Une quarantaine de Faucheurs de Chaises ont mis symboliquement BNP-Paribas « au banc des accusés » ce lundi à Bordeaux, à cause des responsabilités de la banque française dans « l’évasion fiscale, la violation des droits humains et le dérèglement climatique ».
Ces militants écologistes ont investi pacifiquement l’agence des allées de Tourny, dont les dirigeants ont préféré baisser aussitôt le rideau (et n’ont pas souhaité faire de commentaire à la presse).
Masqués pour certains avec le visage de Jean-Laurent Bonnafé, le PDG de la banque, les Faucheurs de Chaises, coutumiers des actions contre la BNP, ont chanté « joyeux anniversaire Panama Papers », soufflant une bougie sur un gâteau, et trinquant au mousseux.
Un an après les #PanamaPapers, la @BNPParibas n’est toujours pas #SurLeBancDesAccusés pour #EvasionFiscale, alors elle fête son impunité ! 💸 pic.twitter.com/EeGrbaLJmC
— FaucheursChaisesBx (@FaucheursBx) 3 avril 2017
Ils faisaient ainsi mine de se réjouir de l’impunité du groupe français : il y a un an éclatait en effet ce scandale de l’évasion fiscale à grande échelle, un consortium de journaux révélant que la banque française est, avec 200 filiales, la plus implantée dans les paradis fiscaux.
Aucune procédure judiciaire n’a été lancée depuis, alors que la BNP-Paribas a poursuivi un militant de Bizi !, Jon Palais, pour le vol de chaises dans l’une de ses agences.
Ruses de Sioux
S’il a finalement été relaxé par le tribunal correctionnel de Dax, un autre activiste sera jugé pour les mêmes faits : Florent Compain, président des Amis de la Terre, comparaitra le 11 avril prochain au tribunal de Bar-le-Duc. BNP-Paribas avait pourtant retiré sa plainte, mais le procureur de la République a décidé de continuer la procédure. Des manifestations auront lieu à Paris et Bar-le-Duc le jour du procès.
Ce lundi, les militants d’ANV-COP 21 (action non violente contre le changement climatique) et des Amis de la Terre, membres du collectif des Faucheurs de Chaises Bordeaux, ont pu mener leur action sans être inquiété par les vigiles de l’agence ni par la police, dépêchée sur place.
Ils ont terminé en prenant la poste pour un « mannequin challenge » en maillot de bain et lunettes de soleil devant la BNP. Dans le tract distribué aux passants et clients de la banque, les militants reprochent également à la BNP ses 57 milliards d’euros investis dans les énergies fossiles entre 2009 et 2015, ou encore son financement (à hauteur de 450 millions de dollars) dans le projet d’oléoduc Dakota Access Pipeline, aux Etats-Unis, malgré les « violations des droits des Sioux de Standing Rock ».
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