ci-dessous).
« La région a plutôt une expérimentation théorique, souligne Jean-Luc Gleyze. Je trouve intéressant de débattre sur le théorique, les valeurs, les démarches. Moi je veux comprendre comment le rendre opérationnel. »
Avec une vraie légitimité : le département est en charge des minimas sociaux et de la protection sociale. Mais Martine Alcorta, en charge du dossier à la région, tient à faire taire les « mauvaise langues qui disent que le revenu de base n’est pas la compétence de la région » :
« C’est dommage de penser qu’une démarche participative est dans le théorique. On est dans l’action car on débouchera sur l’expérimentation. Si les changements ne sont pas pensés, ils créent des blocages. »
Surprise d’avoir appris l’expérimentation girondine par les réseaux sociaux, l’écologiste déléguée à l’innovation sociale et sociétale préfère s’en réjouir, affirmant n’être « ni boutiquière, ni dans la compétition ». La démarche de recherche-action de la Nouvelle Aquitaine prendra fin en juin 2017 – après les élections -, avec une expérimentation dans la foulée. Si elle est effectivement réalisée, il sera compliqué de ne pas entendre crier haro au doublon.
Une journée de réflexion à la région
La Région Nouvelle Aquitaine entame une série de réflexions sur le revenu universel. Ce vendredi 30 septembre, la journée portera sur « revenu et emploi » entre précarité et compétitivité.
Une conférence ouverte au public réunira les principaux partisans d’un revenu dit « d’existence » pour le libéral Marc de Basquiat, « contributif » pour Franck Cormerais, proche de Bernard Stiegler, de « base et inconditionnel » pour Baptiste Mylondo – manque à l’appel Bernard Friot et son salaire à vie.
Anne Eydoux et Jean-Marie Harribey (lire sa réaction ci-dessus) représenteront les pensées des Économistes atterrés tandis que Frédérique Espagnac, sénatrice PS proche de François Hollande, reviendra sur la mission d’information sur le revenu universel.
Inscription conseillée sur le site de la région.
A quand les choux à la crème gratuits pour le quatre heures et les petits massages des pieds quand on a un coup de mou tant qu'on y est ?
On marche vraiment sur la tête dans ce pays.
Relire Simone Weil (la philosophe).
L'obligation précède le droit.
On semble avoir désormais totalement basculé dans un régime d'inversion des valeurs en France.
Vivement le revenu de base inconditionnel, qu'on arrête de nous prendre pour des cons à nous faire croire qu'il y a du travail pour tous mais qu'on manque de volonté pour en trouver !!!
Quitte à nous laisser sous le seuil de pauvreté avec 750 euros mensuels il y aura encore des emmerdeurs et des emmerdeuses comme vous pour taper sur ceux qui ne s'en sortent pas. Honte sur les égoïstes comme vous !
Ce discours mensonger ne tient plus !!!
Simone Weil n'a rien à faire ni rien à voir dans ce débat de là où elle e trouve...
Depuis le crash de 2008 nous n'avons eu de cesse de jeter de l'argent gratuit sur les banques en "espérant" qu'elles se remettent a prêter pour relancer l'économie... une stratégie qui échoue mais que l'on continue allègrement, comme celle de faire des yeux doux et des cadeaux fiscaux à de très grosses entreprise sans contrepartie de résultats.
(sur chrome le bouton pour valider disparaît quand le message est trop long, obligeant a envoyer en plusieurs partie)
En terme d'échec je parlais du contrat social
Répondons par l'institution de droit de base des individus, dans la stricte continuation de la charte des droits de l'homme qui aujourd'hui encore constitue un idéal à atteindre. Et joignons à cela des dispositifs permettant de faire des échanges commerciaux de façon plus équitable autour de ses critères... et nous nous donnerions alors les moyens d'arrêter de détruire nos capacité à vivre harmonieusement ensemble.
Pour faire court.
On arrive sur cette terre comme parmi la société des hommes alors que celles-ci nous ont précédées et nous survivront.
Nous avons l'obligation de contribuer à la pérennité de cette terre et cette société dont nous sommes les invités.
Faire valoir que l'on dispose de droits vis à vis d'elles sans considérer cette obligation relève d'une approche égoïste et injustifiable par la société des hommes.
Voilà qui permet de mieux saisir l'ineptie du concept de revenu universel.
Pardon mais votre dernière phrase n'a rien à voir avec le reste de votre laïus condescendant. Si "on" saisit bien que l'idée du revenu de base vous révulse, on constate aussi que votre argumentation en la matière, c'est peanuts.
Le revenu de base, ce n'est pas "faire valoir que l’on dispose de droits vis-à-vis de notre planète", mais de notre communauté.
Ce n'est pas pareil du tout !
Aussi donc et surtout, de droits dans notre communauté politique.
