1 – Pour ses balades « vertes »
De Bassens à Floirac, en passant par Lormont et Cenon, on compte pas moins de 10 parcs publics (1) et deux grands parcs privés (2), héritage d’un passé viticole aujourd’hui bien révolu. Soit 400 hectares d’espaces verts. Plus que le poumon vert de Manhattan, Central Park et ses 341 hectares ! Une aubaine, en ces temps de densification urbaine.
D’ailleurs, dès le début des années 2000, les élus de ces quatre communes, bien conscients du potentiel que représente ce patrimoine naturel, décident via le Grand Projet des Villes de valoriser cette coulée verte protéiforme, de manière collective : en 2003, l’entité baptisée Parc des Coteaux est née. Elle symbolise la volonté de donner une identité commune et forte à cette immense tache verte qui embellit la rive droite.
Accessible 24h/24 et 7j/7, le Parc des Coteaux, d’une grande diversité paysagère, a la particularité d’avoir été matérialisé par un cheminement offrant une balade de 25 kilomètres de parc municipal en parc municipal, loin des bruits de la ville pourtant toute proche. Dépaysement assuré !
Des coteaux à la presqu’île
Si faire la boucle totale, et donc 25 kilomètres vous rebutent, voici comment commencer en douceur. Rendez-vous au Bas-Cenon. A l’arrêt Cenon Gare, prendre la rue du Maréchal-Foch sur 500 mètres.
Deux options s’offrent ensuite aux randonneurs : à gauche, vous trouverez le chemin de Pichelièvre, où coulait autrefois un ruisseau canalisé en 1914, qui remonte à travers bois jusqu’au Parc Palmer. A droite, via les escaliers et l’arrière de la résidence Beau-Site, vous rejoindrez les belvédères de Bellevue, du cimetière Saint-Romain et le parc du Cypressat.
De nombreuses autres idées de balades dans le parc des Coteaux sont disponibles ici.
Plus au nord, les communes de la presqu’île formée par la confluence entre la Dordogne et la Garonne ont également de beaux atouts « verts ». A commencer par le parc Cantefrêne, à Ambès. Dans cette ancienne gravière, 65 hectares et trois étang permettent de souffler. Et pour ceux que les charmes de la marche ou du farniente ne satisfont pas, ce parc dispose aussi d’aires de jeux, de tables de ping-pong, d’un mini-golf et de barbecues en accès libre.
Côté sud, les coteaux de Bouliac offrent également de belles possibilités de randonnées, avec vue sur les propriétés des grands domaines viticoles et des maisons contemporaines très surprenantes. Pour plus de renseignements, contactez, le Comité Départemental de la Randonnée Pédestre de Gironde.
(1) Cenon : Palmer et Cypressat soit 49 hectares et 5 km de fil vert piéton,
Lormont : Bois Fleuri, l’Ermitage, les Iris, soit 60 hectares et 7,2 km de fil vert piéton.
Bassens : Beauval, Séguinaud, Rozin, soit 38 hectares et 5,3 km de fil vert piéton,
Floirac : La Burthe, le Castel = 62 hectares et 8 km de fil vert piéton,
(2) à Floirac : le site de l’Observatoire et Sybirol. Visitables sur rendez-vous et lors des journées du patrimoine notamment.
2 – Pour ses plaisirs champêtres
Depuis 2011, le parc des Coteaux est inscrit dans l’Atlas des Espaces Naturels Sensibles « Paysage » de Gironde édité par le Conseil départemental et identifié comme une des trames paysagères structurantes de la Métropole au titre de son classement en ZNIEFF (zone d’intérêt écologique, floristique et faunistique).
Autant dire qu’en flânant dans l’un des parcs qui constitue le parc des Coteaux, vous avez de grandes chances de tomber nez à nez avec des spécimens remarquables d’arbres et de plantes. Comme les cyprès originaires des quatre coins du monde au parc du Cypressat à Cenon ; ou les cèdres de l’Atlas, châtaigniers et chênes, au domaine de la Burthe à Floirac.
Côté fleurs, les odontites de Jaubert, épipactis des marais, aigremoines élevées, ou grandes naïades, toutes protégées au niveau européen pointent le bout de leur pétales en fonction des saisons. Pour les reconnaître, munissez-vous de votre smartphone et de l’application Pl@ntNet, le Shazam des plantes, mis au point par l’Inria, l’Inra, le Cirad et l’IRD.
Enfin, pour les promeneurs les plus gourmands, sachez que quelques coins de cueillette de fruits se cachent dans le parc des Coteaux : mûres, prunes, arbouses et nèfles… Un indice pour remplir vos paniers : privilégiez le domaine de la Burthe.
3 – Pour son côté animal
Apercevoir une biche dans le parc du Cypressat ? C’est possible. Un écureuil roux aux détours d’un chemin ? Idem. Car dans le parc des Coteaux se niche une faune variée, allant du plus commun, tels le hérisson ou la musaraigne, au chevreuil, renard et même sanglier.
L’association Cistude Nature mène d’ailleurs depuis octobre une enquête participative visant à établir un état des lieux détaillé de la biodiversité locale dans le parc des Coteaux. Les jardiniers des parcs concernés, quant à eux, ont déjà signalé la présence de spécimens plutôt rares comme la cistude d’Europe, la couleuvre à collier, la couleuvre verte et jaune, le papillon azuré du serpolet, le crapaud calamite, l’alyte accoucheur ou la salamandre tachetée…
En levant les yeux, vous pourrez peut-être également admirer le héron pourpré, l’aigrette, le gobemouche gris, le faucon pèlerin ou le milan royal qui sillonnent les airs des Coteaux. Pour les noctambules, la chouette effraie promet même des sérénades. Le Parc du Cypressat à Cenon, où 38 espèces d’oiseaux sont répertoriés, dont des chouettes hulottes ou des rouges-queues à front blanc, est d’ailleurs labellisé « LPO refuge excellence » depuis 2011 et propose aux promeneurs un « sentier interprétatif » depuis 2013, une installation pédagogique permettant de découvrir sa faune ailée.
