
Après un mois de fermeture du pont de pierre aux voitures, Bordeaux Métropole dresse un « premier bilan positif », dont l’absence de bouchons, et même une baisse du trafic auto. Beaucoup d’automobilistes se sont reportés vers d’autres modes de transport : le nombre de cyclistes a notamment augmenté de 25% sur le pont de pierre. Pour améliorer la sécurité, la vitesse va être réduite à 50 km/h sur le pont Saint-Jean.
L’interdiction du pont de pierre aux voitures, en vigueur depuis le 1er août, n’a donc pas provoqué la paralysie générale du réseau routier. Alors que les premiers jours de la rentrée étaient scrupuleusement guettés, « les observations réalisées sur le terrain montrent des situations comparables à celles de la rentrée 2016 », selon un bilan à mi-parcours dévoilé ce mercredi par Bordeaux Métropole.
« Les premières données sont encourageantes, même si Alain Juppé tient à souligner que des conclusions définitives ne pourront être tirées qu’à l’issue de l’expérimentation », fin septembre, précise l’agglomération dans un communiqué de presse.
« Mardi, un test important a été franchi avec la levée du pont Jacques-Chaban-Delmas en heure de pointe entre 6h30 et 7h45 du matin. Si les ralentissements ont été forts à l’arrivée de l’A10 et sur la rocade, les niveaux de congestions relevés ne sont pas fondamentalement différents de ceux mesurés habituellement lors de telles situations. »
« Aucun impact réel n’a été noté sur la circulation du pont Saint-Jean », sur lequel a été noté un pic de 54 466 véhicules mardi, poursuit l’agglomération. Le pont Chaban a lui été emprunté par 28 452 véhicules lundi (26 600 mardi), des chiffres plus élevés que l’an dernier à même époque, grâce notamment aux aménagements, réalisés avant la fermeture du pont de pierre, sur les têtes de pont et sur le boulevard Joliot Curie en amont du pont Saint-Jean, afin d’augmenter la capacité de passage des véhicules.
Selon la métropole, « l’essentiel des anciens utilisateurs en voiture du pont de pierre n’ayant pas changé de mode de déplacement sont passés par le pont Saint-Jean (7 000 voitures/jour), le reste se répartissant entre la rocade (3 000 utilisateurs/jour) et le pont Jacques-Chaban-Delmas (1 500 voitures/jour) ».
3000 voitures en moins
Mais globalement, Bordeaux Métropole relève une baisse de circulation automobile :
« Le test a permis d’amorcer un véritable report modal de la voiture vers les autres modes de déplacement. Cette évolution a fait diminuer de 3 000 voitures par jour le nombre de passages sur l’ensemble des 5 ponts de la métropole ; la moitié de ce report modal a été obtenue via le vélo. »
D’où le bond du trafic deux-roues observé sur le pont de pierre : 1500 cyclistes supplémentaires par jour sur l’ensemble du mois d’août en moyenne, soit une augmentation de 25%. Cela représente 7 257 cyclistes par jour ouvré, avec un pic de 10 235 cyclistes le jeudi 31 août…
« Une fréquentation due en très grande majorité aux habitants de la Métropole, avec deux pics d’affluences constatés, le matin et le soir aux heures d’embauche et de sortie du travail », selon Bordeaux Métropole.
Le record de fréquentation a même été battu ce mardi avec 10622 passages à vélo. Il faut toutefois souligner que ce 5 septembre était aussi un jour de manif de Vélo-Cité, à laquelle ont participé plus de 200 cyclistes, pour réclamer la pérennisation du pont de pierre réservé aux modes doux. Avec un message clair de l’association :
« Nous n’acceptons pas la caricature qui consiste à opposer les cyclistes urbains favorables à la fermeture du pont de pierre aux automobilistes de banlieue qui subiraient ce choix. Au contraire, cyclistes et automobilistes contraints ont un intérêt commun : convaincre et inciter ceux qui peuvent adopter les transports en commun et les modes actifs comme la marche et le vélo à le faire : rappelons que 75% des déplacements de moins de 3km sont effectués en voiture… »
Le premier bilan de la métropole conforte cette analyse. Il souligne que « certains trajets ont même été légèrement améliorés comme la liaison entre les communes limitrophes et le centre de Bordeaux, avec, par exemple, un gain d’1 minute entre Cenon et Bordeaux. »
Vélo-Cité estime que la fermeture au trafic auto du pont de pierre, « un des emblèmes de la ville de Bordeaux », fera de celui-ci « le symbole du Bordeaux de demain ». Avec de nouveaux usagers, touristes ou habitants, qui traversent le pont, s’y baladent, mais aussi s’y arrêtent ou y restent pour flaner… En tout, la métropole a comptabilisé 400000 passages en modes doux sur le pont de pierre, dont 50 % de piétons et 50 % de cyclistes.