À partir d'elle et avec qui, toutes les orientations restent envisageables...
Il serait égoïste de profiter d'aides sociales dans une société du plein emploi, mais il ne serait pas du tout égoïste de survivre avec un revenu de misère (actuellement 460 euros par mois pour le RSA) dans une société qui, malgré le fait que nos ancêtre l'aient menée à son niveau de technologie, de civilisation, de culture actuelle, trouve normale de laisser vivre dans la misère "ses héritiers" en quelque sorte, puisque sans nos ancêtres, vous ne pourriez pas être là, madame La Bordelaise, à philosopher sur votre clavier d'ordinateur, et que par conséquent, les politiques qui ont menées à la paupérisation du peuple français doivent assumer leurs responsabilité et ont le devoir de donner un revenu de base aux citoyens dont les ancêtres ont contribué à construire cette société.
Vous écrivez : "Nous avons l'obligation de contribuer à la pérennité de cette terre et cette société dont nous sommes les invités. "
Vous oubliez d'écrire que sans nos ancêtres, cette société n'existerait pas et que par la force des choses nous sommes aussi les héritiers de cette société, et qu'en cas de mauvaises décisions politiques prises par les élites au pouvoir, nous avons un droit inaliénable de percevoir un revenu assurant notre subsistance. D'ailleurs les dirigeants ne sont pas dans une logique de démocratie participative, et sont donc les seuls responsables des problèmes actuels de pauvreté en France.
Et vous, vous arrivez au galop sur les grands chevaux de votre "philosophie" pour venir nous expliquer qu'un droit est la contrepartie d'un devoir. Mais vous oubliez, Madame la Bordelaise, que dans notre monde tout est relatif, et que le Droit tient compte de cette relativité, cette variabilité des facteurs économiques et sociaux, ces aléas du niveau de vie. C'est vous l'égoïste.
Anonyme.
Celles et ceux qui se crevaient/crèvent/crèveront au travail pourront basculer à terme sur un mi-temps. Et donc partager leur emploi avec une autre personne intéressée, qui n'en avait pas, et qui aimerait travailler pour améliorer l'ordinaire, sans renoncer à sa vie personnelle.
Ah ! C'est sur ! Il va falloir oser aller affronter ton boss, et lui dire les yeux dans les yeux que c'est ce que tu veux, avec ton revenu de base !
À moins que tu préfères jouer toute ta vie l'esclave docile, satisfait et volontaire, qui pète de peur de basculer un jour sur l'autre versant, raison pour laquelle il est si bien "tenu" qu'il s'agrippe à son sort comme à une bouée !
Et tout satisfait de refourguer ton précieux modèle à tes enfants, de générations en générations qui te remercierons en disant amen !
Pendant que des générations de "palmés" n'ont droit qu'au chômage, au dumping social, et au mépris (inter)national !
À moins que tu ne sois toi-même qu'une bête de travail, pour qui la vie est toute dédiée à ta carrière, ce qui est ton droit.
Comprends quand même que pour la plupart, ce n'est pas ce qu'on attend de la "vie", et que pour certains c'est même notre droit le plus strict.
On pourrait souhaiter que le service de modération du journal nous fasse l'économie de ces interventions.
question transfert d'argent via l'état et autre collectivités territoriales, qui touche le plus?
Ceux aux minimas sociaux?
Ceux qui ne veulent même pas faire appel au RSA pour ne pas se retrouver coincés/stigmatisé (68% de ceux qui y auraient droit)? Les simple salariés?
Ou surtout les propriétaires argentés qui se gavent sur le dos des salariés et "petits indépendants" (ce sont ces 2 catégories qui, participent le plus, et de très loin aux impôts et cotisations sociales) via d'inombrables optimisations fiscales de leur patrimoine privé ou de leurs entreprises privées, ainsi que leurs actions en bourses. Leur vrai boulot : gestionnaire de patrimoine, cachetonneur dans des CA,exploiteurs ; bien sûr, attention, je ne dis pas que tous ne font pas un vrai travail.
Bon je sais, je touche un point aveugle, un tabou.
Il s'agissait bien moins pour moi d'invectiver ou d'être injurieux que d'un "droit de réponse" à une caricature elle-même injurieuse. (Mais je ne pense pas que tu vas relever où)... Ce n'est qu'un revoit idiot de violence sociale, contenue malgré tout.
De la confrontation des "idées" et "des bilans" naissent les débats.
Ta volonté de voir modérer mes propos, et celle "du clan opposé", (et idéalement même, la propagation du projet de société autour du revenu de base) ne me surprend en rien. ;-)
Tout se trouve assez facilement sur internet ; sites, articles de presses, vidéos...
Le revenu de base défendu par le MFRB s'entend être un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d’autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle des ressources ni exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés démocratiquement.
http://revenudebase.info/comprendre-le-revenu-de-base/