Plus sauvages, les marais intercommunaux de la Presqu’Île d’Ambès sont peut-être l’espace naturel le plus dépaysant de la métropole. Classés Natura 2000 et ZNIEFF, ces marais occupent 296 hectares et abritent une faune autant naturelle qu’agricole : vaches, chevaux, chevreuils, sangliers, et de nombreuses espèces d’oiseaux. Pour les découvrir, les Amis des marais de Montferrand propose des visites guidées.
Enfin, pour ceux qui ont des enfants, le parc des Coteaux a de la répartie. A savoir : le poney club du parc des Iris de Lormont, ou le centre équestre du domaine de la Burthe à Floirac. Et surtout une ferme pédagogique (dans le parc des Iris, tout près du stade Jules-Ladoumège) où vous croiserez ânes gascons, brebis landaises, poules de race, poneys landais, chèvres et bouc pyrénéens.
4 – Pour un retour aux sources
Si la faune et la flore vous laissent de marbre, la rive droite a aussi des ressources plus aquatiques. A Cenon, autrefois, près de dix sources alimentaient la commune en eau. Aujourd’hui deux seulement sont encore visibles, dont une seule encore en activité. Il s’agit de la source Canelle en haut de la rue du Maréchal-Foch, jadis agrémentée d’un lavoir. En 1961, la source débitait 100 000 litres par jour. Le débit est tombé à 14 400 litres par jour à la fin du XXe siècle. Aujourd’hui, elle est toujours très fréquentée par les habitants du quartier qui viennent y laver voitures ou tapis, ou faire des réserves pour arroser leur jardin.
Plus secrète et plus jolie, la source du Cypressat, située dans le parc éponyme, est aujourd’hui tarie. Cachée au cœur d’un écrin de lauriers, maçonnée et ornée d’un mascaron, elle attend les visiteurs les plus curieux. L’association des amis du patrimoine cenonnais organise des promenades à la découverte de ces anciennes sources.
A Lormont, l’eau est aussi un fil rouge pour découvrir la commune. Cette fois-ci, c’est via les lavoirs que vous pourrez musarder dans le vieux bourg. Au début du XXe siècle, on en dénombrait sept. Cinq ont survécu. Le plus ancien, le lavoir Blanchereau qui date du XVIIe siècle est ouvert sur demande auprès de l’Office de tourisme de la ville. Pour s’y rendre, descendre la rue du Général-de-Gaulle et là, sur la gauche vous pourrez l’apercevoir.
A voir aussi, le lavoir Gelot (sur la place éponyme), également appelé lavoir « du Pimpin ». Construit à la fin du XIXe siècle, il est constitué d’un bassin en pierre surmonté de charpentes en bois et d’un toit en zinc. Les plaques de rebord sont emboîtées en queue d’aronde. Il a fait l’objet d’une complète restauration achevée en 2006. Rue de la République, le lavoir du même nom, bâti en 1909, à flanc de coteaux, est fermé au public. Mais il est néanmoins possible de le visiter lors de balades organisées par les Amis du Vieux Lormont.
Enfin, à Ambarès-et-Lagrave, le plan d’eau de la Blanche aménagé sur 60 hectares de nature permet, à la saison froide, de se ressourcer le temps d’une promenade de 10 kilomètres sur ses rives enherbées. L’été, une base nautique propose de nombreuses activités, comme la voile, le canoé ou le kayak et aussi la baignade. C’est ici que le dernier né des refuges de Bruit du Frigo, La Préfiguration du Temple, a élu domicile en octobre dernier.
5 – Pour prendre de la hauteur
S’il n’échappe à personne et notamment aux cyclistes que Bordeaux est une ville plate, chacun sait également que les communes de la rive droite offrent, elles, de beaux dénivelés. Et pour cause, elles culminent à 70 mètres d’altitude. De quoi se payer des virées en vélo sportives. Ou se dégoter de chouettes belvédères sur la belle endormie. En voici quelques uns.
Derrière l’école de musique de Cenon, dans le parc Palmer, vous pouvez profiter d’un panorama à 180 degrés sur les méandres de la Garonne. Moins connu, le cimetière Saint-Romain à Cenon, juste à côté du parc du Cypressat permet d’embrasser du regard la capitale girondine, tout en ayant l’impression d’être dans un petit bourg de moyenne montagne. Même chose au cimetière Saint-Vincent à Floirac.
Si contempler Bordeaux d’en haut ne fait pas partie de vos fantasmes, les coteaux de la rive droite offrent aussi des points de vue sur le pont d’Aquitaine ou la zone industrielle de Bassens. La plus belle vue sur le premier se trouve rue du Kiosque à Lormont. Pour trouver la seconde, rendez-vous au tertre de Panoramis à Bassens, où « la nuit américaine », l’un des refuges de Bruit du Frigo a été installé. L’occasion d’y passer une nuit et de découvrir les lumières de… la zone. Pour vivre cette expérience à mi-chemin entre urbex et hébergement insolite, attendez quand même l’été.
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