on continue...
la limitation de vitesse à 50 sur le pont St-Jean va dans la bonne direction ; limiter la vitesse à 30 sur les quais apporterait également un plus :
- plus d'urbanité, avec moins de vacarme ;
- un environnement amélioré pour les passants comme pour les touristes piétons, en forte augmentation, et qui devraient apporter beaucoup à l'agglo, sa renommée et son économie...
Derrière la chasse à la bagnole, on avance les pions d'un urbanisme très politisé dont Anne Hidalgo à Paris est l'égérie.
Au mieux, on déplace les problèmes de circulation des centres-villes vers les couronnes extérieures. C'est un peu comme pour les SDF...
Vélos à Bordeaux, bouchons à la périphérie."L’interdiction du pont de pierre aux voitures, en vigueur depuis le 1er août, n’a donc pas provoqué la paralysie générale du réseau routier". Quel aveu !
La paralysie n'était donc pas "totale" ...
Mais la pollution atmosphérique ne s'arrête pas au niveau des panneaux de signalisation routière. Tchernobyl l'a montré ...
Le Bordelais idéal de Juppe est jeune, célibataire, à fort pouvoir d'achat, bosse à Darwin, mange dans une brasserie, ne s'éloigne jamais de plus de 5km des Quinconces, sauf pour prendre l'avion et s'en aller bronzer à Ibiza à Noël. Le Bordelais idéal de Juppe n'a pas besoin de voiture car on lui propose le VéCub' (aisément praticable de 7 à 77 ans et les jours de pluie), on lui propose, joie suprême, des croisières en BlueCub grise, sièges tachés et odeurs de pisse inclus, ce véhicule qui fait tant rêver, cela ne peut se refuser...
Mais après la voiture, il faudra chasser les vélos qui encombrent les trottoirs. Les plaintes de riverains se multiplient...
Prenez le Bus ! Mais lui aussi gène, il a fallu le chasser de la place Gambetta ! Et si l'on chassait les piétons ?
Juppé préfère baser l'économie bordelaise sur l'attractivité touristique et une "renommée" au détriment des populations de l'agglo qui sont de facto priées de rester dans leurs banlieues, tant on leur met de freins pour accéder à Bordeaux ...
C'est un choix. Mais ce serait honnête de l'assumer
Ainsi par exemple lorsque la mairie émet des communiqués de presse qui vont dans le sens de cette idéologie, ils font l'objet d'une récupération servile sans critique. À l'inverse, lorsque les décisions de la mairie froissent la doxa de cette nouvelle Pravda, se déchaînent les cris des pleureuses effarouchées dans un recours obscène à une émotion facile, et avec un dédain continu pour l'exercice de la raison.
Cette pure et parfaite mauvaise foi, cet exercice tellement médiocre du métier de journalisme, finalement fascine, et l'on est tenté de penser que Ridon et Barthélémy sont les nouveaux Bouvard et Pécuchet.
Merci pour ce spectacle invariable de ce que l'esprit humain peut produire de plus fondamentalement intellectuellement corrompu.
C'est un procédé facile et courant.
Je n'ai aucune forme d'affinité pour les partis haineux de l'extrême droite.
Je n'ai pas beaucoup d'inclination pour les conservatismes bourgeois souvent défendus par les équipes de la mairie.
J'ai un profond respect pour les tentatives qui consistent à vivre dans un monde moins vorace en carbone, pour les initiatives citoyennes qui défendent les plus faibles, les immigrés arrivés sur nos rives au bout d'un éprouvant voyage, pour le sort des ouvriers (de l'usine Ford ou d'ailleurs) qui souvent sont du mauvais côté du manche : les sujets abordés par rue89bx sont donc d'intérêt à mes yeux.
Il reste que l'on peut traiter de ces sujets avec pragmatisme, en étudiant les faits et les faits seulement, ou bien l'on peut choisir de plaquer une trame partisane sur la compréhension du monde.
Question de respect de son lectorat.
"Entre les exercices des vertus, nous devons préférer celui qui est plus conforme à notre devoir, plutôt que celui qui est conforme à nos goûts". Voilà une belle maxime du saint patron des journalistes François de Salles (n'allez pas vous emballer, je suis athée), que je vous invite à méditer.