Ce n’est pas un lifting mais une reconstruction totale que va subir le hall 2 du Parc des expositions de Bordeaux à partir de janvier 2017. Construit de 1989 à 1991, le hall 2 n’était pas si vieux mais a pris plus de rides que le hall 1, apparu 20 ans plus tôt. Les nombreux poteaux qui soutiennent la structure l’ont en fait vite rendu inadapté.
Présentée ce mercredi à la presse, cette reconstruction coutera 29 millions d’euros. Mais l’enveloppe globale, incluant aussi des études pour la rénovation du hall 1, se chiffre à 34,5 millions d’euros, dont 22 apportés par Bordeaux Métropole, 6 millions par la Ville de Bordeaux, et 4,5 de la région.
Les travaux dureront deux ans, et seront suivis de la réhabilitation des 50400 m² du hall 1. Le projet global devrait coûter près de 77 millions d’euros hors taxes. Le département de la Gironde contribuera à hauteur de 5 millions d’euros à cette deuxième phase.
Le point le plus spectaculaire du travail des architectes – les cabinets bordelais Arsène Henry Triaud et Brochet Lajus Pueyo – se trouve dans la parti Est du bâtiment qui fait face à l ‘arrêt du tramway.
Car pour changer l’image du parc des expos, les architectes (choisis parmi 116 candidatures) ont conçu une entrée « monumentale ». Les anciens bureaux de service disparaissent. A la place, un auvent en porte-à-faux de 25 mètres part du hall s’avancera au-dessus du parvis, et à deux pas du tram.
Des pins seront plantés près du parvis qui après quelques années pourront dépasser le bâtiment et ses 10 mètres de hauteur telles que les images des architectes le proposent. Cette forêt est planté aussi en écho au stade voisin et à son architecture évoquant les pins landais.
Style pompier
A l’intérieur, sur les 14000 m² de surface utile, des salles de réunions et de commissions et des espaces de services seront installés. L’architecte Henry Triaud vise pour la halle principale de 8000 m² « une grande fluidité ». Reconfigurable par ses gradins rétractables, elle pourra devenir une salle plénière et accueillir entre 1500 et 6000 personnes.
Une telle jauge manquait jusqu’alors à Bordeaux pour accueillir des congrès ou conventions. Le Parc des expos pouvait certes moduler les autres halls, mais cette solution, trop onéreuse, a notamment fait fuir les congrès des notaires et des pompiers…
Stéphan Delaux, en charge du tourisme à la mairie de Bordeaux, estime que ce nouveau hall permettra de se montrer plus « compétitif avec les grandes villes françaises qui sont un peu en avance sur Bordeaux – Montpellier, Nice, Lyon, Paris. »
Compétitif
Le parc des expos se classe par ailleurs au 4e rang national dans l’organisation des congrès internationaux. Le jeu en vaut semble-t-il la chandelle : les touristes d’affaires sont moins nombreux que ceux d’agrément – ils représentent 30% du marché -, mais leur portefeuille trois fois plus garni (124 euros par jour). D’où les traditionnelles attentes autour de tels projets : des retombées économiques et des emplois directs et indirects.
Pour attirer davantage de clients, la société gestionnaire Congrès et Expositions de Bordeaux (CEB) et son président Eric Dulong souhaitent augmenter la quantité d’événements accueillis de 400 par an actuellement à 450 d’ici 2019-2020.
Eric Dulong lorgne sur une majorité de nouveaux congrès et conventions français (70% contre 20% européens et 10% internationaux). Il ne veut par ailleurs pas que les travaux ait un quelconque retard car prévoit d’exploiter le hall 2 dès avril 2019 puis l’aménager pour Vinexpo.
Aucun événement de sport n’est envisagé et encore moins de concerts : Nicolas Florian, adjoint aux finances du maire de Bordeaux, rappelle en effet que le lauréat exploitant la future salle de Floirac « avait l’assurance qu’il n’aurait pas de concurrence ». Pour des meetings électoraux massifs, en revanche, tout devient possible, mais pas en 2017, et pas avec Bygmalion.
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