Alain Rousset n’a pas encore reçu le rapport sur le revenu universel que prépare l’élue écologiste Martine Alcorta. Mais il parait fermer la porte à cette idée, aujourd’hui défendue par plusieurs candidats à la primaire socialiste, dont Benoît Hamon, et donc à son expérimentation dans la région.
« Je n’ai pas de certitudes, mais des convictions très critiques, a déclaré ce lundi lors de ses vœux à la presse le président de la région Nouvelle Aquitaine. Je suis hostile au revenu universel moins par son coût (…) que par sa façon de réguler tous les droits. »
Alain Rousset estime par exemple que traiter de la même façon l’allocation adulte handicapé des autres prestations revient à nier l’existence d’un tel droit. Dénonçant son aspect universel (« le fils de Bolloré pourrait en bénéficier »), il redoute par ailleurs que certains défenseurs à droite du revenu universel n’en profitent pour « faire des économies de gestion sur les plus fragiles ».
Mais l’attaque vise tout particulièrement Benoît Hamon, accusé de remettre en cause la « valeur travail », synonyme pour Alain Rousset de « dignité et d’insertion ». Le patron de la Nouvelle Aquitaine, soutien de Manuel Valls dans la primaire, a d’ailleurs profité des vœux pour critiquer à plusieurs reprises une autre proposition phare du candidat de la gauche socialiste, celle d’une taxe sur les robots.
« Une idée parfaitement stupide, estime Alain Rousset, car sans robot, pas d’industrie française ! »
Ce projet, qui permettrait de soumettre les machines remplaçant les salariés, à des cotisations sociales, sera pourtant débattu au parlement européen. Et sans doute évoqué ce mardi soir à Bordeaux, au théâtre Femina, où Benoît Hamon tient un meeting. Il y sera entouré de sa porte-parole Naïma Charaï, une proche d’Alain Rousset, et de l’élu bordelais Matthieu Rouveyre, qui, avec le conseil départemental de la Gironde, défend une expérimentation locale du revenu universel.
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